Évaluation d’ensemble : où en sommes-nous ?
Alors que le monde reste aux prises avec la pandémie mondiale, les risques pour la stabilité financière ont été maîtrisés jusqu’ici grâce au soutien continu des politiques monétaires et budgétaires et au rebond de l’économie mondiale observé cette année. Si les conditions financières se sont encore assouplies dans les pays avancés, l’optimisme qui avait animé les marchés au premier semestre s’est quelque peu tempéré au cours de l’été. Les investisseurs s’inquiètent de plus en plus des perspectives économiques dans un contexte d’augmentation des infections virales et d’incertitude accrue quant à la vigueur de la reprise, en particulier dans les pays émergents. Fin septembre, la crainte de pressions inflationnistes plus persistantes que prévu initialement, a provoqué une hausse des rendements nominaux, effaçant totalement les mouvements précédents dans certains pays. Bien que des améliorations soient survenues depuis l’édition d’avril 2021 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde, les vulnérabilités financières demeurent fortes dans plusieurs secteurs, en partie masquées par les mesures massives de relance. Les dirigeants font face à un arbitrage difficile : continuer à soutenir l’économie mondiale à court terme tout en prévenant les conséquences indésirables et les risques pour la stabilité financière à moyen terme. Une période prolongée de conditions financières extrêmement favorables, quoique nécessaire pour soutenir la reprise économique, pourrait alimenter une surévaluation des actifs et accroître les vulnérabilités financières. Quelques signaux d’alerte — par exemple, une plus grande prise de risques financiers et des fragilités grandissantes dans le secteur des établissements financiers non bancaires — signalent une dégradation des fondements de la stabilité financière. Si rien n’est fait, ces vulnérabilités pourraient devenir des problèmes structurels, qui menaceraient la croissance à moyen terme et mettraient à l’épreuve la résilience du système financier mondial.
Résumé du rapport
Progrès depuis le Rapport sur la stabilité financière dans le monde d’avril 2021
Les conditions financières se sont encore assouplies globalement dans les pays avancés, du fait des anticipations de maintien de politiques monétaires accommodantes et de la valorisation croissante des actifs risqués. Dans les pays émergents en revanche, les conditions financières ont globalement peu changé car le durcissement de la politique monétaire opéré dans certains pays face aux pressions inflationnistes a compensé les hausses de prix des actifs risqués (graphique 1).
Chapitre 2 : L’écosystème des cryptoactifs : enjeux pour la stabilité financière
L’écosystème des cryptoactifs offre une myriade de nouvelles possibilités prometteuses pour transférer de la valeur rapidement et à moindre frais : il facilite l’accès des individus à des services financiers novateurs, et met ces mêmes services à la portée de parties du monde jusqu’ici non bancarisées. Mais ces possibilités s’accompagnent de défis à de multiples niveaux.
La croissance rapide de cet écosystème s’est accompagnée de l’apparition de nouvelles entités, dont certaines sont dépourvues de cadres de référence suffisants s’agissant des aspects opérationnels, de la gestion des cyber-risques et de la gouvernance. Les cryptoactifs et la finance décentralisée sont porteurs de risques considérables pour la protection des investisseurs. Le caractère anonyme des cryptoactifs et le manque de normes internationales créent des déficits de données importants pour les autorités de réglementation et risquent de compromettre l’intégrité financière.
Chapitre 3 : Rôle des fonds d'investissement dans la transition vers une économie verte
La transition vers une économie « verte », peu émettrice de gaz à effet de serre, nécessite la mobilisation à grande échelle de financements privés. Le chapitre 3 s’appuie sur un échantillon mondial de plus de 54 000 fonds communs de placement pour analyser le rôle que le secteur mondial des fonds d’investissement peut jouer dans cette transition, ainsi que les risques que cette dernière peut faire peser sur le secteur.
Il en ressort que les fonds d’investissement durables, et en particulier les fonds climatiques, connaissent depuis peu une croissance supérieure à celle des fonds classiques. Pour autant, la taille de ce sous-secteur, et en particulier des fonds climatiques, demeure modeste par rapport à la taille globale du secteur. Si le total des actifs gérés par les fonds étudiés dans ce chapitre avoisinait 49 000 milliards de dollars à la fin 2020, les fonds durables représentaient environ 3 600 milliards de dollars, dont à peine 130 milliards de dollars pour les fonds climatiques.