Fonds monétaire international

Search
Envíenos sus comentarios

Questions-réponses

Le FMI et les pays à faible revenu face à la crise mondiale

Le 29 juillet 2009





Q. Comment les pays à faible revenu ont-ils été touchés par la crise financière mondiale ?

La crise financière mondiale a trouvé son origine dans les pays avancés et a produit ses effets les plus visibles dans les pays émergents. Cependant, une troisième vague de la crise a remis en cause les résultats remarquables obtenus par de nombreux pays à faible revenu durant la dernière décennie. En mars 2009, le FMI a publié un rapport consacré à l’impact de la crise sur les pays à faible revenu, qui soulignait comment la concomitance de la crise et de la flambée des cours des denrées alimentaires et du pétrole, en 2007 et 2008, avait causé une hausse importante des besoins de financement auxquels la communauté internationale devrait répondre. De nombreux pays à faible revenu ont été touchés par la baisse de la demande à l’exportation, ainsi que par une chute des envois de fonds et de l’investissement direct étranger. Le FMI oeuvre aujourd’hui avec ces pays pour les aider à éviter que des millions de leurs citoyens ne retombent dans la pauvreté. Un deuxième document sera consacré dans le courant de l’année 2009 à l’incidence de la crise sur les pays à faible revenu.

Q. Quelles sont les prévisions concernant les besoins des pays à faible revenu en matière de concours financiers du FMI ?

Sous l’effet de la crise financière mondiale, la demande d’aide concessionnelle du FMI émanant des pays à faible revenu a augmenté plus rapidement que prévu en 2009. Leurs besoins de financement ont donc été réévalués. En avril 2009 le FMI a estimé que la demande de prêts serait de l’ordre de 3 milliards de dollars par an en 2009 et 2010. Selon les dernières estimations, la demande de prêts pourrait atteindre 8 milliards de dollars pour ces deux années. À moyen terme, la demande de prêts des pays à faible revenu pourrait s’élever à 17 milliards de dollars d’ici à 2014.

Q. Comment le FMI répond-il aux besoins de financement des pays à faible revenu ?

Le FMI est résolu à répondre aux besoins des pays à faible revenu face à la pire récession mondiale depuis la Grande crise de 1929. Au cours des sept premiers mois de 2009, le FMI a accordé de nouveaux prêts concessionnels à hauteur d’environ 2,9 milliards de dollars, contre 1,2 milliard durant toute l’année 2008. Ainsi, les prêts concessionnels accordés à la seule Afrique subsaharienne ont atteint 2,8 milliards de dollars à ce jour pour l’année 2009.

Le FMI prévoit que ses prêts pourraient s’élever à 8 milliards de dollars sur la période 2009-2010. L’institution irait ainsi au-delà de la demande des chefs d’État du G-20 qui, au sommet de Londres d’avril 2009, ont appelé le FMI à accorder 6 milliards de dollars de prêts concessionnels supplémentaires durant les 2 ou 3 prochaines années.

Q. D’où proviendront les sommes prêtées par le FMI aux pays à faible revenu ?

Le FMI estime à près de 13,5 milliards de dollars les ressources supplémentaires requises pour répondre sur le court et moyen terme à la demande de prêts des pays à faible revenu. Une vaste campagne de collecte de fonds va être lancée à l’intention des prêteurs actuels et potentiels, y compris par un recours possible aux droits de tirage spéciaux qui seraient affectés aux prêteurs lors de la prochaine allocation générale.

De nouvelles ressources devront en outre être mobilisées pour financer les taux bonifiés au titre des nouveaux prêts concessionnels prévus. Le montant requis pour subventionner totalement les 17 milliards de dollars de prêts envisagés d’ici à 2014 est estimé à environ 3,75 milliards de dollars (en valeur actuelle nette à fin 2008), dont environ 1,5 milliard de dollars sont à ce jour disponibles. Un complément de 2,25 milliards de dollars sera donc nécessaire pour répondre aux besoins estimés.

Le FMI a identifié quatre moyens qui lui permettront de rassembler les ressources complémentaires : 1) faire appel à de nouveaux apports bilatéraux des pays membres ; 2) reporter les remboursements du compte de fiducie FRPC-FCE au compte des ressources générales ; 3) utiliser des ressources actuellement placées dans la réserve du compte de fiducie FRPC-FCE ; et 4) utiliser les ressources résultant des ventes d’or du FMI, y compris l’utilisation indirecte de tous les bénéfices exceptionnels au-delà de ceux prévus en avril 2008 lors de la conception du nouveau modèle de financement du FMI, et les revenus d’investissement de la dotation créée grâce à ces ventes, si les bénéfices exceptionnels obtenus sont inférieurs à la prévision.

