Le conseil d’administration du FMI achève les quatrième et cinquième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit et la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité en faveur du Niger

le 18 juillet 2024

  • Le conseil d’administration du FMI a achevé aujourd’hui les quatrième et cinquième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) avec le Niger. Cette décision permet le décaissement immédiat d’un montant global en vertu de la FEC et de la FRD d’environ 71 millions de dollars.
  • L’instabilité politique et les sanctions qui ont suivi la prise de pouvoir par l’armée en juillet 2023 ont gravement et durablement affecté la situation économique et sociale. La croissance devrait rebondir à 10,6 % en 2024 grâce au démarrage des exportations pétrolières et aux retombées que celles-ci auront dans toute l’économie (notamment dans le secteur des transports), ainsi qu’à l’augmentation de la production dans le secteur agricole et à la levée des sanctions.
  • L’exécution du programme était dans l’ensemble en bonne voie à fin juin 2023, mais elle a été perturbée ensuite par la crise politique, qui a conduit à l’accumulation d’arriérés au titre du service de la dette extérieure et intérieure.

Washington. Aujourd’hui, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les quatrième et cinquième revues du programme économique et financier du Niger appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et la première revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). L’accord avec le Niger au titre de la FEC a été approuvé le 8 décembre 2021 (voir CP 21/366) et complété par l’accord au titre de la FRD en juillet 2023 (voir CP 23/256). Ces deux accords ont été prolongés de six mois, jusqu’en décembre 2025, afin de donner suffisamment de temps aux autorités pour exécuter des réformes clés et soutenir leurs efforts de rééquilibrage des finances publiques.

L’achèvement de ces revues permet le décaissement immédiat de 19,74 millions de DTS (environ 26 millions de dollars) au titre de la FEC – ce qui porte le total des décaissements dans le cadre du programme à 157,92 millions de DTS (environ 210 millions de dollars) – et de 34,216 millions de DTS (environ 45 millions de dollars) au titre de la FRD.

L’exécution du programme était dans l’ensemble en bonne voie à fin juin 2023, mais elle a été perturbée ensuite par la crise politique, qui a conduit à l’accumulation d’arriérés au titre du service de la dette extérieure et intérieure. Plusieurs repères structurels n’ont pas été atteints, notamment l’adoption d’une stratégie de gestion des recettes pétrolières. Les autorités ont pris des mesures correctives pour remédier à ces déviations. Plusieurs mesures de réformes dans le cadre de l’accord au titre de la FRD ont été exécutées avec du retard ou rééchelonnées pour permettre leur mise en œuvre.

Les autorités ont réaffirmé leur volonté d’atteindre les objectifs des programmes appuyés par la FEC et la FRD — renforcer la stabilité macroéconomique et améliorer la résilience au changement climatique. Après la levée des sanctions en février 2024, les autorités nigériennes ont repris leur pleine collaboration avec les institutions de l’UEMOA, bien que le pays ait quitté la CEDEAO en fin janvier 2024.

À l’issue des discussions du conseil d’administration sur le Niger, Mme Antoinette Sayeh, Directrice Générale Adjointe et Présidente par intérim du conseil d’administration, a fait la déclaration suivante :

« L’économie du Niger a été gravement affectée par l’instabilité politique et les sanctions  qui ont suivi la prise de pouvoir par l’armée en juillet 2023. Néanmoins, les perspectives économiques à court et moyen terme se sont améliorées grâce au démarrage des exportations pétrolières, à la levée des sanctions et à l’augmentation de la production agricole. Pour contenir les risques à la baisse, les autorités doivent reconstituer les réserves budgétaires, améliorer la gestion de la dette, renforcer les filets de protection sociale et renforcer les cadres de gouvernance et de lutte contre la corruption.

« Il est primordial dans un contexte difficile de maintenir un engagement solide à l’égard des objectifs du programme et de la trajectoire convenue de consolidation budgétaire. Pour l’avenir, les priorités urgentes incluent l’adoption une stratégie de gestion des recettes pétrolières pour garantir la transparence et protéger la politique budgétaire de la volatilité des cours pétroliers, la révision du Code Général des Impôts pour élargir la base d’imposition et accroître l’efficience et le rétablissement de la Cour des comptes pour renforcer les cadres de gouvernance. Les autorités sont encouragées à poursuivre une politique d’endettement prudente et à chercher des financements concessionnels compte tenu du resserrement des conditions de financement.

