Afrique subsaharienne
Perspectives économiques régionales : Mobilisation des recettes fiscales et investissement privé
mai 2018
La croissance en Afrique subsaharienne devrait être marquée par une légère hausse, et des politiques fermes sont nécessaires à la fois pour réduire les vulnérabilités et pour améliorer les perspectives de croissance à moyen terme. On estime que la croissance moyenne de la région s’établira à 3,4 % en 2018—en hausse par rapport à 2017, où elle était de 2,8 %. Plus des deux tiers des pays de la région devraient profiter d’une accélération de leur croissance, soutenue par une croissance mondiale plus forte, les prix plus élevés des matières premières et un meilleur accès aux marchés de capitaux. Sur la base des politiques actuelles, on s’attend à ce que la croissance de la région se stabilise un peu en dessous de 4 %—à peine 1 % par habitant—à moyen terme. Des politiques visant à réduire les vulnérabilités tout en améliorant les perspectives de croissance à moyen terme s’imposent pour transformer la reprise actuelle en une croissance forte et durable, conformément aux objectifs de développement durable. Adopter une politique budgétaire prudente s’avère indispensable pour maîtriser la dette publique. Par ailleurs, la politique monétaire doit être orientée de sorte à garantir une inflation faible. Les pays de la région devraient également renforcer la mobilisation des recettes et poursuivre les réformes structurelles entreprises afin de réduire les distorsions de marché et de créer ainsi un environnement favorable à l’investissement privé.
- Sigles et acronymes | Remerciements | Résumé analytique
- 1. Une reprise lente et des difficultés croissantes
- 2. Mobilisation des recettes fiscales en Afrique subsaharienne : quelles sont les possibilités ?
- 3. Redynamiser la croissance par l’investissement privé
- Appendice statistique
- Publications du département Afrique du FMI
1. Une reprise lente et des difficultés croissantes
L’Afrique subsaharienne devrait voir sa croissance augmenter légèrement. Son taux de croissance moyen devrait passer de 2,8 % en 2017 à 3,4 % en 2018, en hausse dans environ deux tiers des pays de la région. Cette poussée de croissance s’explique en grande partie par un contexte extérieur plus porteur, carac-térisé par une croissance mondiale plus forte, par la hausse du prix des produits de base et par l’amélio-ration de l’accès aux marchés. Les déséquilibres exté-rieurs se sont réduits, mais les résultats sont mitigés en matière d’assainissement des finances publiques et les vulnérabilités se renforcent : selon les évaluations, environ 40 % des pays à faible revenu de la région sont surendettés ou risquent fortement de le devenir. À politiques inchangées, la croissance moyenne de la région ne devrait pas dépasser 4 % — soit à peine 1 % en croissance par habitant — à moyen terme, ce qui montre l’importance de prendre des mesures dé-cisives pour stimuler le potentiel de croissance.
2. Mobilisation des recettes fiscales en Afrique subsaharienne : quelles sont les possibilités ?
La mobilisation des recettes fiscales est l’un des défis les plus pressants qui se posent aux pouvoirs publics des pays d’Afrique subsaharienne. Au-delà des cir-constances propres à chaque pays, la mobilisation des recettes fiscales revêt une importance particulière pour trois raisons.
3. Redynamiser la croissance par l’investissement privé
Dans les pays subsahariens, le secteur privé investit moins que dans les pays à niveau de développement comparable. Ce faible niveau de l’investissement privé freine la productivité du travail, pèse sur la croissance des salaires réels et le revenu des ménages et entrave les efforts de la région pour améliorer la situation sociale.