On a souvent l'impression que les institutions internationales privilégient les organisations non-gouvernementales dans leurs relations avec les organisations de la société civile (OSC). De fait, les services du FMI en contact avec les OSC - les équipes-pays, les spécialistes de la recherche sur les politiques et les services des relations extérieures - consacrent une grande partie de leur temps au dialogue, jugé essentiel, avec les ONG. Trois autres ensembles d'interlocuteurs sont considérés comme également importants : les élus, les syndicats et les organisations religieuses. Le présent numéro du Bulletin pour la société civile examine les activités que nous poursuivons avec deux de ces groupes. Le bulletin contient un aperçu d'une étude, publiée récemment par le Conseil d'administration du FMI, sur les efforts de sensibilisation déployés par le FMI auprès des parlementaires. On y trouve aussi un article sur notre dialogue avec le Conseil œcuménique des Églises; un article sur la première réunion de ce genre était paru dans le numéro d'avril 2003 du Bulletin pour la société civile. Nous souhaitons aussi vous signaler une nouvelle source d'information sur les positions du FMI relatives aux politiques et aux programmes-pays. En janvier, nous avons ajouté au site Internet du FMI (www.imf.org) une nouvelle rubrique intitulée Questions in the News (questions d'actualité), dans laquelle le FMI répond aux questions posées par les journalistes et d'autres intervenants sur ses politiques et ses activités. À l'heure actuelle, l'essentiel des informations qui figurent dans cet espace provient de conférences de presse. Nous invitons donc les lecteurs du Bulletin pour la société civile à envoyer leurs questions à l'adresse inthenews@imf.org pour enrichir la rubrique. Comme d'habitude, nous vous invitons aussi à nous faire part de vos observations et à nous transmettre vos questions au sujet du Bulletin. La raison d'être de cette publication est d'exposer la position du FMI sur les questions susceptibles d'intéresser la société civile, mais aussi de présenter ces questions de façon objectives en rapportant les critiques dont nous faisons l'objet dans nos initiatives de sensibilisation - des critiques dont nous essayons d'ailleurs de tenir compte de façon constructive. Retour à la table des matières Renforcer le dialogue du FMI avec les parlementaires Dans le cadre des efforts qu'il déploie pour approfondir le dialogue avec les parlementaires, le FMI invite le public à soumettre ses observations sur le Rapport du groupe de travail du Conseil d'administration du FMI sur le renforcement du dialogue avec les membres des Parlements nationaux. Créé en mai 2003, le groupe de travail a pour mission de déterminer comment le FMI peut renforcer son dialogue avec les parlementaires. Dans son rapport, le groupe de travail récapitule les actions de sensibilisation réalisées à ce jour par le FMI auprès des législateurs, puis rend compte de ses réflexions et recommandations quant aux actions à mener à l'avenir. Dans son compte-rendu, le groupe de travail souligne que les efforts de sensibilisation du FMI doivent privilégier le dialogue et que le Fonds doit rester à l'écoute des parlementaires. Un tel dialogue est d'autant plus important pour le FMI que, dans de nombreux pays, les parlementaires assument la responsabilité constitutionnelle de la supervision du budget de l'État et votent les lois de mise en œuvre des réformes économiques. Ce dialogue permet au FMI d'être à l'écoute des préoccupations des parlementaires - donc des citoyens qu'ils représentent - et de mieux comprendre le contexte politique et social dans lequel sont prises les décisions de politique économique. Aussi, le groupe de travail encourage-t-il les administrateurs et les services du FMI à poursuivre leurs efforts de sensibilisation. Le groupe de travail estime qu'un renforcement de la concertation entre le FMI et les parlementaires serait particulièrement bénéfique au Fonds, car il aiderait à mieux faire comprendre les réformes économiques et les programmes appuyés par l'institution. Le dialogue permettrait au FMI à la fois de mieux informer les parlementaires sur son action et son rôle dans le système financier international et de recueillir leurs avis à ce sujet. Dans son rapport, le groupe de travail invite les lecteurs à commenter ses recommandations, afin d'aider le FMI à enrichir son dialogue avec les parlementaires. Le FMI analysera les observations qui lui seront communiquées et les utilisera, via un lien Internet, dans le cadre des activités de sensibilisation qu'il mène auprès des parlementaires nationaux.
