Appui du FMI aux objectifs de développement durable des Nations Unies

Stefania Fabrizio, Roland Kpodar et Chris Lane
19 juillet 2017

Élèves dans une cour d’école au Mali. La réduction du considérable écart de genre en matière d’éducation dans certains pays à faible revenu est l’un des objectifs de 2030 sur lequel le FMI peut apporter ses conseils (Photo © Stringer/Reuters/Newscom).

Depuis l’adoption des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies en 2015, le FMI aide les pays à les atteindre par le biais de ses conseils de politique générale, de ses services de formation et de ses concours financiers. Les résultats se matérialiseront dans la durée mais nous observons d’ores et déjà certains progrès notables.

L’appui que nous apportons aux pays dans la réalisation de leurs objectifs de développement revêt une importance grandissante compte tenu de la détérioration de la conjoncture économique de beaucoup d’entre eux, y compris dans les pays à faible revenu exportateurs de matières premières. La croissance mondiale monte en régime mais elle reste inégale, sur fond de chute des cours des produits de base et d’augmentation des niveaux d’endettement.

Le FMI a pour mission de promouvoir la stabilité économique et financière internationale et d’aider les pays à assurer une croissance forte, durable et inclusive. Le maintien de la stabilité économique et d’une croissance solide sont des conditions primordiales pour permettre aux pays d’atteindre leurs objectifs d’éradication de la pauvreté, de création d’emplois décents et de réduction des inégalités. Le FMI aide également les pays à renforcer leurs finances publiques, ce qui leur permet de dégager des ressources complémentaires pour améliorer la santé publique, l’éducation et les infrastructures.

Durant ces dernières années, le FMI a également fourni des conseils de politique économique sur les dossiers de l’inégalité, du genre, de l’inclusion financière et du changement climatique. Plusieurs exemples montrent en quoi les conseils du FMI dans ces domaines peuvent contribuer aux efforts que déploient les différents pays pour atteindre leurs objectifs de développement :

• Inégalité. En s’attaquant aux inégalités, les pays seront mieux à même d’assurer une croissance économique soutenue. Ainsi que le montrent de récentes études du FMI, le creusement des inégalités de revenu produit des épisodes de croissance plus courts et des niveaux plus élevés d’instabilité économique. Dans plusieurs pays tels que le Guatemala, le Malawi et Myanmar nous avons constaté que les réformes économiques propres à doper la croissance peuvent certes aggraver les inégalités, mais qu’il existe des volets de réforme et des mesures d’accompagnement qui peuvent atténuer ces effets. Par exemple, nous avons recommandé des transferts monétaires ciblés et une augmentation des dépenses dans la recherche agronomique et dans le développement agricole pour accroître la productivité à long terme des agriculteurs pauvres du Malawi, qui autrement auraient été lésés par la réduction des subventions à l’agriculture. Les autorités du Malawi se sont appuyées sur ces recommandations pour élaborer la réforme des subventions de l’année dernière.

• Genre. L’augmentation du travail rémunéré des femmes a un impact positif considérable sur la croissance économique. C’est pourquoi le FMI a accompagné l’Égypte, l’Inde, la Jordanie et le Mali dans les efforts qu’ils ont consentis pour encourager une plus grande participation de la femme à la population active. Au Mali, par exemple, nous avons signalé que l’écart en matière d’éducation entre les garçons et filles et les taux élevés de fécondité (parmi les plus élevés au monde) constituaient les principaux obstacles à l’accès des femmes à la population active rémunérée. Nous avons donc recommandé aux autorités d’accroître leurs dépenses dans l’éducation et les programmes de formation en faveur des jeunes filles et des femmes et d’augmenter la fourniture de contraceptifs.

• Inclusion financière, soit les moyens permettant de faciliter l’accès universel aux services financiers, dont bancaires. En Colombie, en Namibie et au Nigéria, le FMI a fourni des conseils pratiques sur les moyens de renforcer l’inclusion financière. En Colombie, par exemple, nous avons souligné l’importance des agréments de monnaie électronique et de la mise en place d’un cadastre électronique centralisé pour faciliter l’accès des particuliers et des petites entreprises aux services financiers. En Jamaïque, suite aux recommandations du FMI, les autorités ont mis en place un conseil de l’inclusion financière chargé de superviser la mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière.

• Climat. Les petits États sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. Avec la Banque mondiale nous avons entrepris d’aider ces pays au moyen d’évaluations des politiques liées au changement climatique. Ces évaluations, qui ont fait l’objet d’une expérience pilote aux Seychelles et à Sainte-Lucie, offrent des conseils sur les politiques d’adaptation au changement climatique et d’atténuation, non seulement pour renforcer la capacité de riposte aux catastrophes naturelles mais aussi pour réduire les risques et améliorer le degré de préparation. Les pays peuvent y parvenir en maintenant une marge de manœuvre budgétaire suffisante et en mettant en place des plans financiers d'urgence, comme le soulignent les conseils du FMI. Par ailleurs, la prochaine édition des Perspectives de l’économie mondiale examinera les effets du climat sur les résultats économiques des pays à faible revenu.

Comme le montrent ces exemples, le FMI aide les pays à créer un environnement économique durable qui leur permette d’exécuter leurs plans. Cette semaine, à la réunion du Forum politique de haut niveau, 44 pays ont présenté les mesures qu’ils ont entrepris d’adopter pour atteindre les objectifs, et traité des difficultés liées au suivi des progrès dans leur réalisation. L’an prochain, nous préparerons une évaluation approfondie de la portée et de l’efficacité de l’appui du FMI dans la mise en œuvre du programme de développement à l’horizon 2030.
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Roland K. Kpodar est actuellement Économiste principal au Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI. Il a travaillé sur un certain nombre de pays émergents et en développement, en se centrant sur les politiques macroéconomiques dans les domaines budgétaire, extérieur et monétaire. Ses travaux de recherche et ses publications couvrent un large éventail de domaines liés au développement financier, à la croissance économique, à la réduction de la pauvreté, aux subventions énergétiques et à l’intégration commerciale. Ressortissant togolais, il est titulaire d’un doctorat en sciences économiques du CERDI.


Christopher Lane est Représentant spécial du FMI auprès des Nations Unies. Sa carrière au FMI a notamment porté sur les politiques macroéconomiques et le développement économique dans les pays émergents et en développement. Avant d’occuper son poste actuel, entre 2012 et 2016 M. Lane était responsable des opérations et des dossiers de politique générale relatifs à près de 70 pays en développement à faible revenu, traitant notamment des initiatives d’allégement de la dette en faveur des pays aux prises avec des catastrophes de santé publique (par exemple, Ébola) et de renforcement des dispositifs de protection financière pour les pays en développement. M. Lane a également été chargé de dossiers opérationnels et de politique générale sur le Libéria, le Mali, la Russie, la Turquie, la Lituanie et le Nigéria.


Stefania Fabrizio est Chef d’unité adjointe au Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI. Avant de rejoindre le FMI elle a été professeur invité à l’université de Salamanque, Espagne. Ses travaux de recherche portent notamment sur la macroéconomie, les institutions budgétaires et de finances publiques, et elle a entrepris de vastes travaux sur des questions de politique générale liées aux conséquences des politiques et des réformes macroéconomiques sur la répartition du revenu. Ses travaux sont publiés dans des périodiques de grand renom. Elle est titulaire d’un doctorat en sciences économiques du European University Institute.



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