Bulletin du FMI: Pays et régions
BILAN DE SANTÉ ÉCONOMIQUE
Confiance et compétitivité, facteurs clés de la reprise en France
IMF Survey
5 août 2013
- Des réformes pour promouvoir l’investissement et la création d’emplois
- Réduction moins rapide du déficit, diminution des dépenses plutôt qu’augmentation des impôts
- Les banques solides doivent s’adapter à la nouvelle réglementation financière en s’assurant des sources de financement stables
Certains signes montrent que la reprise de l’économie française est engagée, mais une impulsion plus forte et plus soutenue est nécessaire pour stimuler l’investissement et la création d’emplois afin de faire baisser le chômage, qui a atteint 10,9 % en mai.
Dans son tout dernier bilan de santé annuel de l’économie française, le Fonds monétaire international prévoit une contraction de 0,1 % de l’activité en 2013 suivie d’une croissance de 0,8 % en 2014. La faiblesse de la conjoncture en Europe, le manque de confiance et les efforts massifs déployés ces deux dernières années pour faire baisser le déficit public ont eu pour effet de freiner la croissance.
La lenteur des réformes engagées pour rendre les marchés du travail et de produits plus compétitifs a aussi plombé le potentiel de croissance de l’économie et réduit la compétitivité sur les marchés d’exportation.
Des réformes pour stimuler la croissance
Les autorités ont commencé à s’attaquer à ces problèmes et ont donné une forte impulsion aux réformes structurelles en prenant les mesures suivantes :
• Réduction des prélèvements sur les salaires
• Plus grande latitude donnée aux entreprises pour ajuster les salaires et le temps de travail tout en renforçant la sécurité de l’emploi
• Amélioration de la formation professionnelle et simplification de la réglementation.
«Ajouté à ces réformes, un renforcement de la concurrence sur les marchés de produits, en particulier dans le secteur relativement plus protégé des services, serait un levier important pour rehausser la croissance de la productivité et la création d’emplois», a déclaré Edward Gardner, Directeur adjoint du Département Europe du FMI et chef de la mission qui a évalué l’économie française.
Réduction du déficit
À la fin de 2013, le gouvernement aura accompli deux tiers de l’effort engagé en 2011 pour stabiliser le déficit budgétaire. Compte tenu de ce qui a déjà été fait et du caractère encore hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l’ajustement.
En même temps, le gouvernement doit rééquilibrer l’effort d’ajustement en réduisant les dépenses plutôt qu’en augmentant les impôts, qui sont parmi les plus élevés au regard des normes internationales et pèsent sur l’investissement et la création d’emplois.
Secteur financier
Les grandes banques françaises qui opèrent au niveau international ont beaucoup avancé dans l’assainissement de leurs bilans, tout en préservant leur capacité de prêt à l’économie.
La stabilité financière s’est améliorée, mais le système financier français ne s’est pas encore complètement adapté aux nouvelles normes prudentielles internationales, notamment pour ce qui est de ses structures de financement.