Une équipe des services du FMI achève une visite au Liban
le 13 septembre 2017
- Il est nécessaire d’opérer un ajustement budgétaire concentré sur le court terme en intervenant sur les recettes, en renforçant le civisme fiscal, en augmentant la fiscalité des carburants et en rééquilibrant les dépenses, y compris en réduisant les transferts coûteux vers le secteur de l’électricité.
- Les autorités peuvent promouvoir une croissance durable par le biais de réformes structurelles, y compris en agissant pour améliorer le climat des affaires.
- Le Liban, qui accorde l’asile à plus d’un million de réfugiés syriens, reçoit un appui de la communauté internationale et cet accompagnement mérite d’être maintenu.
Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Chris Jarvis a séjourné à Beyrouth du 7 au 13 septembre 2017 pour faire le point de l’évolution de la situation économique et financière du Liban, évaluer les perspectives économiques et traiter des dossiers prioritaires.
Au terme de la visite, M. Jarvis a fait la déclaration suivante :
«Mon équipe et moi-même avons eu le privilège de rencontrer le Président M. Michel Aoun, le Premier Ministre M. Saad Hariri, le Gouverneur de la Banque du Liban M. Riad Salamé, le Directeur général des Finances M. Alain Bifani, le Ministre d’État chargé des Déplacés M. Mouein Merehbi et le Ministre d’État chargé de la lutte contre la corruption M. Nicolas Tueni. Nous avons également pu rencontrer des membres du Parlement, des responsables du Ministère des Finances et de la Banque du Liban (BDL), ainsi que des représentants du secteur privé et de la communauté internationale.
«La situation économique du Liban demeure délicate et les retombées de la conjoncture régionale continuent de peser sur les perspectives à court terme. Le Liban a accordé l’asile à plus d’un million de réfugiés syriens, qui d’après les estimations représenteraient environ un quart de la population. Le Liban reçoit un appui de la communauté internationale dans les efforts qu’il déploie dans ce domaine et cet accompagnement mérite d’être maintenu.
«Le Liban a enregistré des progrès sur le terrain politique durant ces derniers mois, avec la ratification par le Parlement d’une nouvelle loi électorale qui ouvre la voie aux premières élections législatives depuis huit ans. Malgré ces avancées, le taux de croissance réelle devrait rester modéré en 2017, tandis que les déséquilibres extérieurs resteront très importants. Le considérable déficit budgétaire reste une source de vulnérabilité et a poussé la dette publique à 148 % du PIB en 2016. L’augmentation de l’échelle salariale de la fonction publique récemment adoptée aura pour effet d’alourdir sensiblement les dépenses budgétaires. Le Parlement a certes adopté des mesures destinées à accroître les recettes afin de compenser l’effet du relèvement des salaires sur le budget, mais ces mesures sont actuellement suspendues.
«L’économie libanaise est connue pour sa résilience et à maintes reprises elle a réussi à surmonter des chocs considérables. Pour préserver le climat de confiance, il est urgent de l’orienter sur une trajectoire soutenable et d’enrayer l’augmentation de la dette publique. Il est nécessaire d’opérer un ajustement budgétaire concentré sur le court terme en intervenant sur les recettes, en renforçant le civisme fiscal, en augmentant la fiscalité des carburants et en rééquilibrant les dépenses, y compris en réduisant les transferts coûteux vers le secteur de l’électricité.
«Les autorités peuvent en outre promouvoir une croissance durable à la faveur de réformes structurelles, notamment en prenant des mesures pour améliorer le climat des affaires. Il est nécessaire d’améliorer le cadre institutionnel avant d’entreprendre de gros projets d’investissement, et d’évaluer les risques et les coûts budgétaires éventuels liés aux projets de partenariat public-privé. L’adoption d’un budget— le premier en plus d’une décennie — prévoyant des mesures d’ajustement budgétaire fiables afficherait clairement la détermination des autorités à réduire la dette publique et sera de nature à doper la confiance.
«Enfin, le système de parité fixe reste un ancrage nominal approprié. La BDL doit se tenir prête à relever les taux d’intérêt au cas où les entrées de dépôts accuseraient un ralentissement au terme des récentes opérations d’ingénierie financière. Il importe en outre que la BDL continue de surveiller et d’atténuer les risques dans le secteur bancaire.
«Pour conclure, je tiens à remercier les autorités libanaises de leur chaleureuse hospitalité et de leur ouverture. Nous leur sommes reconnaissants de la qualité des échanges et attendons avec grand intérêt la poursuite du dialogue».
Département de la communication du FMI
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