Retour à la table des matières Poursuite du dialogue avec le Conseil œcuménique des Églises Des représentants du Conseil œcuménique des Églises (COE) se sont rendus à Washington en octobre dernier pour y rencontrer les services du FMI et de la Banque mondiale pour la seconde fois en l'espace d'un an. La rencontre s'inscrivait dans le dialogue lancé à Genève en février 2003 (voir le Bulletin pour la société civile d'avril 2003) dans le but de recenser les points de convergence sur les grands problèmes mondiaux. La réunion avait aussi pour objectif de préparer une rencontre de haut niveau théoriquement prévue pour cette année. Quatre thèmes, issus des entretiens de Genève, ont été abordés durant la rencontre de Washington : la gouvernance et la responsabilisation institutionnelles; la participation de la société civile au développement; les rôles respectifs du secteur public et du secteur privé dans la réduction de la pauvreté; et les problèmes posés par la mondialisation. La réunion a été l'occasion d'un échange de vues, qui, même s'il a été parfois animé, a révélé d'importants points de convergence entre les trois institutions, notamment sur les objectifs de politique économique. Le COE a remarqué que le FMI et la Banque mondiale étaient fortement influencés par le «modèle néo-libéral» et dominés par leurs principaux actionnaires. Selon lui, il est nécessaire de réformer le système des droits de vote pour que les deux institutions représentent vraiment les intérêts de tous leurs membres. Les représentants du FMI ont répondu que les deux institutions présentaient une plus grande diversité et faisaient preuve de plus de pragmatisme que ne le laissait entendre le COE. Ils ont rappelé aussi que le FMI et la Banque mondiale étaient des institutions universelles qui mettaient au service de leurs membres un système complexe de consensus et de coalitions dans le cadre duquel les pays en développement pouvaient influencer les décisions relatives aux politiques et aux prêts indépendamment du nombre de voix qui leur étaient officiellement attribuées. Le Conseil œcuménique, par ailleurs, a reproché aux institutions de Bretton Woods de ne pas être assez sensibles aux conséquences économiques et sociales des politiques économiques qu'elles préconisent dans les pays pauvres. Le COE a mis en doute le sérieux avec lequel les deux institutions s'emploient à encourager la participation et l'engagement de la société civile dans le processus de développement. Les représentants du FMI et de la Banque mondiale ont répondu que les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), pierre angulaire des activités des institutions de Bretton Woods dans les pays en développement, prévoient une participation substantielle de la société civile et s'efforcent de répondre directement au souci d'encourager son engagement. Le COE estime que les DSRP pourraient être utilisés pour promouvoir la démocratie dans les pays concernés. En termes de dialogue et de compréhension mutuelle, les plus grands progrès semblent avoir été réalisés durant la réflexion sur les rôles respectifs du secteur public et du secteur privé. De l'avis des représentants du COE, les institutions de Bretton Woods prônent trop souvent les privatisations et la loi du marché sans se préoccuper suffisamment des questions de justice et d'équité et du bien-être des pauvres. Les trois parties se sont entendues sur le fait que l'accès aux services sociaux est un droit humain fondamental, qui doit donc relever de l'État, mais des divergences sont apparues entre les participants sur la façon dont ces services devaient être fournis : selon le FMI et la Banque mondiale, un juste équilibre entre le secteur publics et le secteur privé