Le conseil d’administration du FMI approuve un accord de 38 mois d’un montant de 271 millions de dollars en faveur du Burundi au titre de la facilité élargie de crédit
le 19 juillet 2023
- Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de 38 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Burundi. Cet accord apportera au pays un financement de 200,2 millions de DTS (271 millions de dollars environ), avec un décaissement immédiat de 46,2 millions de DTS (62,6 millions de dollars environ).
- Le Burundi est confronté à des besoins structurels de balance des paiements avec un déficit de la balance des transactions courantes qui s’amplifie et une faible couverture des réserves de change, des besoins de développement importants, et des défis macroéconomiques dus aux répercussions de la guerre en Ukraine, aux chocs climatiques et à une crise sanitaire qui frappe le cheptel.
- L’accord de 38 mois au titre de la FEC contribuera à amortir l’ajustement du Burundi et à soutenir le programme de réformes des autorités destiné à réduire les vulnérabilités liées à la dette publique, à recalibrer les politiques monétaire et de change afin de rétablir la viabilité extérieure, ainsi qu’à favoriser une croissance économique inclusive et la bonne gouvernance.
Washington, DC: Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de 38 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Burundi avec un accès de 130 pour cent de sa quote-part, soit 200,2 millions de DTS (271 millions de dollars environ)[1]. Cette décision permet le décaissement immédiat de 46,2 millions de DTS (environ 62,6 millions de dollars).
Cet accord aidera le Burundi à répondre à ses besoins prolongés de balance des paiements, à réduire les vulnérabilités liées à sa dette et à faire face aux effets des chocs récents, tant intérieurs qu’extérieurs. La reprise économique que le Burundi avait connue après la COVID-19 a ralenti, cependant la croissance économique demeure saine. Les répercussions de la guerre en Ukraine ont provoqué de fortes hausses des cours des produits de base et des tensions inflationnistes. Des chocs internes, notamment des précipitations tardives, une disponibilité limitée des engrais et une épidémie de fièvre frappant le bétail, ont impacté négativement les performances du secteur primaire. Les déséquilibres extérieurs se sont accrus, avec un creusement du déficit de la balance de transactions courantes, une faiblesse des réserves de change et une prime de change sur le marché parallèle qui reste élevée. La nécessité d’engager des dépenses supplémentaires, consacrées notamment aux engrais, aux programmes sociaux et à la vaccination du bétail, a détérioré la trajectoire budgétaire et augmenté les besoins de financement budgétaire.
L’accord au titre de la FEC contribuera à atténuer le recalibrage de la politique économique du Burundi ainsi que son ajustement macroéconomique. Il soutiendra aussi l’agenda de politique macroéconomique des autorités. Parmi les principaux engagements, on peut citer : i) l’amorce d’un assainissement de qualité des finances publiques grâce à une augmentation des recettes domestiques, une accélération des investissements et une politique d’emprunt prudente, tout en protégeant les dépenses sociales prioritaires ; ii) l’unification des marchés de changes officiel et parallèle et la libéralisation desdits marchés afin de rétablir la viabilité extérieure ; iii) un resserrement de la politique monétaire pour soutenir l’unification amorcée et juguler l’inflation, tout en modernisant le cadre de politique monétaire et en renforçant la stabilité du secteur financier et iv) la mise en œuvre de réformes structurelles et de bonne gouvernance plus poussées afin de créer un environnement propice à une croissance inclusive porteuse d’emplois.
À l’issue de la réunion du conseil d’administration, M. Okamura, directeur général adjoint et président suppléant, a fait la déclaration suivante :
« Le Burundi a récemment subi plusieurs chocs. Les répercussions de la guerre en Ukraine ont déclenché une hausse importante des prix des matières premières, intensifiant les pressions inflationnistes intérieures et ralentissant le rebond de croissance d’après COVID-19. Les chocs intérieurs, notamment les aléas climatiques et la crise sanitaire animale ont pesé sur les perspectives du secteur primaire et affecté le bien-être des populations. Le pays est confronté à d'importants défis macroéconomiques, notamment une inflation élevée et persistante, des déséquilibres extérieurs avec un déficit croissant du compte des transactions courantes et une couverture insuffisante des réserves de change, ainsi que de larges besoins de financement du budget et une dette publique importante.
« Pour relever ces défis, les autorités burundaises ont sollicité un accord de 38 mois au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). L’accord aiderait à répondre aux besoins soutenus de balance des paiements du pays, à reconstituer les réserves extérieures, à réduire les vulnérabilités de la dette publique et à soutenir la mise en œuvre du programme de réformes des autorités. Il s'agit du premier accord de qualité de tranche supérieure de crédit du Burundi avec le FMI depuis 2016.
« Dans le cadre de l'accord au titre de la FEC, les autorités visent à recalibrer les politiques macroéconomiques du Burundi. Elles prévoient de restaurer la viabilité extérieure grâce à l'unification des marchés de changes officiel et parallèle et la libéralisation dudit marché, tout en restant vigilantes face aux vulnérabilités du secteur financier. Elles veilleront à renforcer la viabilité de la dette et à amorcer un assainissement budgétaire grâce à une mobilisation accrue des recettes intérieures, au renforcement des investissements et à des dépenses publiques mieux ciblées, ainsi qu’à une politique d’emprunt prudente. Le resserrement de la politique monétaire, ainsi que la modernisation du cadre de la politique monétaire et l’arrêt du financement monétaire du budget, soutiendront l'unification amorcée du taux de change et la maîtrise de l'inflation. Les réformes de bonne gouvernance et de soutien à la croissance économique, ainsi que le renforcement opportun des capacités appuieront les objectifs du programme.
« Cet accord au titre de la FEC devrait catalyser le financement des donateurs, ce qui est essentiel pour répondre aux importants besoins de financement du Burundi et pour soutenir une sortie de la fragilité ».
Tableau 1. Burundi : Principaux indicateurs économiques, 2020–28 |
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[1] Les chiffres en SDR relatifs au programme ont été convertis en dollars américains au taux du marché du jour où le programme a été approuvé.
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