Le Conseil d'administration du FMI approuve un accord de 38 mois d’un montant de 1 729 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit et un accord de 38 mois d’un montant de 1 038 millions de dollars au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité en faveur de la République démocratique du Congo

le 15 janvier 2025

  • Aujourd'hui, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de 38 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République démocratique du Congo, pour un montant de 1 729 millions de dollars (125 % de la quote-part), ainsi qu'un accord de 38 mois au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), d'un montant de 1 038 millions de dollars (75 % de la quote-part).
  • Le programme appuyé par la FEC vise à préserver la stabilité macroéconomique, à améliorer le climat des affaires, à renforcer la gouvernance et la transparence, ainsi qu'à favoriser une croissance inclusive.
  • Le programme appuyé par la FRD aidera la RDC à renforcer ses capacités d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, tout en consolidant son rôle de « pays solution » dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone.

Washington, DC: Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui en faveur de la République démocratique du Congo un accord de 38 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), pour un montant de 1 332,5 millions de DTS (environ 1 729 millions de dollars ou 125 % de la quote-part du pays), ainsi qu'un accord de 38 mois au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), pour un montant de 799,5 millions de DTS (environ 1 038 millions de dollars ou 75 % de la quote-part).

L'activité économique est restée forte en 2024, avec une croissance du PIB réel prévue à 6,0 %. L'inflation, qui avait culminé à 23,8 % à la fin de 2023, a ralenti pour s'établir à 12,8 % en glissement annuel en fin novembre 2024 et a poursuivi sa baisse ces dernières semaines. Le solde budgétaire intérieur devrait se réduire en 2024, la collecte plus importante que prévu des recettes budgétaires n'ayant été que partiellement absorbée par des niveaux plus élevés que prévu de la masse salariale et des dépenses exceptionnelles de sécurité. Le déficit du compte courant devrait également se réduire, contribuant à renforcer les réserves internationales.

Le nouveau programme appuyé par la FEC vise à consolider les progrès accomplis dans le cadre de l'accord FEC de 2021-2024, achevé en juillet 2024, en préservant la stabilité macroéconomique, améliorant l’environnement des affaires, en renforçant la gouvernance et la transparence, et favorisant une croissance inclusive. Ses ambitieux objectifs nécessitent entre autres, de poursuivre les efforts de forte mobilisation des recettes budgétaires et d'approfondir les réformes visant la modernisation de la gestion des finances publiques, en se concentrant sur l'amélioration de l'efficacité et la redevabilité dans l'utilisation des ressources publiques.

Le programme appuyé par la FRD vise à aider la RDC à réaliser sa vision stratégique de « pays solution » dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone, tout en renforçant sa résilience aux chocs climatiques.

À la conclusion des discussions du Conseil d'administration, M. Okamura, Directeur général adjoint et président, a déclaré [1]:

« L'économie de la République démocratique du Congo (RDC) est restée résiliente, avec une croissance économique robuste, une baisse de l'inflation et des déficits budgétaires, malgré les défis importants auxquels elle est confrontée, notamment la récente recrudescence de conflits armés qui durent depuis des décennies dans sa partie orientale et une crise de santé publique liée à l'épidémie de Mpox. Ces défis imposent un lourd fardeau à la RDC en termes de coûts humains et économiques. Les perspectives sont favorables, quoique soumises à des risques importants, notamment du fait des conflits susmentionnés. 

« Les Autorités ont fait des progrès dans le cadre de l'accord au titre de la FEC approuvée en 2021, ce qui leur a permis de générer une croissance économique plus forte que prévu et d'accroître considérablement les réserves de change. Cependant, des défis macroéconomiques, structurels et climatiques subsistent et nécessitent un approfondissement des réformes.

« Dans le cadre du nouvel accord au titre de la FEC, les autorités entendent stimuler la croissance et créer un espace budgétaire pour les investissements prioritaires et les dépenses sociales. Cet objectif serait atteint en accroissant la mobilisation des recettes intérieures et en renforçant la discipline budgétaire, notamment en respectant plus strictement les procédures standard de la chaîne des dépenses, en opérationnalisant la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP), en déconcentrant l’ordonnancement des dépenses, en mettant en place un compte unique du Trésor (CUT). Une transition progressive vers un cadre budgétaire hors ressources du secteur extractif, pour isoler le budget de la volatilité des revenus miniers et pour limiter la procyclicité des dépenses, serait importante. Les Autorités entendent également améliorer l’environnement des affaires, la gouvernance et la transparence, et lutter plus résolument contre la corruption.