favoriserait la prestation efficace de services de qualité. Les représentants du COE, du FMI et de la Banque mondiale se sont accordés à penser que la mondialisation de l'économie n'a pas profité de façon égale à toutes les populations et a produit aussi bien des gagnants que des perdants. Les services du FMI ont estimé que les pays devraient agir de façon progressive, surtout en ce qui concerne l'ouverture de leurs marchés financiers, et qu'il faut adopter des politiques d'aide en faveur des «perdants». Les représentants du COE ont mis en doute la validité du lien entre la réduction de la pauvreté, la croissance économique et l'expansion du commerce international. Ils ont demandé que l'on accorde une plus grande place aux droits de l'homme dans les négociations commerciales et que l'on adopte une approche moins centralisée, qui ferait ressortir les effets négatifs de l'expansion des échanges commerciaux sur certains pays et groupes sociaux. Au terme de deux jours de réunion, les trois délégations sont convenues de consacrer la prochaine réunion (prévue pour mai 2004) à des études de cas de DSRP et à la préparation de l'ordre du jour de la réunion de haut niveau prévue pour la fin 2004. Retour à la table des matières Le FMI au Forum social européen Klaus Enders, Sous-Directeur des Bureaux du FMI en Europe, a participé à un colloque et à un débat télévisé organisés par la Bridge Initiative on Globalization en marge du Forum social européen, qui s'est tenu à Paris du 12 au 15 novembre. C'était la troisième fois que les services du FMI participaient à un dialogue organisé par la Bridge Initiative, un projet lancé en 2000 par des agences de production audiovisuelle d'Europe et d'Amérique du Nord pour aider diverses parties prenantes, qui défendent des points de vue opposés sur les questions de mondialisation, à s'entendre sur de vraies réformes de fond capables de rendre le processus plus équitable. Le groupe a organisé une série de colloques et de débats télévisés entre des OSC de premier plan, des chefs d'entreprise et des cadres d'institutions financières internationales. Le colloque organisé par la Bridge Initiative les 11 et 12 novembre était consacré à l'avenir du multilatéralisme et des efforts déployés à travers le monde en faveur de la réduction de la pauvreté. Parmi les participants figuraient des représentants de plusieurs ONG, du gouvernement français, de l'ONU, de la Banque mondiale, de l'OCDE et de l'Union européenne. Compte tenu de l'ampleur des questions abordées, les échanges se sont limités pour l'essentiel à des déclarations générales et n'ont pas produit les propositions d'action concrètes qu'espéraient les organisateurs. La plupart des ONG ont consacré leurs interventions à la présentation de propositions visant à modifier radicalement le «système» actuel plutôt qu'à le transformer progressivement. Un grand nombre d'entre elles ont rejeté les politiques appuyées par le FMI et ont déclaré n'avoir noté aucun changement dans ce qu'elles appellent le dogme caduc du FMI, à savoir la politique de développement économique «néo-libérale». Bien que les orateurs aient défendu des positions fondamentalement différentes les unes des autres, les échanges se sont déroulés dans une ambiance cordiale et de façon harmonieuse . Les participants sont tombés d'accord sur le fait que l'humanité était confrontée à des menaces pressantes (telles que la pauvreté) et que les colloques tels que ceux de la Bridge Initiative contribuaient à amener les parties en présence à envisager les problèmes sous un angle différent. «Il est très utile de consacrer environ 10 % de son temps à discuter avec l'autre camp», a remarqué un représentant de la société civile. Le débat public du 13 novembre s'inscrivait dans le cadre des «dialogues -confrontations» du Forum social européen, auxquels le FMI était pour la première fois invité à participer. En plus de M. Enders, le panel comprenait Susan George (ATTAC), José Bové (agriculteur et syndicaliste français), Njoki Njoroge Njehu (réseau «50 ans, ça suffit») et Mats Karlsson (Banque mondiale). Le débat, qui couvrait sensiblement les mêmes sujets que le séminaire, a attiré 200 personnes, ainsi