Le FMI conclut un accord au niveau des services avec le Cameroun pour les cinquièmes revues du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit et le Mécanisme élargi de crédit et achève la consultation de 2023 au titre de l’article IV
le 17 novembre 2023
- Les services du FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques pour conclure les cinquièmes revues du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC), et pour proroger de 12 mois le programme y afférent. Une fois que la revue sera approuvée par la direction du FMI et achevée par le Conseil d’administration du FMI, le Cameroun aura accès à un financement d’environ 72,7 millions de dollars (55,2 millions de DTS).
- Le Cameroun a encore fait preuve de résilience face aux différents chocs extérieurs qui se sont succédés. La croissance du PIB réel devrait atteindre 4 % en 2023 et 4,3 % en 2024.
- Les services du FMI ont également achevé les consultations de 2023 au titre de l’article IV. Les discussions ont porté sur les politiques qui ont une importance fondamentale sur le plan macroéconomique et qui visent à stimuler la croissance et la résilience à moyen terme, notamment pour développer le potentiel de croissance par la transformation structurelle, et à lutter contre les changements climatiques.
Washington, le 16 novembre 2023. Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M me Cemile Sancak, cheffe de mission du FMI pour le Cameroun, s’est rendue dans le pays du 19 octobre au 1 er novembre et a tenu des réunions à distance du 2 au 16 novembre pour discuter des mesures essentielles sur le plan macroéconomique qui permettraient de contenir les chocs actuels et renforcer la croissance et la résilience à moyen terme dans le cadre des cinquièmes revues du programme triennal soutenu par les accords au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC). L'arrangement a été approuvé par le Conseil d'administration du FMI pour un montant total de 483 millions de DTS (environ 689,5 millions de dollars des EU) le 29 juillet 2021.
À l’issue de cette mission, M me Sancak a fait la déclaration suivante :
« J’ai le plaisir d’annoncer que les autorités camerounaises et les services du FMI ont conclu un accord sur les mesures économiques et financières qui pourraient favoriser l’approbation de la cinquième revue du programme établi par les accords au titre de la FEC et du MEDC. L’achèvement de la cinquième revue par le conseil d’administration du FMI en décembre permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (soit environ 72,7 millions de dollars des EU) ce qui a porté le total des décaissements au titre des accords à 427.8 millions de DTS (environ 566.3 millions de dollars des EU).
« L’équipe de la mission est également parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités camerounaises sur la prorogation des accords au titre de la FEC et du MEDC jusqu’en juillet 2025. Cette prorogation donnerait lieu à un financement supplémentaire de 110,4 millions de DTS (soit environ 145,4 millions de dollars des EU).
« L’économie camerounaise est restée résiliente malgré un environnement extérieur difficile, notamment avec le resserrement des conditions financières mondiales et une forte volatilité des prix du pétrole. Après une augmentation de 4 % en 2023, la croissance du PIB réel devrait s’accélérer pour atteindre 4,3 % en 2024. L’inflation globale sur 12 mois devrait s’atténuer, passant de 7,2 % en 2023 à 5,9 % en 2024.
« De manière générale, les résultats budgétaires en 2023 s’inscrivent dans les attentes du programme. Le déficit global devrait diminuer de 1,1 % en 2022 à 0,7 % en 2023, tandis que le déficit primaire hors pétrole devrait baisser de 3,9 à 2,5 % sur la même période. Dans le même temps, l’encours de la dette publique devrait passer de 45 % du PIB fin 2022 à moins de 42 % fin 2023. L’exécution du budget a été facilitée par une augmentation significative des recettes non pétrolières. Cependant, elle a été affectée par les subventions aux carburants en 2022 qui ont été nettement plus élevées que prévu et reportées en 2023. Une part substantielle des subventions en 2023 devraient également être reportée en 2024.
« Les autorités ont fait part de leur détermination à continuer à préserver la stabilité macroéconomique. Conformément aux objectifs du programme, la politique budgétaire reste axée sur l’assainissement des finances publiques et le renforcement de leur résilience. Les autorités se sont donc engagées à réduire encore le déficit primaire hors pétrole pour le ramener à moins de 2 % du PIB et l’encours de la dette publique à 40 % du PIB en 2024. Les autorités sont déterminées à prévoir un financement adéquat dans la loi de finances 2024 pour couvrir d’importantes obligations impayées de l’exercice 2023, reportées à 2024. Elles reconnaissent que les subventions aux combustibles pèseront encore lourdement sur l’exécution du budget en 2024, mettant en péril sa viabilité, à moins que des mesures ne soient prises pour en modérer les coûts.
« La mise en œuvre des réformes structurelles progresse. Les autorités ont reconnu qu’il convenait de travailler de manière plus concertée pour mobiliser les recettes intérieures hors pétrole en élargissant l'assiette fiscale, en définissant mieux les priorités, en améliorant l'efficacité et la passation des marchés en matière de dépenses publiques, en réduisant le recours aux procédures exceptionnelles pour les dépenses et en réglant en temps opportun les obligations impayées. Il est important de renforcer la gestion des entreprises publiques, en particulier celles qui soutiennent les infrastructures économiques. Dans ce contexte, l’équipe de la mission a souligné la nécessité d’avancer dans la restructuration de la SONARA.
« L’équipe a discuté des mesures visant à garantir une croissance durable à long terme et à relever les défis du changement climatique qui ont une importance macroéconomique. La stratégie nationale de développement pour 2020–30 (SND30) prévoit une vaste transformation structurelle de l’économie. Les politiques horizontales, telles que les investissements dans le capital humain et les infrastructures, le renforcement de la gouvernance et l’amélioration de l’accès au financement, soutiendront la transformation structurelle et la diversification des exportations. Pour traiter les questions climatiques essentielles sur le plan macroéconomique, le Cameroun doit intégrer ses engagements en faveur du climat dans les cadres institutionnel, réglementaire et des finances publiques du pays et intensifier ses efforts en matière d’adaptation et d’atténuation.
« L’équipe des services du FMI s’est entretenue avec le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le ministre d’État et secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, le directeur national de la BEAC, Emmanuel Nkoa Ayissi, et d’autres hauts fonctionnaires. Elle s’est également entretenue avec des représentants des partenaires pour le développement, de la communauté diplomatique, du secteur privé et de la société civile.
« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités camerounaises pour leur excellente coopération ainsi que pour le dialogue franc et constructif qu’elles ont entretenu avec elle. »
Département de la communication du FMI
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