Moniteur des finances publiques, édition d’octobre 2021 : Renforcer la crédibilité des finances publiques
Le chapitre 1 met en évidence la nécessité de continuer à faire preuve de souplesse dans la conduite de la politique budgétaire et de renforcer les cadres correspondants à moyen terme, car les pays font face à des perspectives très incertaines et différenciées. La vaccination a permis de sauver des vies et contribue à stimuler une reprise naissante, mais les risques sont élevés compte tenu de l’apparition de nouveaux variants du virus, d’un endettement élevé et du niveau de pauvreté. Dans les pays avancés, le passage d’un soutien budgétaire à des mesures à moyen terme visant à « reconstruire en mieux » aura des effets positifs à l’échelle mondiale. Les pays émergents et les pays en développement à faible revenu présentent des perspectives plus difficiles, marquées par des séquelles économiques permanentes et une diminution des recettes. Ils ont besoin d’une aide internationale pour accroître le nombre de vaccins dont ils disposent et les fonds nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.
De nombreux pays se trouvent dans une situation où le soutien budgétaire reste primordial pour protéger des vies et des moyens de subsistance. Dans le même temps, les autorités se heurtent à des questions sur le niveau élevé de leur dette et de leurs besoins bruts de financement. Le chapitre 2 présente des orientations sur la manière dont les pays peuvent à la fois éviter de mettre prématurément fin à leur soutien budgétaire et quand même faire savoir à leur population que leur niveau d’endettement est viable à long terme. Pour s’engager à réduire le déficit à l’avenir, les pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments ; ils peuvent notamment mettre en œuvre des réformes budgétaires structurelles (telles qu’une réforme des retraites ou des subventions), prévoir l’adoption d’une loi qui modifie les impôts ou les dépenses, ou veiller à respecter des règles budgétaires qui conduisent à une réduction du déficit à terme. Les pays qui appliquent des règles relatives à l’endettement, par exemple, parviennent à réduire leur dette plus rapidement que les autres, même si les règles budgétaires doivent également offrir suffisamment de marge de manœuvre pour engager des dépenses en cas de besoin. Dans l’ensemble, les autorités qui s’engagent à assainir leurs finances publiques et qui atteignent des niveaux élevés de transparence budgétaire en retirent des avantages notables : budgets plus crédibles, annonces mieux perçues par les médias et taux d’intérêt plus bas sur leur dette.Chapitre 1 : Conduite de la politique budgétaire dans un contexte de reprise incertaine
Alors que le monde s’efforce de maîtriser les effets de la COVID-19, la politique budgétaire reste essentielle pour faire face aux répercussions de cette pandémie en constante évolution, qui reste marquée par l’incertitude et un accès inégal aux vaccins selon les pays. Bien que le variant Delta ait entraîné une résurgence du virus, le soutien budgétaire et, dans les pays avancés en particulier, la vaccination ont permis de sauver de très nombreuses vies et de favoriser un rebond économique. L’interaction entre les vaccins, d’une part, et le virus et ses variants, d’autre part, est l’un des facteurs qui contribuent à la forte incertitude à venir. Il faut par conséquent adapter la politique budgétaire à l’évolution de la situation.
Chapitre 2
Les mesures de soutien budgétaire prises par les pouvoirs publics pendant la pandémie de COVID-19 ont sauvé des vies et des emplois. Aussi appropriées qu’elles aient été, elles ont entraîné une augmentation des besoins bruts de financement, assortie des facteurs de vulnérabilité correspondants, de sorte que la dette publique restera probablement élevée pendant de nombreuses années.
Pour revenir aux niveaux d’endettement d’avant la pandémie, par exemple, il faudrait atteindre pendant plus de dix ans des soldes budgétaires primaires plus élevés qu’avant la pandémie, ce qui est rendu difficile non seulement par les dépenses liées à la crise, mais aussi par les tensions préexistantes dues au vieillissement de la population ou aux besoins de développement et par la difficulté à accroître les recettes.