Bulletin du FMI : Réformes historiques : doublement des quotes-parts et meilleure représentation des pays émergents et en développement
le 27 janvier 2016
- Les réformes des quotes-parts et de la gouvernance adoptées en 2010 sont approuvées
- Les réformes ont pour effet de renforcer l’influence des pays émergents
- L’approbation ouvre la voie à la quinzième révision générale des quotes-parts
Les réformes des quotes-parts et de la gouvernance de 2010 qui sont entrées en vigueur hier permettront de renforcer la voix et la représentation des pays émergents et en développement au sein de l’institution, elles consolideront la légitimité de son processus décisionnel et elles la doteront d’un volume plus important de ressources permanentes pour mieux répondre aux crises futures.
GOUVERNANCE DU FMI
«Je félicite nos pays membres d’avoir ratifié ces réformes véritablement historiques» a déclaré la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui a en outre noté qu’un FMI plus moderne et plus représentatif «sera mieux à même de représenter les besoins des pays membres et d’y répondre dans un monde en rapide mutation».
«Aujourd’hui nous franchissons un pas décisif mais le changement n’est pas arrivé à sa fin car nous poursuivrons nos efforts pour renforcer la gouvernance du FMI», a-t-elle ajouté.
Importance des réformes des quotes-parts et de la gouvernance
Ce changement historique constitue un grand pas en avant pour le FMI.
Premièrement, les réformes ont pour effet d’accroître fortement les quotes-parts du FMI et, partant, sa capacité à réagir plus efficacement aux crises. Les quotes-parts des 188 pays membres du FMI (autrement dit, leur apport en capital) augmenteront au total d’environ 238,5 milliards de DTS (approximativement 329 milliards de dollars) à 477 milliards de DTS (environ 659 milliards de dollars).
Deuxièmement, les réformes améliorent la gouvernance du FMI en tenant mieux compte du rôle grandissant que jouent les pays émergents et en développement dynamiques dans l’économie mondiale. Plus de 6 % des quotes-parts relatives basculeront vers les pays émergents et en développement dynamiques et des pays membres surreprésentés vers les pays membres sous-représentés. C’est ainsi que quatre pays émergents (Brésil, Chine, Inde et Russie) figureront parmi les dix premiers pays membres du FMI. Cette liste comprend en outre les États-Unis, le Japon et les quatre plus grands pays européens (Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni).
Les réformes de 2010 auront également pour effet d’accroître l’efficacité du processus décisionnel du FMI, y compris celui de son Conseil d’administration composé de 24 membres. Pour la première fois, le Conseil d’administration du FMI sera entièrement constitué d’administrateurs élus, ce qui marquera la fin de la catégorie des administrateurs nommés (à l’heure actuelle les pays membres ayant les cinq quotes-parts les plus élevées nomment un administrateur).
Par ailleurs, les quotes-parts relatives et les pourcentages de vote des pays membres les plus pauvres du FMI seront protégés. Enfin, Les pays européens avancés se sont engagés à réduire de deux sièges leur représentation combinée au sein du Conseil d’administration d’ci la prochaine élection ordinaire d’administrateurs qui aura lieu l’automne prochain.
Prochaines étapes
Ces réformes obéissent aux profondes mutations à l’œuvre dans l’économie mondiale. Les réformes de 2010, qui s’appuyaient elles-mêmes sur les initiatives de réforme de 2008 et s’inscrivaient dans le prolongement d’un vaste processus de consultation avec les gouvernements membres et des parties prenantes extérieures, tiennent compte de l’évolution de la réalité de l’économie mondiale et notamment du poids et du rôle grandissants des pays émergents et en développement dynamiques.
La ratification des réformes de 2010 permet en outre au FMI d’engager la quinzième révision générale de ses quotes-parts, laquelle donnera l’occasion de débattre de l’ampleur et de la composition des ressources du FMI et de la répartition des quotes-parts relatives entre les pays membres.