que de nombreux représentants des médias. Pour sa part, José Bové a remarqué que les petits agriculteurs du Nord et du Sud partageaient un intérêt commun dans la préservation des agricultures nationales et a appelé de ses vœux un moratoire sur la libéralisation multilatérale agricole. M. Enders a répondu qu'un tel moratoire porterait préjudice aux agriculteurs des pays en développement pour lesquels l'ouverture des marchés des pays riches constitue un outil important de développement et de lutte contre la pauvreté, surtout quand elle coïncide avec des réformes visant à renforcer la gouvernance dans ces pays en développement. Le ton des débats était courtois, mais l'auditoire était clairement favorable aux positions des représentants des organisations de la société civile. Nonobstant leurs divergences de vues avec le FMI et la Banque mondiale, plusieurs participants se sont réjouis que les deux institutions se soient fait représenter au colloque. Retour à la table des matières La Directrice d'Oxfam UK s'entretient avec le Directeur général du FMI La Directrice d'Oxfam UK, Mme Barbara Stocking, et le Directeur général du FMI, M. Horst Köhler, se sont rencontrés pour la deuxième fois, en décembre dernier, afin de reprendre leurs discussions sur l'amélioration des activités du FMI dans les pays à faible revenu. Mme Stocking et M. Köhler ont constaté leur désaccord sur un certain nombre de sujets, mais la vivacité même de leurs échanges témoignait de leur intérêt commun pour les problèmes abordés. À l'instar de la première rencontre, qui avait eu lieu en décembre 2001, les discussions de décembre dernier ont été dominées en partie par la question du commerce international. À ce sujet, les deux responsables sont convenus de la nécessité de convaincre les pays riches d'ouvrir leurs marchés et de réduire sensiblement leurs subventions agricoles. Mme Stocking a constaté que M. Köhler était sincèrement préoccupé du sort des pays à faible revenu et que le FMI avait apporté de réels changements à ses politiques. Cependant, la Directrice d'Oxfam UK a fait remarquer qu'il existait un large fossé entre les politiques sur le papier et la pratique sur le terrain. Elle a déploré, en outre, que le FMI n'évolue que très lentement même s'il accorde une attention accrue aux questions de pauvreté. En s'appuyant sur les conclusions du rapport d'Oxfam intitulé The IMF and the Millennium Development Goals: Failing to deliver for low income countries, Mme Stocking a ajouté que d'autres problèmes subsistaient, notamment le manque de souplesse budgétaire des programmes appuyés par le FMI et le phénomène préoccupant que le rapport d'Oxfam appelle le «pessimisme quant à l'efficacité de l'aide». Elle a encouragé le FMI à considérer la question de l'aide de façon plus positive, là où cela s'impose. Elle souhaite, en outre, que les évaluations du FMI cessent de se préoccuper uniquement de stabilité économique et qu'elles incluent aussi des plans à long terme en faveur de la réduction de la pauvreté et prennent en considération les situations macroéconomiques à court terme. M. Köhler s'est réjouit que soient reconnus les efforts déployés par le FMI pour améliorer son rôle dans les pays à faible revenu, puis a expliqué que la stratégie du Fonds dans ce domaine reposait sur trois éléments : 1) les Objectifs de développement pour le Millénaire; 2) le consensus de Monterrey et l'approche à deux volets (cadrage et élaboration des politiques nationales par les pays concernés; environnement international propice à la réalisation des objectifs); et 3) l'amélioration constante du processus DSRP/FRPC (qui fait actuellement l'objet d'un examen de la part du BIE) et de l'approche AIPS. Selon le Directeur général, le FMI se doit de continuer à faire preuve de fermeté sur la question de la stabilité macroéconomique, mais le fait d'exprimer des inquiétudes sur les risques d'instabilité macroéconomique que font peser d'éventuelles augmentations des flux d'aide ne signifie pas que le FMI s'oppose à un accroissement de l'aide de développement. Pour M. Köhler, il est vrai que les pays riches ne mettent pas en œuvre avec suffisamment de célérité les réformes de fond