Le Conseil d’administration du FMI a achevé les consultations de 2024 au titre de l’article IV, la revue à mi-parcours relative à l’accord de recours à la ligne de crédit modulable, la première revue relative à la facilité pour la résilience et la durabilité, et la modification du calendrier défini dans le cadre de la facilité pour la résilience et la durabilité en ce qui concerne le Maroc
le 1 mai 2024
- Le Conseil d’administration du FMI a achevé les consultations de 2024 au titre de l’article IV et approuvé la première revue relative au recours par le Maroc à la facilité pour la résilience et la durabilité, ainsi que la revue de l’admissibilité du Maroc à la ligne de crédit modulable.
- L’économie marocaine continue de faire preuve de résilience malgré les effets du stress hydrique, le séisme de septembre 2023 et une conjoncture extérieure difficile. La croissance réelle du PIB devrait progressivement augmenter à 3,5 % au cours des prochaines années, stimulée par la poursuite de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles.
- La reconstitution des marges budgétaires tout en mettant en œuvre les réformes structurelles prévues sera capital pour renforcer davantage la résilience du Maroc et assurer une croissance plus forte et plus inclusive.
Washington: Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations de 2024 au titre de l’article IV[1], la revue à mi-parcours relative à l’accord d’accès à la ligne de crédit modulable, la première revue relative à la facilité pour la résilience et la durabilité, et la modification du calendrier défini dans le cadre de la facilité pour la résilience et la durabilité en ce qui concerne le Maroc.
Confrontée à des chocs négatifs, l’économie marocaine est demeurée résiliente. En dépit d’un stress hydrique, du séisme de septembre 2023 et d’une conjoncture extérieure difficile, l’activité économique du pays a augmenté de 3 % en 2023, grâce à des exportations dynamiques et à un rebond de la demande intérieure. Malgré la reprise de la croissance, le taux de chômage s’est élevé, pour s’établir à 13,3 % à fin 2023, principalement en raison des effets de la sécheresse sur le secteur de l’agriculture. La croissance du PIB devrait progressivement augmenter à 3,5 % au cours des prochaines années, stimulée par la poursuite de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles.
L’inflation a diminué en 2023, principalement à mesure que les effets des chocs d’offre se sont estompés. Cette évolution a justifié la suspension par Bank Al-Maghrib de son cycle de resserrement des taux directeurs dès le mois de juin de l’année dernière, après trois hausses successives depuis septembre 2022. Le dirham a continué à évoluer dans sa marge de fluctuation de ±5 %.
Le déficit des transactions courantes a sensiblement diminué. Cette amélioration témoigne, d’une part, d’une réduction du déficit commercial des biens (en raison d’une baisse des prix à l’importation de l’énergie et des produits bruts, intermédiaires et alimentaires, et grâce à de solides performances à l’export des secteurs de l’automobile et de l’électronique notamment) et, d’autre part, d’un dynamisme des exportations des services (tourisme et autres services) et d’une progression continue des envois de fonds par les marocains résidents à l’étranger.
Le déficit budgétaire de l’administration centrale s’est amélioré par rapport au niveau envisagé dans la loi de finances 2023. Le déficit global pour 2023 s’est clôturé à 4,4 % du PIB, soit 0,5 point de moins que le niveau projeté dans la loi de finances 2023. Ce résultat est dû à des recettes budgétaires meilleures qu’anticipé (les recettes non fiscales se trouvant amplifiées par le Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre), qui ont compensé largement le surplus des dépenses par rapport au niveau prévu.
La mise en œuvre du programme de réformes structurelles annoncé par les autorités s’est poursuivie. Les autorités ont mis en application les deux premiers piliers de la généralisation du système de protection sociale, à savoir l’élargissement de l’assurance maladie obligatoire de base et l’introduction de transferts monétaires directs aux familles démunies. D’autres mesures ont été prises pour la restructuration des entreprises publiques, l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et de la nouvelle Charte de l’investissement et la réforme des systèmes de soins de santé et d’éducation.