Q. Le FMI vendra-t-il de l’or pour répondre aux besoins des pays à faible revenu ?

Le Conseil d’administration du FMI examinera avant la fin de l’année la vente d’environ 400 tonnes d’or afin de créer une dotation qui contribuera au nouveau modèle de financement de l’institution. En réponse aux besoins de crédit des pays à faible revenu pendant la crise mondiale, une part du produit de ces ventes sera consacrée à subventionner les prêts concessionnels octroyés à ces pays. Les produits de la vente d’or envisagée ne seront pas réservés spécifiquement aux pays à faible revenu, mais bénéficieront à l’ensemble des pays membres. Ainsi, une partie du produit de la vente d’or sera distribuée aux membres après avoir été affectée à la dotation, les membres restituant au FMI ce montant (ou un montant sensiblement équivalent) afin de bonifier les prêts concessionnels.

Le produit des ventes d’or contribuera de deux manières au financement des prêts concessionnels pour les pays à faible revenu. Si les ventes se réalisent au-delà de 850 dollars l’once, prix retenu en avril 2008 lors de la conception du nouveau modèle, des bénéfices exceptionnels seront dégagés et pourront être utilisés. Dans le cas contraire, si les bénéfices exceptionnels ne représentent pas l’apport attendu, le solde nécessaire proviendra des revenus d’investissement de la dotation issue de ces ventes.

Q. La récente allocation générale de droits de tirage spéciaux bénéficiera-t-elle aux pays à faible revenu ?

Au mois de juillet 2009, le Conseil d’administration du FMI a avalisé une allocation générale de droits de tirage spéciaux (DTS) de 250 milliards de dollars, approuvée par le Conseil des gouverneurs, qui sera répartie entre tous les membres à concurrence de leur quote-part au FMI. L’allocation, qui répond à la demande des chefs d’État du G-20 lors du sommet d’avril 2009 à Londres, vise à soutenir les réserves de change des pays et à alléger les contraintes financières, entre autres mesures de lutte contre la crise économique mondiale. Cette allocation de DTS apportera plus de 18 milliards de dollars aux pays à faible revenu. Certains membres pourront décider de vendre, en partie ou en totalité, les DTS qui leur ont été alloués à d’autres pays membres en échange de monnaie forte (par exemple, pour répondre aux besoins de leur balance des paiements), tandis que d’autres pays conserveront leurs DTS pour renforcer leurs réserves de change.

Q. Le FMI offrira-t-il aux pays à faible revenu un allégement des intérêts ?

Le 23 juillet 2009, le Conseil d’administration du FMI a décidé d’un allégement exceptionnel, jusqu’à fin 2011, de tous les intérêts dus par les pays admis à bénéficier de financements concessionnels, ce qui suppose des intérêts nuls sur l’encours total des prêts concessionnels du FMI (facilités d’urgence comprises). Cette initiative apportera une aide immédiate aux pays à faible revenu et adressera un signal très clair aux autres créanciers et donateurs quant aux besoins urgents auxquels ces pays sont confrontés du fait de la crise. Cet allégement des intérêts est l’une des mesures approuvées par le Conseil d’administration au titre de la réforme des instruments de prêt concessionnel en faveur des pays à faible revenu. Il entrera en application lorsque les prêteurs et contributeurs actuels au compte de fiducie FRPC-FCE auront entériné la réforme.

Q. Comment le FMI fournira-t-il de nouveaux fonds aux pays à faible revenu ?

Le Conseil d’administration du FMI a adopté une nouvelle architecture des mécanismes de financement concessionnel en réponse aux besoins des pays membres à faible revenu, particulièrement en cette période de crise mondiale. Ces nouvelles facilités, plus souples, fourniront des solutions sur mesure face à la diversité croissante des pays à faible revenu. La nouvelle architecture comble les lacunes du dispositif antérieur et rationnalise les facilités existantes. Chaque nouvel instrument a été conçu pour aider les pays à faible revenu à atteindre un équilibre macroéconomique pérenne, en vue de réduire la pauvreté et d’accélérer la croissance de manière vigoureuse et durable. Ces réformes seront appliquées lorsque tous les prêteurs et contributeurs actuels au compte de fiducie FRPC-FCE les auront approuvées.

Si, dans bien des cas, le FMI devra continuer d’appuyer des programmes dans les pays à faible revenu, un nombre croissant d’entre eux n’aura plus besoin que d’aides financières ponctuelles, lors de périodes particulièrement difficiles. Un instrument de court terme a été créé pour faire face à de telles situations : la facilité de crédit de confirmation, qui répond également aux besoins de crédit de précaution, afin de fournir une garantie aux pays dont les difficultés de balance des paiements sont plus potentielles que réelles. Le FMI a de plus conçu un autre instrument, la facilité de crédit rapide, qui fournira une aide d’urgence avec peu de conditionnalité. Les nouveaux instruments sont mis en place dans le cadre du nouveau fonds de fiducie pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance.