qui pourraient avoir des effets positifs sur les pays pauvres. Mais pour leur part, les pays pauvres n'appliquent toujours pas des politiques de nature à leur permettre de réduire la pauvreté. Retour à la table des matières Conférence de Phnom Penh sur la réduction de la pauvreté Phnom Penh - La deuxième conférence régionale Asie orientale et Pacifique sur les stratégies de lutte contre la pauvreté s'est déroulée du 16 au 18 octobre en présence des représentants de onze pays à faible revenu. La conférence était parrainée par le FMI, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement et la Banque asiatique de développement. Comme ce fut le cas lors des conférences précédentes auxquelles participaient des pays ayant élaboré un document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), la conférence de Phnom Penh a permis aux représentants des pays à faible revenu de partager leurs expériences et d'échanger des idées, dans le cadre d'un dialogue élargi auquel prenaient également part des cadres gouvernementaux ainsi que des représentants de la société civile et des bailleurs de fonds. La plupart des participants sont convenus que la mise en place de cadres macroéconomiques bien conçus était la condition préalable de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Pour autant, les participants ont plaidé de façon répétée en faveur d'un accroissement de l'aide et d'une plus grande souplesse budgétaire dans la mise en œuvre des DSRP. Les participants, en outre, ont insisté sur le besoin de prendre en compte le problème des chocs économiques. La séance consacrée au document sur le rôle du FMI dans les pays à faible revenu s'est révélée généralement instructive pour les délégués, notamment pour les représentants locaux de divers bailleurs de fonds. Plusieurs orateurs se sont demandés si le FMI devait poursuivre son action dans les pays à faible revenu et ont mis en question la façon dont était décidée la poursuite de cette action. La question du dialogue sur les sujets macroéconomiques des DSRP a également été soulevée, les délégués recommandant au FMI d'adopter une approche moins confidentielle. Les pays suivants ont participé à la conférence : Cambodge, Indonésie, République démocratique populaire lao, Mongolie, Timor oriental et Vietnam; cinq autres pays y ont assisté en tant qu'observateurs : Bangladesh, Bhoutan, Népal, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Sri Lanka. Retour à la table des matières Bureau indépendant d'évaluation Rencontre avec les représentants des OSC sur le programme de travail du BIE Le 8 janvier 2004, le directeur du Bureau indépendant d'évaluation (BIE), Montek Singh Ahluwalia, et les cadres du BIE ont rencontré des représentants des OSC pour discuter du programme de travail du BIE concernant l'exercice du FMI commençant le 1er mai et des progrès accomplis dans l'évaluation des DSRP et de la FRPC. Les organisations suivantes ont participé à la réunion : les Amis de la terre, CISL/Global Unions, New Rules for Global Finance, International Budget Project, le Groupe de travail religieux sur le FMI et la Banque mondiale et World Vision International. M. Ahluwalia a exposé la position actuelle du BIE sur les projets contenus dans le programme de travail et s'est efforcé de recueillir l'avis des OSC pour se forger une opinion définitive sur la meilleure façon de programmer les activités d'évaluation du BIE. Les OSC constituent une grande partie de la «clientèle» du BIE, puisque le mandat du Bureau stipule qu'une de ses missions consiste à mieux faire connaître les activités du FMI parmi un vaste éventail de parties prenantes. Si les représentants de la société civile présents à la réunion ont jugé tous les projets opportuns et utiles, ils ont apporté un soutien tout particulier aux projets relatifs à la conditionnalité structurelle, à la libéralisation des mouvements de capitaux et aux effets des programmes du FMI dans les crises qui n'ont pas trait aux flux de capitaux. Des questions ont été posées sur les activités et le mandat du BIE, ainsi que sur les limites auxquelles se heurte le Bureau dans l'évaluation de l'élaboration des politiques du FMI dans le cadre des