La croissance créatrice d’emplois : Un nouveau regard sur une relation ancienne

Affiché Le 9 novembre 2016 par le blog du FMI - iMFdirect

Le lien entre emploi et croissance économique n’est pas toujours direct, mais il n’est pas brisé pour autant.

Les économistes retracent la relation entre emplois et croissance à l’aide de la loi d’Okun, selon laquelle une hausse de la croissance fait reculer le chômage.

De nouveaux travaux de recherche du FMI se penchent sur la loi d’Okun et posent la question de savoir si, à partir des données disponibles, on peut affirmer que la croissance va créer de l’emploi. Ils révèlent une différence frappante, selon les pays, de l’effet de la croissance du PIB sur l’emploi au cours d’une année.

Dans certains pays, lorsque la croissance reprend, l’emploi augmente et le chômage recule; dans d’autres, la réaction est plutôt modérée. Un redressement de la croissance—par une politique de stimulation de la demande, en augmentant les dépenses publiques d’infrastructures par exemple—créera des emplois.

La croissance crée plus d’emplois dans certains pays


Le volume d’emplois créés à court terme varie selon les pays. Ce graphique montre dans quelle mesure l’emploi augmente lorsque la croissance reprend dans le Groupe des Vingt pays avancés et émergents qui, globalement, représentent la grande majorité du PIB et de l’emploi dans le monde.

Alors que la loi d’Okun vaut généralement pour les États-Unis, la relation entre le chômage et la croissance depuis 2011 a dévié du modèle historique car l’ampleur et la durée de la Grande Récession—période suivant la crise mondiale de 2008—ont été telles que beaucoup plus de travailleurs ont perdu leur emploi.

En Afrique du Sud, en Australie et au Canada, une hausse de 1 % du PIB s’est accompagnée d’une augmentation d’au moins 0,6 % de l’emploi. En revanche, la croissance n’a eu pratiquement aucun effet sur l’emploi en Chine, en Indonésie et en Turquie.

L’effet sur la croissance de l’évolution du chômage et de l’emploi varie également selon les pays. La croissance du PIB est responsable de plus de 70 % de la fluctuation de l’emploi au Canada et aux États-Unis et de 40 % environ en Russie, au Royaume-Uni et en Australie, et a très peu de conséquences sur l’emploi dans de nombreux autres pays.

Pour la majorité des pays du monde, il est important de tenir compte de la croissance pour comprendre l’évolution à court terme du chômage. Pour d’autres pays, plusieurs facteurs expliquent le lien ténu entre l’emploi et la croissance. Dans certains cas, le taux de chômage déclaré ne correspond pas nécessairement au taux de chômage réel. Certains pays connaissent des changements structurels rapides et le chômage y est sans doute déterminé par cette évolution de long terme plutôt que par des fluctuations à court terme.

L’un ne va pas sans l’autre

Aussi est-on amené à se demander d’où viendra la croissance. La croissance mondiale a été trop faible, depuis trop longtemps et a profité à trop peu de gens. La réponse est à trouver à la fois du côté de la demande et du côté de l’offre.

Ainsi, si les entreprises ne voient pas leur chiffre d’affaires s’améliorer, elles n’augmenteront pas leur capacité de production. Il est donc essentiel de veiller à ce que la demande soit au rendez-vous pour soutenir l’offre. Cependant, si des mesures ne sont pas prises en faveur de l’offre, les gains de production obtenus uniquement grâce à une relance de la demande feront long feu. L’éventail de mesures de stimulation de l’offre est large, allant de la suppression des goulets d’étranglement dans le secteur de l’électricité aux réformes des marchés de l’emploi et des produits. Dans de nombreux pays, il y a d’excellentes raisons d’augmenter les dépenses d’infrastructures publiques, qui se traduiraient par une relance de la demande à court terme qui fait cruellement défaut, et stimuleraient aussi l’offre.

C’est pourquoi les pays doivent faire appel à toutes les politiques—monétaires, budgétaires et structurelles—pour augmenter le plus possible la croissance au niveau national et amplifier son impact par une coordination au niveau international.

Cette stratégie à trois volets donnerait plus de marge de manœuvre—plus de latitude pour agirqu’on ne le croit souvent.
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iMFdirect est un blog du Fonds monétaire international (FMI), dont le siège est à Washington, D.C. (États-Unis), consacré à l’économie mondiale et aux questions de politique économique. iMFdirect affiche des contributions touchant aux activités du FMI dans le domaine de l’économie et des finances au niveau national ou mondial. Actuellement, les textes affichés ont trait au débat sur les réactions et les mesures prises face à la plus grande récession mondiale depuis la Grande dépression.

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