Le FMI conclut un accord au niveau des services avec le Burkina Faso sur la première revue du programme au titre de la facilité élargie de crédit et achève les consultations au titre de l’article IV
le 13 mars 2024
- Les services du FMI et les autorités burkinabè sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques ; cet accord vise à conclure la première revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Une fois la revue approuvée par la direction et achevée par le conseil d’administration du FMI, le Burkina Faso aura accès à un financement d’environ 32 millions de dollars (24,1 millions de DTS).
- Les services du FMI ont aussi mené les consultations de 2024 au titre de l’article IV. Ces entretiens ont porté sur l’amélioration de la protection sociale ; les risques budgétaires à moyen terme pesant sur la viabilité de la dette ; les enjeux du changement climatique ; et les moteurs de la croissance à long terme.
- Dans un contexte marqué par une incertitude accrue dans la région, les autorités burkinabè ont réaffirmé leur volonté de rester dans l’UEMOA.
Ouagadougou : Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Martin Schindler, chef de mission pour le Burkina Faso, s’est rendue à Ouagadougou du 29 février au 7 mars pour examiner les politiques macroéconomiques dans le cadre de la première revue du programme quadriennal appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et pour mener les consultations au titre de l’article IV. L’accord a été approuvé par le conseil d’administration du FMI le 21 septembre et porte sur un montant total de 228,76 millions de DTS (302 millions de dollars).
À l’issue de la mission, M. Schindler a fait la déclaration suivante :
« J’ai le plaisir d’annoncer que les autorités burkinabè et le FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et financières qui pourrait favoriser l’approbation de la première revue du programme dans le cadre de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit. L’achèvement de la première revue par le conseil d’administration du FMI, provisoirement prévu pour le mois de mai, permettrait le décaissement d’environ 32 millions de dollars (24,1 millions de DTS), ce qui porterait à 64 millions de dollars (48,2 millions de DTS) l’aide financière totale versée par le FMI dans le cadre de l’accord.
« Nous saluons les efforts considérables déployés par les autorités pour mettre en œuvre des ajustements et des réformes macroéconomiques aussi essentiels dans un environnement si défavorable, caractérisé par des coûts d’emprunt élevés, l’incertitude politique, des conditions de sécurité instables dans certaines parties du territoire et l’insécurité alimentaire.
« Tous les objectifs quantitatifs ainsi que la plupart des repères structurels ont été atteints. Nous félicitons tout particulièrement les autorités pour les progrès accomplis dans la mise en place d’une protection sociale plus ciblée et moins fragmentée, notamment grâce à la création du Registre social unique et à la mise en place d’un nouveau dispositif majeur de protection sociale, le programme national d’appui à l’autonomisation des ménages pauvres et vulnérables (PAMPV).
« Les autorités ont fait savoir qu’elles restaient fermement résolues à préserver la stabilité macroéconomique. Conformément aux objectifs du programme, le rééquilibrage des finances publiques reste la priorité de la politique budgétaire, et ce afin de créer une marge de manœuvre et favoriser la convergence progressive vers un déficit de 3 % du PIB d’ici à 2027. Les autorités sont donc déterminées à réduire encore le déficit budgétaire pour le ramener à environ 5½ % du PIB en 2024. Elles mènent également un programme de réformes ambitieux dans les domaines de la protection sociale, de la gouvernance, de la transparence budgétaire et de l’énergie.
En poursuivant tous ces efforts, les autorités pourraient parvenir à créer une marge de manœuvre budgétaire pour financer les dépenses prioritaires visant à réduire la pauvreté et les inégalités, à assurer la viabilité de la dette et à améliorer la résilience.
Dans un contexte marqué par une incertitude accrue autour des perspectives de la région, les autorités burkinabè ont réaffirmé leur volonté de rester dans l’UEMOA.
« Nous avons passé en revue les dernières évolutions macroéconomiques et les perspectives à court terme. La situation sécuritaire au Burkina Faso reste difficile, mais les efforts visant à lutter contre le terrorisme et à assurer la sécurité dans les territoires qui n’étaient plus sous le contrôle de l’État devraient bientôt porter leurs fruits. La croissance du PIB réel devrait s’accélérer pour atteindre 5,5 % en 2024, contre une estimation à 3,6 % l’année dernière, les efforts visant à rétablir la sécurité devant stimuler davantage l’activité économique.
« Les résultats budgétaires en 2023 sont conformes aux objectifs du programme. Le déficit global est passé de 10,4 % du PIB en 2022 à 6,7 %, notamment grâce à une meilleure mobilisation des recettes (rendue possible par les progrès réalisés dans la transformation numérique), qui a plus que compensé la baisse des dons et a permis l’augmentation des transferts courants et des dépenses d’investissement financées sur ressources intérieures. Dans le même temps, plusieurs facteurs de vulnérabilité budgétaire doivent être surveillés de près, notamment les coûts d’emprunt élevés sur le marché obligataire régional et les subventions aux combustibles.
« Dans le cadre des consultations au titre de l’article IV, nous avons également examiné les moteurs de la croissance à moyen terme, ainsi que les difficultés et les vulnérabilités qui entravent l’action publique, en procédant notamment à une évaluation des risques budgétaires à moyen terme pesant sur la viabilité de la dette. Nous avons également souligné l’importance sur le plan macroéconomique de proposer une protection sociale bien ciblée, qui devrait jouer un rôle crucial dans la promotion de l’inclusion financière et le développement économique à moyen terme. Enfin, nous avons examiné les risques et les opportunités liés au changement climatique.
« L’équipe du FMI s’est entretenue avec le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, M. Aboubakar Nacanabo, qui, au nom des hautes autorités burkinabè, a confirmé que le pays restait dans l’UEMOA, ainsi qu’avec le directeur national de la BCEAO, M. Armand Badiel, et d’autres hauts fonctionnaires. L’équipe a également rencontré des représentants du secteur privé et de la communauté internationale.
« Les services du FMI tiennent à remercier les autorités du Burkina Faso et toutes les parties prenantes pour les échanges ouverts et constructifs qui se sont tenus au cours de la mission, et pour l’accueil cordial qui leur a été réservé ».
Département de la communication du FMI
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