Q. Quels sont les nouveaux mécanismes concessionnels du FMI pour les pays à faible revenu ?

La crise financière mondiale a souligné l’urgence d’un assouplissement des instruments de soutien financier du FMI destinés aux pays à faible revenu. La nouvelle architecture des mécanismes de financement concessionnel, qui vise en outre à répondre à la diversité accrue de ces pays, comprend trois nouvelles facilités de prêt et un instrument non financier. Les nouvelles facilités se substituent à la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) et à la facilité de protection contre les chocs exogènes (FCE) ; elles seront mises en place dans le cadre du nouveau fonds de fiducie pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, qui lui-même remplacera l’actuel compte de fiducie FRPC-FCE. Ces facilités sont les suivantes :

  • La facilité élargie de crédit (FEC) prend le relais de la FRPC en tant que principal instrument d’aide à moyen terme pour les pays à faible revenu confrontés à des problèmes de balance des paiements sur le moyen terme.
  • La facilité de crédit de confirmation (FCC) est destinée aux pays à faible revenu présentant des difficultés de balance des paiements à court terme, sur le modèle de l’accord de confirmation qui relève des mécanismes non concessionnels du FMI. La FCC répond également aux besoins de crédit de précaution, en fournissant une garantie aux pays à faible revenu rencontrant des difficultés de balance des paiements potentielles plutôt que réelles.
  • La facilité de crédit rapide (FCR) offre un accès rapide à un financement de montant faible assorti d’une conditionnalité limitée face à des besoins urgents de balance des paiements.

En complément, l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE) reste le dispositif sans financement du FMI en faveur des pays à faible revenu permettant d’accéder, si nécessaire, à la FCC.

Q. Quels intérêts les pays à faible revenu devront-ils acquitter aux titre des nouveaux prêts concessionnels du FMI ?

Le FMI réduira de manière permanente les taux d’intérêt des facilités créées dans le cadre de la nouvelle architecture des mécanismes de financement concessionnel. Cela se traduit par une concessionnalité plus forte des concours financiers destinés aux pays à faible revenu. Tous les intérêts dus par ces pays seront ramenés à zéro jusqu’à la fin 2011 pour l’encours des prêts concessionnels du FMI. Les taux d’intérêts seront ensuite réexaminés régulièrement, à l’aide d’un nouveau mécanisme dont l’objectif est d’établir une concessionnalité toujours plus élevée. Selon le niveau des taux d’intérêt mondiaux, les taux seront normalement fixés dans une fourchette allant de 0 à 0,5 % pour la FEC et la FCR et de 0,25 à 0,75 % pour la FCC, contre 0,5 % aujourd’hui pour la FRPC.

Q. Le FMI offrira-t-il aux pays à faible revenu un accès élargi à des prêts concessionnels ?

Pour l’essentiel, la nouvelle architecture des mécanismes de financement concessionnel respectera la refonte des limites d’emprunt d’avril 2009,destinée à aider les pays à faible revenu à faire face aux besoins de financement liés à la crise financière. Cette refonte, qui a conduit au doublement des limites d’accès annuelles moyennes, s’inscrit dans la logique du relèvement des limites d’accès aux prêts non concessionnels du FMI.

Q. De quel type de conditionnalité les nouvelles facilités de financement pour les pays à faible revenu seront-elles assorties ?

Le FMI a allégé la conditionnalité de tous ses programmes, y compris ceux en faveur des pays à faible revenu, de manière à privilégier ses objectifs principaux. Cette souplesse porte en particulier sur les réformes structurelles, qui ne feront plus partie des critères de réalisation des programmes. Cela signifie que les pays n’auront plus à obtenir de dérogation si une réforme structurelle n’est pas menée à bien à l’échéance fixée.

Q. Que fait le FMI pour réduire la pauvreté dans les pays à faible revenu face à la crise mondiale ?

Dans la nouvelle architecture des mécanismes de financement concessionnel pour les pays à faible revenu, chaque instrument a pour priorité la réduction de la pauvreté et la croissance.

Les programmes lancés dans le cadre de ces nouvelles facilités ont pour objectif d’aider les pays à faible revenu à atteindre et à préserver une position macroéconomique stable et pérenne, qui contribue à réduire la pauvreté et à accélérer la croissance vigoureusement et durablement. Toute demande de crédit ou revue de programme dans le cadre de ces facilités sera accompagnée d’une déclaration précisant comment le programme permettra de se rapprocher des objectifs de réduction de la pauvreté et de croissance.

Les programmes appuyés par ces facilités prévoiront en outre des objectifs précis de maintien des dépenses sociales et autres dépenses prioritaires.

De plus, le surcroît d’aide financière du FMI à une majorité des pays à faible revenu soutient des programmes qui prévoient une hausse des dépenses de lutte contre la pauvreté. En réponse à la flambée des cours des denrées alimentaires et du pétrole comme face à la crise financière mondiale, les programmes du FMI ont intégré des déficits budgétaires plus élevés et souvent une hausse des dépenses. De même, des programmes plus récents ont souvent inclus des politiques monétaires plus conciliantes et des objectifs d’inflation plus élevés.