« La Banque centrale du Congo (BCC) a maintenu une politique monétaire restrictive afin de lutter contre l'inflation, qui a ainsi considérablement diminué en 2024. Les Autorités entendent poursuivre leurs efforts visant à accumuler davantage de réserves internationales, renforcer le cadre de conduite de la politique monétaire et la stratégie d'intervention sur le marché des changes afin d'améliorer la transmission de la politique monétaire et d'atténuer les pressions sur le marché des changes. »

Le nouvel accord au titre de la FRD apportera au pays le soutien nécessaire pour surmonter les difficultés actuelles et faire des progrès dans le renforcement de ses capacités d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, tout en consolidant son rôle de « pays solution » dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone. Le programme soutenu par la FRD sera axé en particulier sur la protection des vastes forêts tropicales de la RDC, le renforcement de la résilience aux catastrophes naturelles induites par le changement climatique et sur une meilleure prise en compte des considérations climatiques dans la gestion des investissements publics.

Tableau 1. République démocratique du Congo : principaux indicateurs économiques et financiers, 2023-26

 

2023

2024

2025

2026

 

Est.

Rapport n°23/434

Proj.

Rapport n°23/434

Proj.

Rapport n°23/434

Proj.

 

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

PIB et prix

 

 

 

 

 

 

 

  PIB réel

8.4

4.8

4.7

5.6

5.1

5.2

4.5

     PIB (industries extractives)

18.2

4.4

5.8

6.4

4.8

4.8

2.9

     PIB (hors industries extractives)

3.5

5.0

4.1

5.3

5.3

5.4

5.4

  Déflateur du PIB

14.4

13.0

16.2

8.1

9.1

6.4

6.7

  Indice des prix à la consommation (moyenne annuelle)

19.9

14.7

17.2

8.5

8.8

7.0

7.0

  Indice des prix à la consommation (fin d’année)

23.8

11.6

12.0

7.0

7.0

7.0

7.0

 

 

 

(Variation annuelle en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)

Monnaie et crédit

 

 

 

 

 

 

 

  Avoirs extérieurs nets

20.0

10.7

22.0

13.2

11.3

11.4

8.9

  Avoirs intérieurs nets

20.3

10.0

-0.3

2.8

3.4

2.0

2.5

     Crédit intérieur

34.1

12.6

7.2

11.0

8.7

9.6

7.5

  Monnaie au sens large

40.3

20.7

21.6

16.0

14.7

13.3

11.4

 

 

 

(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Situation financière de l’administration centrale

 

 

 

 

 

 

 

  Recettes et dons

14.8

14.9

15.7

14.7

14.2

14.9

14.4

  Dépenses

16.5

16.3

17.8

15.8

15.5

15.8

15.5

  Solde budgétaire intérieur

-1.3

-0.6

-0.5

-0.4

-0.4

-0.3

-0.4

 

 

 

 

 

 

 

 

Investissement et épargne

 

 

 

 

 

 

 

  Épargne nationale brute

9.4

6.8

10.9

9.3

11.7

9.6

11.8

  Investissement

15.7

10.8

15.6

12.6

15.3

12.4

15.3

     Hors secteur public

12.0

6.0

10.0

8.0

10.0

7.8

10.0

 

 

 

 

 

 

 

 

Balance des paiements

 

 

 

 

 

 

 

  Exportations de biens et services

44.3

39.6

43.9

37.2

43.2

35.5

42.3

  Importations de biens et services

50.3

45.2

48.5

42.6

47.8

40.3

46.9

  Solde des transactions courantes (transferts officiels compris)

-6.2

-4.1

-4.6

-3.2

-3.5

-2.8

-3.5

    Solde des transactions courantes (hors transferts officiels)

-7.6

-5.4

-5.1

-4.6

-4.4

-4.1

-4.4

  Réserves officielles brutes (en semaines des importations)

9.3

10.4

10.0

11.0

10.0

11.7

10.2

 

 

 

 

 

 

 

 

Dette extérieure du secteur public

 

 

 

 

 

 

 

  Service de la dette en pourcentage des recettes publiques

7.7

7.4

6.4

7.3

7.8

7.0

8.0

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources : Autorités congolaises et estimations et projections des services du FMI.

 

 

 

[1]  À la conclusion de la discussion, le Directeur général, en tant que président du Conseil, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est transmis aux Autorités du pays. Une explication de tous les termes spécifiques utilisés dans les conclusions peut être trouvée ici :  http://www.IMF.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.

Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS

ATTACHÉ DE PRESSE: Tatiana Mossot

TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org