Le conseil d'administration du FMI achève les troisièmes revues des accords au titre du MEDC et de la FEC et la deuxième revue de l'accord au titre de la FRD, et achève les consultations de 2024 au titre de l'article IV avec la Côte d'Ivoire
le 13 décembre 2024
Washington. Le 11 decembre 2024, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les troisièmes revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC) et la deuxième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) (PR 24/464), et a achevé les consultations de 2024 au titre de l'article IV[1] avec la Côte d'Ivoire.
Les résultats de la Côte d'Ivoire ont été solides tant dans le cadre des accords de 40 mois au titre du MEDC et de la FEC avec un accès combiné de 2 601,6 millions de DTS (soit 400 % de la quote-part) que dans le cadre de la FRD, avec un accès de 975,6 millions de DTS (soit 150 % de la quote-part). La mise en œuvre des programmes a été satisfaisante jusqu'à présent, tous les critères de réalisation, repères structurels et mesures de réforme prévues pour les revues ayant été respectés ou mis en œuvre. L'achèvement des revues ouvre la voie à un décaissement immédiat d'environ 808,5 millions de dollars au titre des accords MEDC/FEC et FRD.
La détermination sans faille des autorités à mettre en œuvre des réformes dans le cadre des deux programmes devrait aider la Côte d'Ivoire à accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme et à renforcer sa résilience face au changement climatique. Par ailleurs, les obstacles structurels existant de longue date, notamment la prépondérance du secteur informel, qui a été au centre des entretiens des consultations de 2024 au titre de l'article IV, ainsi que les lacunes en matière d'égalité entre les genres, font obstacle à une croissance plus forte et plus inclusive.
L'économie ivoirienne continue de faire preuve de résilience. La vigueur de la consommation et de la demande d'investissement soutient une activité économique robuste en 2024, malgré une production agricole et une activité de construction inférieures aux prévisions. Cependant, une croissance encore vigoureuse est attendue à court et moyen terme avec un redressement de la production agricole, un renforcement de l'activité des industries extractives qui bénéficiera de la pleine mise en exploitation du champ pétrolifère Baleine, et une croissance de la production d'énergie soutenue par la modernisation en cours des investissements. L'inflation continue de se modérer. L'inflation globale annuelle moyenne mesurée par l'IPC devrait chuter de 4,4 % (en glissement annuel) en 2023 à 3,8 % en glissement annuel d'ici la fin de 2024, grâce à la baisse des prix des principaux produits alimentaires et des produits de base. Le secteur financier reste solide. Les engagements annoncés lors de la COP 29 de novembre contribueront à mobiliser des financements pour l'action climatique en Côte d'Ivoire.[2]
Les déséquilibres budgétaires et extérieurs se résorbent progressivement depuis 2023. Un rééquilibrage budgétaire décisif fondé sur les recettes est en bonne voie et la viabilité de la dette s'est améliorée. Le déficit budgétaire est passé de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % du PIB en 2023, grâce à des mesures énergiques prises d'emblée au niveau des recettes. D'autres mesures portant sur les recettes en 2024 et 2025 devraient accompagner un nouvel assainissement des finances publiques pour atteindre un déficit de 4 % du PIB en 2024 et de 3 % du PIB en 2025. Le risque de surendettement est confirmé modéré et les perspectives de la dette se sont améliorées, principalement grâce à l'amélioration des ratios de liquidité et aux opérations préventives de gestion de la dette. Après un creusement du déficit courant à 7,9 % du PIB en 2023, une nette amélioration est attendue en 2024, grâce à une amélioration notable des termes de l'échange. Les cours records du cacao, conjugués à une amélioration des perspectives de production, devraient soutenir les recettes d'exportation et ramener le déficit courant à environ 5,1 % du PIB en 2024.
Évaluation par le conseil d'administration [3]
Les administrateurs ont convenu de l'orientation générale de l'évaluation effectuée par les services du FMI. Ils saluent la performance solide obtenus par les autorités dans le cadre des programmes appuyés par le FMI et le renforcement des fondamentaux macroéconomiques qui en a résulté. Cependant, constatant des risques considérables à la baisse, les administrateurs ont souligné l'importance de maintenir le cap des réformes importantes afin d'asseoir la viabilité des finances publiques et de la dette, de renforcer la résilience climatique et de poser les bases d'une croissance inclusive soutenue et d'une transformation économique.
Les administrateurs ont salué l’engagement des autorités en faveur d’une consolidation budgétaire axée sur les revenus pour réduire le déficit à l'objectif de 3 % du PIB fixé par l'UEMOA en 2025. Ils ont insisté sur la nécessité d'une mise en œuvre efficace de la stratégie de recettes à moyen terme et ont souligné l’importance d'élargir l'assiette fiscale et de rationaliser les dépenses fiscales et les exonérations de TVA afin de soutenir un système fiscal plus simple, plus transparent et plus équitable. Compte tenu des défis liés à la réalisation d'objectifs de recettes ambitieux, les administrateurs ont souligné l’importance d'améliorer l'efficience des dépenses, de réduire les dépenses non prioritaires et de préparer des mesures de contingence. Ils ont souligné que toutes pressions imprévues sur les dépenses dues aux conditions sécuritaires régionales devraient être intégrées dans l'enveloppe budgétaire. Les administrateurs se sont félicités de l'amélioration de la viabilité de la dette et ont encouragé les efforts continus pour renforcer les capacités de gestion de la dette. Ils ont salué les réformes de l'administration fiscale en cours, qui seront accompagnées d'efforts visant à améliorer l'efficience des dépenses ainsi que la couverture, la transparence et la gestion des finances publiques, en particulier pour les entreprises publiques.
Les administrateurs ont noté positivement les efforts continus des autorités pour améliorer la gouvernance et l'intégrité financière et réduire les risques de corruption. Ils ont insisté sur la nécessité de prendre des mesures décisives pour remédier aux lacunes du cadre de LBC/FT, conformément aux plans d'action convenus du GAFI, afin d’assurer un retrait rapide de la liste grise du GAFI.
Les administrateurs ont souligné l’importance de maintenir les réformes structurelles pour renforcer le climat des affaires et l'inclusion financière et induire un investissement accru du secteur privé. Ils ont souligné la nécessité de réduire les niveaux élevés d'informalité et de promouvoir la diversification, ce qui à son tour devrait soutenir une croissance plus inclusive et la transformation du pays vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Les administrateurs ont souligné l'importance de continuer les efforts pour renforcer la résilience aux risques climatiques en vue d'une transformation durable de l'économie ivoirienne, et ont salué les engagements visant à catalyser le financement climatique.
Il est prévu que la prochaine consultation au titre de l'article IV avec la Côte d'Ivoire se déroulera conformément à la décision du conseil d'administration sur les cycles de consultation pour les pays membres ayant conclu un accord avec le FMI.
Tableau 1. Côte d'Ivoire : principaux indicateurs économiques et financiers, 2022–26 |
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[1] Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d'administration.
[2] Le gouvernement de la Côte d'Ivoire collabore avec les institutions financières internationales, les partenaires au développement et le secteur privé pour mobiliser le financement de l'action climatique
[3] À l'issue des délibérations, la Directrice générale, en qualité de présidente du conseil d'administration, résume les vues des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du conseil d'administration à l'adresse : http://www.IMF.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.
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