programmes en cours (le programme de travail a été affiché sur le site du BIE en octobre 2003 en vue de recueillir les observations du public). Les discussions sur l'évaluation des DSRP et de la FRPC par le BIE ont porté, entre autres choses, sur la nature et le calendrier du projet et des messages que l'évaluation a commencé à produire. Les participants ont été informés d'une initiative de sensibilisation/consultation prévue pour la mi-janvier à Addis Ababa. Cette séance vise à recueillir les avis de diverses parties prenantes (issues aussi bien des administrations publiques que de la société civile) représentant avant tout les pays inclus dans l'évaluation des études de cas. Les questions et les observations des participants ont porté sur l'AIPS, le lien entre la FRPC et les DSRP, l'élargissement de la marge de manœuvre politique pour permettre l'inclusion d'éventuelles options de rechange, et les principes et processus politiques des DSRP (le document de synthèse sur l'évaluation des DSRP et de la FRPC, disponible sur le site du BIE, contient la liste des pays qui font l'objet d'une étude de cas). Les OSC ont exprimé leur intérêt pour les activités de sensibilisation du BIE. De leur côté, les services du BIE ont fait remarquer que plusieurs initiatives ont déjà été menées à terme et que les efforts de sensibilisation iront probablement en s'intensifiant, à mesure que les projets d'évaluation seront menés à bien. Des séances d'information ont été organisées dans divers endroits de divers pays pour diffuser les messages émanant des projets menés à terme, ainsi que pour décrire les progrès des évaluations en cours et solliciter des commentaires à leur sujet. M. Ahluwalia a souligné que le BIE souhaite que la société civile lui fasse des suggestions de façon régulière sur les évaluations futures et contribue de façon substantielle aux évaluations en cours. Il a noté que plusieurs OSC ont apporté des contributions à l'étude DSRP/FRPC.
Retour à la table des matières Visites régionales en Bélarus Au Bélarus, la majeure partie de l'économie reste contrôlée par l'État : le secteur privé ne produit guère que 20 % du PIB. Afin de comprendre la situation économique qui prévaut en dehors de Minsk - surtout les conditions dans lesquelles travaille le secteur privé - notre bureau a entrepris plusieurs visites régionales en collaboration avec de hauts fonctionnaires de la Banque nationale du Bélarus, l'institution publique bélarussienne la plus en pointe dans les réformes. Début 2003, nous avons visité la région de Brest, où nous avons rencontré des responsables de la branche locale de la Banque nationale, ainsi que des représentants des collectivités locales, de la Free Economic Zone (FEZ, zone franche) de Brest, de la Priorbank (une des plus importantes banques privées du Bélarus) et d'entreprises basées en dehors de la FEZ. Mon objectif était de discuter des obstacles au développement du secteur privé et de rendre visite aux entreprises qui parviennent à les surmonter. Les entrepreneurs nous ont parlé de ces obstacles seulement à titre informel, en l'absence des représentants du gouvernement. Les sujets de préoccupation les plus fréquemment mentionnés étaient les suivants : une intervention excessive de l'État dans l'économie, des formalités d'agrément trop lourdes, un régime fiscal compliqué, un cadre juridique instable et un accès restreint au crédit. S'agissant des entreprises prospères, nous avons été surtout impressionnés par la société germano-bélarussienne Santa Bremor basée dans la FEZ de Brest et spécialisée dans la transformation et la vente du poisson. Cette entreprise bénéficie d'investissements étrangers substantiels, couvre plus de la moitié du marché du poisson du Bélarus et exporte ses produits dans plusieurs pays, notamment en Russie, en Ukraine, en Allemagne et aux Pays-Bas. Les représentants de l'Association des entrepreneurs de Minsk (d'ordinaire plutôt critiques) sont convaincus que cette société ne s'abrite sous aucun «parapluie» officiel et doit son succès à une bonne gestion et à l'utilisation de techniques modernes. Cette entreprise est d'ailleurs considérée depuis plusieurs années comme un modèle de