Les services du FMI achèvent leur mission au Sénégal dans le cadre des deuxièmes revues du Mécanisme Elargi de Crédit, de la Facilité Elargie de Crédit et de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité.

le 19 juin 2024

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. La mission en question ne fera pas l’objet de délibérations au sein du conseil d’administration.

Dakar, Sénégal : Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission à Dakar du 06 au 19 juin pour examiner les progrès réalisés dans le cadre du programme économique des autorités soutenu par les Accords du FMI au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) d'un montant de 1 132,6 millions de DTS (environ 1,5 milliard de dollars EU), ainsi que de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) d'un montant de 242,70 millions de DTS (environ 320 millions de dollars EU). Le Conseil d'administration du FMI avait approuvé ces Accords le 26 juin 2023.

À l'issue de la mission, M. Gemayel a fait la déclaration suivante :

« L'équipe du FMI salue l'engagement des nouvelles autorités en faveur des programmes existants soutenus par le FMI, lesquelles restent déterminées à mettre en œuvre des politiques visant à réduire les vulnérabilités de la dette en s'engageant dans un assainissement budgétaire favorable à la croissance, en renforçant la gouvernance, en produisant une croissance plus inclusive et riche en emplois, et en renforçant la résilience au changement climatique.

À la suite de la tenue pacifique de l'élection présidentielle de mars, les perspectives économiques se sont améliorées. La croissance économique devrait atteindre 7,1 % en 2024 et 10,1 % en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la BCEAO d'ici la fin de l'année 2025. Le déficit élevé du compte courant devrait se réduire en 2024-2025, reflétant l'impact du démarrage de la production d'hydrocarbures et les efforts d'assainissement budgétaire.

Les résultats obtenus dans le cadre des programmes soutenus par le FMI ont été globalement satisfaisants malgré les tensions politiques qui ont précédé l'élection présidentielle et un environnement extérieur difficile. Tous les critères de performance pour la fin décembre 2023 ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints à l’exception d’un. En outre, des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles, trois des six repères structurels pour la deuxième revue du programme MEC/FEC ayant déjà été remplis. Une des deux mesures de réforme au titre de la FRD est en bonne voie d'achèvement avant la réunion du conseil d'administration prévue pour la deuxième quinzaine de juillet.

Les discussions sur les ajustements à apporter au budget 2024-25 ont bien progressé, sur fonds de la crise actuelle du coût de la vie. Pour faire face à l'augmentation des subventions à l’énergie et aux paiements d'intérêt sur la dette, le gouvernement soumettra à l’Assemblée nationale un projet de loi de finances rectificative qui portera le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB. Cela représente une augmentation de 0,6 point de pourcentage par rapport à l'engagement pris lors de la précédente revue. En outre, les autorités se sont également engagées à poursuivre leur stratégie d'assainissement budgétaire en renforçant la mobilisation des recettes intérieures et en mettant résolument en œuvre la réforme des subventions à l'énergie, conformément à leur feuille de route visant à supprimer progressivement ces subventions.

Malgré un environnement financier mondial et régional difficile, le Sénégal a émis avec succès une nouvelle euro-obligation et a levé un montant substantiel de ressources sur le marché régional. Les autorités ont l'intention d'utiliser ce levier financier pour des opérations de gestion du passif, dans le but d'améliorer la viabilité de la dette du pays.

L'équipe du FMI se félicite des progrès réalisés en matière de réformes structurelles. Les principales mesures comprennent des engagements à (i) renforcer l'Office national de lutte contre la corruption (OFNAC) ; (ii) adopter une loi protégeant les lanceurs d’alerte ; et (iii) parachever les deux dernières mesures nécessaires pour sortir de la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI). En outre, les autorités se sont engagées à (iv) améliorer la gouvernance dans le secteur des industries extractives en diffusant des informations sur les bénéficiaires effectifs des entreprises engagées dans ce secteur, conformément aux normes de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

L'équipe du FMI remercie les autorités et les autres partenaires pour leur excellente coopération et pour les discussions franches et constructives durant la mission. Les discussions se poursuivront dans les prochains jours afin de finaliser les détails de certaines politiques, avant de parvenir à un accord au niveau des services du FMI.

Au cours de la mission, l'équipe du FMI a rencontré le Ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba ; le Ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, ainsi que des hauts fonctionnaires de l’administration. Elle a également eu des discussions productives avec des représentants de la société civile et des partenaires du développement".

 

 

 

 

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