Évaluation par le Conseil d’administration[2]
Les administrateurs souscrivent à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI. Ils saluent la résilience de l’économie marocaine face aux chocs récents ainsi que la mise en place par les autorités de cadres institutionnels et d’une politique macroéconomique très solides, qui ont appuyé la reprise de la croissance et la baisse de l’inflation. Notant les risques de ralentissement et l’incertitude élevée pour l’avenir, ils soulignent qu’il importe de continuer d’appliquer des politiques macroéconomiques prudentes et de poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles visant à assurer une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive.
Les administrateurs soutiennent les orientations de politique monétaire de Bank Al-Maghrib et conviennent que tout changement ultérieur des taux directeurs devrait rester fondé sur les données. Il importerait également de reprendre la transition prévue par la banque centrale vers une stratégie de ciblage de l’inflation en se détournant du ciblage du taux de change au fur et à mesure que l’inflation continuera de reculer.
Les administrateurs conviennent qu’il est nécessaire de progresser sur la voie de l’assainissement budgétaire, et ils reconnaissent que la loi de finances 2024 établit un juste équilibre entre la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires et le financement des réformes structurelles. Ils encouragent les autorités à envisager de nouvelles mesures fiscales et de dépenses afin de maintenir, voire d’accélérer, la réduction prévue de la dette publique. Ils les invitent, d’une part, à continuer de renforcer le cadre budgétaire à moyen terme, notamment en publiant des informations sur l’incidence budgétaire des partenariats publics–privés et sur la mobilisation des actifs réels du secteur public et, d’autre part, à poursuivre l’élaboration d’une nouvelle règle budgétaire ancrée sur la dette.
Les administrateurs saluent les progrès réalisés par le Maroc dans la voie de l’amélioration de son cadre de supervision et de réglementation financières. Ils louent les efforts déployés par les autorités pour instaurer des exigences supplémentaires de fonds propres, développer un marché secondaire pour les prêts non productifs, améliorer le cadre de résolution de défaillance bancaire et préparer une stratégie de finance verte. Si les risques systémiques sur le système financier semblent limités, les administrateurs soulignent qu’il reste indispensable de poursuivre la surveillance de l’exposition du bilan des institutions financières aux risques, y compris les risques climatiques, du bilan des institutions financières.
Les administrateurs saluent la détermination des autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles prévues. La réforme des systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation devrait améliorer l’équité et la qualité de l’accès à ces services, et soutenir le capital humain à long terme. La réforme des entreprises publiques et l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI et de la nouvelle Charte de l’investissement devraient stimuler les investissements privés et la création d’emplois durables. Il sera essentiel de poursuivre les efforts visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles, à remédier aux effets du stress hydrique, à améliorer la gouvernance et à réduire les inégalités de genre pour renforcer le potentiel de croissance de l’économie marocaine.
Les administrateurs constatent avec satisfaction que les autorités sont en bonne voie de satisfaire aux conditions de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité. Ils saluent le travail en cours sur le programme national pour l’eau et les plans visant à réduire à zéro les émissions nettes d’ici à 2050. Ils encouragent les autorités à mettre en œuvre dans les délais la mesure relative à la hausse de la TVA sur les combustibles fossiles tout en réduisant son impact social. Ils soulignent l’importance de collaborer étroitement avec les partenaires pour le développement.
Les administrateurs conviennent que le Maroc répond toujours aux critères d’admissibilité de l’accord d’accès à la ligne de crédit modulable, compte tenu de la robustesse de ses cadres de politiques macroéconomiques et de politique institutionnelle, ainsi que de son engagement à poursuivre les réformes.
Les prochaines consultations au titre de l’article IV avec le Maroc devraient avoir lieu conformément au cycle habituel de 12 mois.
Sources : Autorités marocaines et estimations des services du FMI. ––––––––––– 1/ Y compris les dons. 2/ Y compris le crédit aux entreprises publiques. |
[1] Conformément à l’article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration.
[2] À l’issue des délibérations, la Directrice générale, en sa qualité de présidente du Conseil d’administration, résume les vues des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. Une explication des termes utilisés dans ledit résumé se trouve ici : https://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.
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