réussite. Fin 2003, nous avons visité trois entreprises privées de Vitebsk. Deux d'entre elles (une ferme et une usine de chaussures, toutes deux détenues en majorité par des intérêts privés bélarussiens) exercent leurs activités en dehors de la FEZ, tandis que la troisième (un producteur de chocolat entièrement contrôlé par des intérêts allemands) est située dans la FEZ. Les discussions que nous avons eues avec les dirigeants, ainsi qu'avec les représentants de la Banque nationale à Vitebsk et le comité d'État local, nous ont appris que les sociétés situées en dehors de la FEZ étaient étroitement surveillées par l'administration. Il n'est donc pas surprenant que leurs dirigeants affirment que les principales obstacles à leurs activités sont l'intervention excessive de l'État dans l'économie et les lourdeurs des formalités d'agrément. Le directeur/propriétaire de la ferme (qui emploie une cinquantaine de personnes) nous a ainsi expliqué qu'il était contraint de vendre le lait non transformé aux entreprises publiques à des prix très bas (fixés par l'État) faute de pouvoir obtenir une autorisation pour traiter le lait. L'entreprise située dans la FEZ a été elle aussi victime de pressions de l'État : le gouvernement a tenté de faire valoir que la Russie (principal débouché d'exportation de cette entreprise) n'était pas un territoire étranger et qu'en conséquence la société devait trouver d'autres marchés ou payer des impôts. Le problème a néanmoins été résolu et la société continue d'exporter en Russie tout en bénéficiant des avantages fiscaux offerts par la FEZ. Voir aussi le site Internet du bureau du représentant résident en République du Bélarus. Retour à la table des matières Une mise à jour du Département Hémisphère occidental Présentée par Leonardo Cardemil, Conseiller au Département Hémisphère occidental Dans le cadre de la visite effectuée en décembre dernier au Chili, l'équipe du FMI a rencontré des représentants des syndicats à Santiago. Les syndicalistes ont exprimé la crainte que les initiatives législatives prises récemment pour assouplir le marché du travail (notamment les mesures incluses dans le programme du gouvernement en faveur de la croissance) étaient excessives. Selon eux, ces mesures vont dans le sens des intérêts des entreprises et restreignent la base contractuelle de l'emploi. Tout en reconnaissant que la pauvreté avait reculé durant la décennie écoulée, les représentants des syndicats ont fait remarquer que l'inégalité des revenus restait élevée. En 2003, les services du FMI ont pu rencontrer plusieurs représentants de la société civile du Honduras. Ces rencontres ont été utiles dans la mesure où elles ont permis d'évaluer les progrès accomplis grâce au Dialogue national et au Pacte de responsabilité budgétaire (deux instruments liés au processus participatif du DSRP, que le gouvernement utilise pour poursuivre un dialogue de grande ampleur sur les questions nationales) et d'échanger des opinions avec différentes sections de la société. Les services du FMI ont pu ainsi recueillir l'avis, entre autres, de syndicats d'enseignants, d'organisations ouvrières, de représentants des Églises, d'hommes d'affaires, d'agriculteurs et d'organisations féminines. Ces groupes se sont réjouis que le FMI ait fait l'effort de les rencontrer et de se mettre à l'écoute de leurs préoccupations. Ils sont convenus avec le FMI de la nécessité d'appliquer une politique budgétaire avisée et de préserver la stabilité du contexte macroéconomique. Ils se sont abondamment exprimés sur l'insuffisance des résultats des mesures de réduction de la pauvreté et ont souligné qu'il fallait, pour prévenir des troubles sociaux, procéder à des ajustements progressifs et faire porter le fardeau à toutes les couches de la société. Les autorités ont ancré leur programme budgétaire sur les résultats du Pacte de responsabilité budgétaire. Si vous souhaitez être informé des nouveaux documents affichés sur le site Internet du FMI, veuillez vous inscrire, pour en être notifié par courriel, à notre système de notification. Autres réunions récentes entre les OSC et les services du FMI
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