La reprise espagnole : les grands chiffres
le 6 octobre 2017
La sortie de crise de l’Espagne a été un modèle de réussite. Le pays a su entreprendre les bonnes réformes pour se redresser après la chute de 2008 : la croissance est au rendez-vous pour la quatrième année consécutive. Mais malgré ce rebond et bien que le pays ait pratiquement retrouvé sa compétitivité, beaucoup d’Espagnols restent privés d’emploi, la productivité est faible et la dette extérieure est lourde.
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Voici, en quelques chiffres, le chemin parcouru par l’Espagne et ce qui lui reste à faire, d’après le dernier bilan de santé économique et une évaluation approfondie du secteur financier.
3,3% |
Au premier semestre 2017, le PIB a finalement dépassé son niveau d’avant-crise. À 3,3 % en 2016, la croissance espagnole a presque doublé la moyenne de la zone euro. C’est une reprise largement répartie, tirée par la consommation, l’investissement et les exportations. |
1,9% |
Alors qu’en 2007, son solde des transactions courantes (qui englobe la balance commerciale des biens et services et les flux de revenus entre résidents et non-résidents) accusait un déficit de 9,6 % du PIB, l’Espagne a enregistré un excédent pendant quatre années consécutives; cet excédent se situait à près de 2 % du PIB en 2016. Ce retournement tient à la bonne tenue des exportations, notamment dans les services, à une diminution du déficit commercial dans le secteur énergétique due au faible niveau des prix du pétrole, et à la baisse des charges d’intérêts. |
4,5% |
Le déficit budgétaire global s’est établi à 4,5 % du PIB en 2016 et paraît bien orienté pour revenir, dès 2018, en deçà du seuil de 3 % fixé par l’Union européenne. Le pays ne sera alors plus sous le coup de la procédure de déficit excessif qui lui est appliquée depuis 2009. |
99,4% |
Toutefois, le ratio d’endettement de l’État reste élevé, atteignant presque 100 % du PIB, soit près du triple de son niveau à la veille de la crise financière. C’est pourquoi le FMI recommande des réformes, principalement dans le système fiscal afin d’accroître les recettes, ce qui pourrait servir d’amortisseur pendant les périodes plus défavorables. |
3,9 millions |
Le taux de chômage a, certes, reculé de 10 points de pourcentage depuis son pic de 2013 mais, à 17,2 %, il reste le deuxième le plus élevé de l’Union européenne : 3,9 millions d’Espagnols sont encore sans emploi. La situation est particulièrement difficile pour les jeunes peu qualifiés et pour les travailleurs au chômage depuis plus d’un an. Pour aider un plus grand nombre de chômeurs, il serait souhaitable que des mesures telles que l’aide à la recherche d’un emploi et les programmes du marché du travail, notamment de formation, soient renforcées, mieux ciblées et mieux coordonnées.
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¼ |
Grâce à la modération salariale et aux réformes du marché du travail, près d’un quart de tous les emplois créés dans la zone euro pendant l’année écoulée l’ont été en Espagne, essentiellement dans le secteur des services, qui emploie maintenant 79 % des Espagnols. Précisons toutefois qu’un peu plus de la moitié des nouveaux emplois créés sont des emplois temporaires, dont la productivité est généralement moindre, et qui laissent les travailleurs dans l’incertitude. Il serait utile de réduire les coûts liés aux contrats à durée indéterminée.
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8,4% |
Le ratio de créances improductives – crédits que l’emprunteur ne peut pas rembourser – dans le secteur bancaire espagnol est en repli mais reste élevé : 8,4 % pour les opérations bancaires en Espagne et 5,5 % si l’on tient compte de l’importante activité des banques espagnoles à l’étranger. Le FMI recommande que les banques accélèrent l’assainissement de leur bilan pour devenir plus résilientes aux chocs et plus aptes à financer l’activité économique. |