« Il est indispensable d’accélérer la mobilisation de recettes intérieures afin de créer un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires et les dépenses de développement. La dématérialisation des administrations fiscales et douanières et d’autres mesures administratives devraient accroître les recettes. Cependant, les autorités devraient également poursuivre les efforts pour rationaliser les exonérations fiscales, élargir l’assiette fiscale et augmenter les recettes provenant du secteur des ressources naturelles. En outre, pour renforcer le contrat social, il sera essentiel d’améliorer la qualité des dépenses, en particulier dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

« Il est vital, pour une croissance résiliente et inclusive, de favoriser le développement du secteur privé, soutenu par un système financier stable et l’inclusion financière. De plus, il est indispensable d’avancer dans le programme de réformes de la gouvernance afin de remédier aux sources de fragilité du pays. Dans ce contexte, les autorités sont encouragées  à capitaliser sur le soutien du FMI en matière de renforcement des capacités pour renforcer la transparence des finances publiques.

« Les progrès dans la mise en œuvre des réformes dans le cadre du programme appuyé par la FRD sont les bienvenus. Il est essentiel d’accélérer la mise en œuvre des mesures prévues par le programme pour accroître la résilience au changement climatique et poser les bases pour débloquer des financements supplémentaires pour des investissements liés au climat. »

 

 

Niger : Principaux indicateurs économiques, 2022-29

 

2022

2023

2024

2025

2026

2027

2028

2029

 

Est.

3e revue FEC

Est.

3e revue FEC

Proj.

Projections

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(variation annuelle en pourcentage)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Revenu national et prix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PIB à prix constants

11,9

7,0

2,4

13,0

10,6

7,4

6,1

6,4

6,0

6,0

Volume des exportations

-12,7

34,8

-12,3

110,2

113,0

52,5

6,9

0,6

1,3

1,1

Volume des importations

-0,4

11,2

1,2

12,1

14,7

10,1

6,0

6,4

5,7

5,7

IPC (moyenne annuelle)

4,2

2,7

3,7

2,5

4,4

3,6

3,2

2,0

2,0

2,0

IPC (fin de période)

3,1

2,9

7,2

2,5

3,0

4,7

2,5

2,0

2,0

2,0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monnaie et crédit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Monnaie au sens large

11,9

15,2

-0,9

16,4

10,5

14,2

11,2

8,5

8,2

8,1

Crédit intérieur

17,1

23,5

10,6

14,3

25,5

12,3

7,2

5,6

4,4

3,9

Crédit à l’État (net)

54,7

122,0

120,6

27,0

74,3

14,8

5,6

1,2

-1,6

-3,4

Crédit à l’économie

12,6

7,1

-7,6

9,9

6,2

10,6

8,2

8,5

8,1

8,0

Crédit au secteur privé

11,3

8,1

-6,5

10,0

6,5

11,6

9,1

9,3

8,9

8,6

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(en pourcentage du PIB)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Finances publiques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Total des recettes

10,1

11,2

8,7

13,5

9,4

10,6

11,0

11,4

11,9

12,2

Total des dépenses et prêts nets

21,6

21,9

15,8

22,6

16,3

15,8

15,9

16,0

16,1

16,1

Dépenses courantes

10,0

9,9

9,6

10,1

9,6

9,8

9,7

9,6

9,4

9,5

Dépenses d’investissement

10,8

11,0

5,6

12,6

6,4

6,1

6,4

6,6

6,8

6,8

Solde de base (hors dons)

-5,4

-4,4

-3,7

-2,7

-2,4

-1,0

-0,7

-0,5

-0,1

0,2

Solde budgétaire global (dons compris)

-6,8

-5,3

-5,4

-4,1

-4,1

-3,0

-3,0

-3,0

-3,0

-3,0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Investissement brut

27,2

31,5

23,6

31,2

19,3

18,5

18,6

18,2

17,6

17,3

Investissement non public

19,0

22,1

19,3

20,5

14,5

13,9

13,8

13,3

12,5

12,3

Investissement public

8,1

9,4

4,2

10,7

4,8

4,6

4,8

5,0

5,2

5,1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Solde des transactions extérieures courantes (dons officiels compris)

-16,2

-12,2

-14,4

-5,2

-6,5

-4,1

-4,9

-5,4

-4,4

-5,0

Solde des transactions extérieures courantes (hors dons)

-17,6

-14,2

-15,4

-6,7

-7,1

-4,6

-5,4

-5,9

-4,8

-5,4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Total de la dette publique contractée ou garantie par l’État

50,6

51,3

56,6

48,3

52,5

49,9

48,8

48,2

47,9

47,7

Dette extérieure contractée ou garantie par l’État

33,0

32,6

32,5

30,9

28,7

27,6

27,0

26,9

27,3

27,9

VAN de la dette extérieure

22,7

21,1

22,3

19,4

18,9

17,9

17,3

17,1

16,9

17,2

Dette intérieure publique

17,6

18,7

24,1

17,4

23,7

22,3

21,8

21,3

20,6

19,8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(en milliards de FCFA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PIB aux prix de marché courants

9621

10535

10197

12143

11718

13013

14207

15418

16670

18024

Sources : Autorités nigériennes ; Estimations et projections des services du FMI.

 

 

 

 

 

 

 

 

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