Afrique subsaharienne
Perspectives économiques régionales : Faire redémarrer la croissance
mai 2017
La dynamique de croissance en Afrique subsaharienne demeure fragile, ce qui représente une rupture par rapport à la rapide expansion qui avait été enregistrée depuis le début du millénaire. L’année 2016 a été difficile pour de nombreux pays et la croissance régionale est descendue à 1,4 %, le niveau le plus faible depuis plus de deux décennies. La plupart des exportateurs de pétrole ont été en récession et la conjoncture est restée difficile dans les autres pays riches en ressources naturelles. En revanche, dans les pays pauvres en ressources naturelles la croissance a continué d’être robuste. Grâce à une modeste reprise, la croissance devrait se situer à environ 2,6 % en 2017, niveau toutefois inférieur à celui des tendances passées et trop faible pour remettre l’Afrique subsaharienne sur la voie de l’amélioration des niveaux de vie. La région continue d’offrir un énorme potentiel de croissance, mais la détérioration des perspectives globales tient en partie au caractère insuffisant des ajustements opérés par les pouvoirs publics. Pour mettre en valeur ce potentiel, la région devra mener des politiques saines et avisées qui lui permettront de faire redémarrer le moteur de la croissance.
Rétablir les conditions propices à une croissance forte et durable
TexteLes perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne demeurent assombries. La croissance s’est fortement ralentie en 2016, tombant à 1,4 % en moyenne, soit son plus bas niveau en deux décennies. Le taux de croissance a diminué dans environ deux tiers des pays de la région, qui ensemble représentent 83 % du PIB régional — bien que certains pays connaissent encore une phase de vive expansion. Un rebond modeste, avec une croissance de 2,6 %, est attendu en 2017, mais il sera dû pour une large part à des facteurs exceptionnels dans les trois plus grands pays (redressement de la production pétrolière au Nigéria, hausse des dépenses publiques à l’approche des élections en Angola, diminution progressive des effets de la sécheresse en Afrique du Sud et légère amélioration des termes de l’échange de ces trois pays). À ce rythme, le taux de croissance général de la région restera bien en deçà des niveaux tendanciels passés et ne fera guère progresser le revenu par habitant.
Faire redémarrer la croissance en Afrique subsaharienne
TexteAprès avoir connu une forte croissance pendant près d’une vingtaine d’années, l’activité économique s’est dans l’ensemble brutalement ralentie en Afrique subsaharienne, dans le contexte d’une baisse des cours des produits de base, d’une détérioration de la conjoncture mondiale et, dans le cas des pays les plus durement touchés, d’une réaction tardive des pouvoirs publics (chapitre 1). La réalité est toutefois plus complexe que cela, puisque la situation varie considérablement d’un pays à l’autre. Dans ces conditions, deux questions connexes se posent : comment peut-on ranimer la croissance dans les pays les plus durement touchés? Et comment peut-on la pérenniser dans ceux où elle est encore soutenue?
L’économie informelle en Afrique subsaharienne
TexteLe secteur informel est une composante essentielle de la plupart des économies subsahariennes, où sa contribution au PIB s’échelonne entre 25 % et 65 % et où il représente entre 30 % et 90 % de l’emploi non agricole. Il ressort de l’expérience internationale que la part de l’économie informelle décroît quand le niveau de développement augmente; la plupart des pays subsahariens devraient donc conserver des secteurs informels importants pendant encore de nombreuses années, ce qui est à la fois une chance et un défi pour les responsables de la politique économique.