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Fabric of
Reform Cover Le tissu de la réforme—une vidéo du FMI

Informations générales

Quelle est la zone du franc CFA?

La zone du franc CFA est composée de 14 pays de l’Afrique subsaharienne. Chacun appartient à l’une des deux unions monétaires de la région. Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo sont membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), créée en 1994 sur les fondements de l’Union monétaire ouest-africaine, créée en 1973. Les six autres pays — le Cameroun, la République Centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad — sont membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Ces deux unions utilisent la même monnaie, le franc CFA. CFA veut dire Communauté financière africaine dans l’UEMOA et Coopération financière en Afrique centrale dans la CEMAC. L’UEMOA et la CEMAC représentent 14 % de la population totale de l’Afrique et 12 % de son produit intérieur brut.

Tous ces pays, à l’exception de la Guinée-Bissau et de la Guinée équatoriale, étaient des colonies françaises et conservent le français comme langue officielle. La Guinée-Bissau a été sous l’emprise portugaise et sa langue officielle est aujourd’hui le portugais, tandis que la Guinée équatoriale a été dirigée par l’Espagne et, aujourd’hui, l’espagnol et le français sont ses deux langues officielles.

Les trois pays dont il est question dans la vidéo ont une géographie, une culture et une histoire très différentes. La Côte d’Ivoire et le Cameroun, par exemple, ont un littoral tropical avec de belles plages bordées de palmiers, ainsi que des forêts denses et verdoyantes. Le Mali, qui est principalement désert, comprend la ville de négoce légendaire de Tomboctou et occupe des territoires qui faisaient autrefois partie des grands empires du Mali, du Ghana et des Songhaïs. Bien que ces trois pays aient le français comme langue officielle, chacun affiche une certaine diversité linguistique. Près de 80 % des Maliens, par exemple, communiquent en bambara, tandis que bon nombre de Camerounais ont comme langue maternelle l’anglais (une partie du pays a été sous domination anglaise) ou l’une des nombreuses langues africaines.

Pourquoi les pays de la zone du franc CFA ont-ils dévalué leur monnaie?

Les biens produits par les pays de la zone franc se fermaient l’accès aux marchés mondiaux par des prix trop élevés lorsque le taux de change du franc CFA était fixé artificiellement à un niveau élevé. En conséquence, la croissance économique dans ces pays a été faible ou nulle pendant les années 80 et le début des années 90. Pour corriger cette situation, ces pays se sont consultés et ont pris l’avis du FMI et de la France, et ils ont décidé audacieusement de dévaluer de 50 % le franc CFA. En d’autres termes, à compter du 1er janvier 1994, 1 franc français valait 100 francs CFA, au lieu de 50 francs CFA. La dévaluation visait à replacer ces pays sur un sentier de croissance durable en les aidant à rétablir leur compétitivité sur les marchés mondiaux. Elle a encouragé les exportations au détriment des importations, en permettant aux pays de la zone de vendre leurs produits à moitié prix, alors qu’ils devaient payer le double pour acheter des produits à l’étranger.

La dévaluation n’était pas supposée être une panacée, et cela s’est confirmé dans les faits. Un de ses effets secondaires immédiats est une flambée exceptionnelle des prix, qui peut provoquer de l’inflation. Dans ce cas, le pouvoir d’achat baisse et il devient difficile pour les citoyens ordinaires de joindre les deux bouts. C’est pourquoi le FMI encourage les gouvernements à accompagner la dévaluation de sages politiques macroéconomiques et structurelles. Par les premières, on entend une politique budgétaire et une politique monétaire prudentes, et un régime de change approprié. Les secondes sont notamment la libéralisation des échanges, l’élimination des contrôles de prix, la diversification de l’agriculture, la réduction des effectifs dans la fonction publique et la compression des dépenses publiques, ainsi que la privatisation des entreprises publiques.

Quel a été l’effet de la réforme sur l’activité économique dans les pays de la zone du franc CFA?

Les économies des pays de la zone franc ont affiché une croissance annuelle de 5 % depuis l’exécution des réformes. Le secteur agricole — qui emploie la majorité de la population en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Mali — s’est développé considérablement. En outre, les légumes, le bétail et d’autres biens produits localement sont davantage demandés. Comme les produits de ces pays sont devenus plus compétitifs sur les marchés mondiaux, ces pays ont accru leurs exportations et ont amélioré leur balance commerciale, et ce faisant, ils ont revitalisé certains secteurs de leur économie tels que l’exploitation forestière et la fabrication de textiles. Les échanges à l’intérieur de la zone franc ont progressé aussi. Après avoir augmenté dans un premier temps, l’inflation a été matrisée, ce qui entre autres choses améliore le sort des pauvres et permet d’attirer davantage de touristes dans ces pays. Cliquetez ici pour voir des diagrammes des indicateurs économiques dans les pays de la zone du franc CFA, 1990–2000.

Quel rôle le FMI a-t-il joué dans la reprise économique des pays de la zone franc?

Avant la dévaluation, le FMI a défini ce qu’il pensait être les mesures minimums à prendre pour que la dévaluation porte ses fruits. Par la suite, il a fourni aux pays de la zone franc des conseils techniques sur le contrôle et la réglementation bancaires, l’exécution des réformes douanières et fiscales, ainsi que la compression des dépenses publiques. Il a aussi accordé des prêts, aidé à mobiliser des cofinancements auprès d’institutions
bilatérales et multilatérales, orchestré l’allégement et l’annulation de dettes par un certain nombre de pays, et travaillé en étroite collaboration avec la Banque mondiale pour aider chaque pays de la zone franc à élaborer son propre programme d’ajustement. Les prêts accordés par le FMI sont destinés à atténuer les problèmes de balance des paiements et à appuyer les réformes économiques. Ils sont financés par un prêt à long terme du FMI, la facilité d’ajustement structurel renforcée, qui offre des taux d’intérêt trè s bas. Ce mécanisme de prêts a été réaménagé et rebaptisé «facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance». Le FMI a veillé à ce que des crédits substantiels soient affectés à la santé et à l’éducation et à ce que des filets de protection sociale soient en place.

Quels sont les défis encore à relever?

Malgré ces résultats encourageants, il reste beaucoup à faire si les économies des pays de la zone franc souhaitent continuer de croître suffisamment pour réduire la pauvreté et augmenter le niveau de vie de leurs populations. Dans tous ces pays, il faut redéfinir le rôle de l’État pour que celui-ci s’attache essentiellement à fournir les services publics essentiels plutôt que d’intervenir directement dans la production. Ces pays doivent aussi affecter davantage de fonds à l’amélioration des infrastructures (par exemple les routes, les ponts, les écoles et les services publics) et aux programmes de valorisation des ressources humaines (par exemple les services médicaux, l’éducation et la formation professionnelle). En outre, l’entreprise privée dans les pays de la zone franc doit être développée : à cet effet, les pouvoirs publics doivent convaincre les entrepreneurs que la nouvelle politique économique sera maintenue. Chaque pays doit aussi promouvoir la bonne gestion des affaires publiques en s’attaquant à la corruption et à «l’inefficience», ainsi qu’en renforçant la transparence et la responsabilisation de sa fonction publique et de son système judiciaire. Enfin, tous les pays de la zone franc doivent continuer de collaborer en vue de forger des liens économiques solides et à leur avantage réciproque. L’intégration régionale constitue un tremplin vers leur pleine intégration dans l’économie mondiale.