Les services du FMI achèvent leur mission en République Centrafricaine au titre de la troisième revue du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC)

le 16 octobre 2024

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
  • L’environnement peu propice aux affaires, l’incertitude réglementaire, l’insécurité ainsi que les prix exorbitants des carburants à la pompe continuent de peser sur l’activité économique en République Centrafricaine.
  • Une amélioration sensible des recettes intérieures nécessitera une augmentation de la contribution de la fiscalité pétrolière à hauteur de 20-25 % des recettes totales.
  • Un soutien accru de la part de la communauté internationale est capital pour obtenir les assurances financières pour 2025 et au-delà.

Washington, DC: Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) emmenée par M. Albert Touna Mama, a conduit des discussions avec les autorités centrafricaines, du 23 septembre au 03 octobre 2024, au titre de la troisième revue du programme de la République Centrafricaine (RCA) soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Les discussions se poursuivent dans les semaines à venir, virtuellement puis à Washington en marge des Assemblées Annuelles du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale.

M. Touna Mama a fait la déclaration suivante au terme de la mission :

« Malgré les progrès dans le maintien de la paix, les perspectives économiques en RCA restent soumises à de nombreux défis. La croissance économique en 2024 a été révisée légèrement à la baisse à 1,0 % en raison des perturbations dans la fourniture d’électricité ainsi que des retards importants accusés dans l’approvisionnement en carburants par le fleuve Oubangui. L’environnement des affaires encore peu favorable, l’incertitude réglementaire, l’insécurité persistante dans certaines zones minières ainsi que les prix du carburant à la pompe—parmi les plus élevés au monde—continuent de peser sur l’activité économique en RCA. 

« Dans un contexte de restauration de l’autorité de l’Etat accompagné de besoins humanitaires importants, les autorités continuent de faire face à de fortes pressions budgétaires. Malgré l’augmentation des recettes intérieures qui ont atteint près de 80 milliards de Francs CFA à fin juin 2024, une aggravation du déficit primaire public a été néanmoins constatée sur la même période. Les autorités se sont engagées à mettre en œuvre une série de mesures d’urgence—y compris la suspension des exonérations douanières exceptionnelles—dans le cadre d’un collectif budgétaire afin de tenir leurs objectifs de déficit public pour l’année 2024. 

« Toutefois, une amélioration significative à court terme des recettes intérieures ne sera possible qu’avec une contribution plus élevée de la fiscalité pétrolière, dont les performances actuelles (environ 9% des recettes intérieures totales en 2024) sont largement en deçà de leurs niveaux historiques (entre 20-25%). Nous exhortons donc le gouvernement à s’assurer de la mise en œuvre effective de ses engagements de réformes dans le secteur des produits pétroliers, afin de réduire les coûts d’importation, augmenter les recettes de l’Etat et alléger les coûts pour les populations et entreprises centrafricaines.      ­­

« A moyen terme, les efforts de modernisation des administrations fiscales et douanières restent le meilleur gage d’une amélioration durable dans la mobilisation des ressources intérieures. Le déploiement en cours du nouveau système de télédéclaration de la Direction Générale des Impôts et des Domaines, E-tax, combiné à l’introduction d’un nouveau numéro d’identification unique (NIU), constituent des avancées majeures. Des progrès sont aussi attendus dans l’utilisation systématique du système intégré d'information financière à la Direction Générale du Trésor ainsi que dans les ministères sectoriels, y compris pour ce qui est dépenses par procédure dérogatoire. 

« Par ailleurs, un soutien financier accru de la part de la communauté internationale est plus que jamais capital. Malgré la reprise des appuis budgétaires par certains bailleurs, l’enveloppe globale reste bien en deçà des niveaux historiques, et par conséquent des besoins de stabilisation des finances publiques ainsi que de réduction de la dépendance aux sources de financement plus coûteuses. En outre, de fortes incertitudes continuent de peser sur les sources de financement budgétaire en 2025 et au-delà.

« Nous appelons l’ensemble des bailleurs à soutenir les efforts de stabilisation et de réformes des finances publiques en cours en RCA par l’apport en dons et en financement fortement concessionnel. Dans cette optique, nous encourageons les autorités à mettre tout en œuvre afin d’obtenir les assurances financières nécessaires à la poursuite du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit.

« La mission tient à remercier les autorités centrafricaines pour leur accueil chaleureux et pour le climat d’ouverture et de franchise dans lequel les discussions se sont tenues.  

« La délégation du FMI a rencontré le Premier Ministre Moloua, le Président de l’Assemblée Nationale Sarandji, le Ministre des Finances Ndoba, le Ministre de l’Economie Filakota, le Ministre de la Santé Somse, le Comité Interministériel en charge de la réforme du secteur des hydrocarbures présidé par le Ministre de la Justice Djoubaye, le Directeur National de la BEAC Chaïbou, d'autres hauts fonctionnaires et acteurs du secteur privé, ainsi que des représentants des partenaires au développement. »

Département de la communication du FMI
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