Le conseil d’administration du FMI approuve un accord au titre de la facilité élargie de crédit de 191,4 millions de dollars en faveur de la République centrafricaine
le 27 avril 2023
- Le conseil d’administration du FMI a approuvé un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant d’environ 191,4 millions de dollars en faveur de la République centrafricaine (RCA).
- Le programme appuyé par la FEC contribuera à répondre aux besoins persistants de financement de la balance des paiements de la RCA, à maintenir les dépenses prioritaires pour les services publics de base dans la santé et l’éducation, et à fournir un cadre qui permettra de poursuivre les principales réformes.
- Ce programme s’inscrit dans le cadre d’un effort coordonné des institutions financières internationales (IFI) qui vise à soutenir le peuple centrafricain et à éviter une crise humanitaire. Le programme comporte d’importantes dispositifs de sauvegardes et de gouvernance permettant d’encadrer l’utilisation des ressources du FMI.
Washington, DC : Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) d’une durée de 38 mois et d’un montant de 141,68 millions de DTS (environ 191,4 millions de dollars) en faveur de la République centrafricaine. La décision du conseil d’administration permet un décaissement immédiat équivalent à 11,3 millions de DTS (environ 15,2 millions de dollars).
Dix ans après la guerre civile de 2013, la République centrafricaine fait face à une succession de crises qui entraînent des difficultés exceptionnelles pour la population et placent le pays au bord d’une crise humanitaire ponctuée par une situation d’insécurité alimentaire aiguë. La RCA, où près de 80 % de la population vit dans la pauvreté, reste l’un des pays les plus pauvres du monde.
Confrontés aux risques pour la stabilité macroéconomique et au déficit de financement résultant de la suspension en 2021 de l’appui budgétaire des partenaires pour le développement, les autorités ont réagi en ajustant les dépenses, en rationalisant les subventions aux carburants et en reportant l’apurement des arriérés intérieurs. C’est dans ce contexte que le gouvernement a sollicité l’aide financière du FMI pour répondre aux besoins de financement de la balance des paiements du pays.
Le programme soutenu par la FEC s’inscrit dans le cadre des efforts coordonnés déployés par les IFI pour soutenir la population de la République centrafricaine. Il aidera le pays à répondre à ses besoins persistants de financement et à maintenir les dépenses consacrées aux services publics de base, notamment dans la santé et l’éducation. Selon le Bureau de coordination de l’assistance humanitaire des Nations Unies (OCHA), 3,4 millions de personnes – soit 56 % de la population – auront besoin d’assistance humanitaire et de protection en 2023, ce qui représente une augmentation de 10 % par rapport à 2022.
Les principaux engagements des autorités comprennent i) le maintien des dépenses prioritaires, ii) l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures, iii) le renforcement des administrations des impôts et des douanes, iv) la rationalisation des exonérations fiscales, v) le renforcement de la gouvernance et de la transparence budgétaires, vi) l’ajustement de la structure du marché et des prix des carburants, et vii) la réduction du risque des projets associés à des crypto-monnaies.
À l'issue des débats du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« La République centrafricaine (RCA) a été affectée par une conjugaison de chocs associés à la pandémie de COVID-19, aux bouleversements de sa sécurité intérieure et à la guerre de la Russie en Ukraine. De ce fait, ses besoins humanitaires ont fortement augmenté et la sécurité alimentaire a continué de se détériorer, affectant jusqu’à 3 millions d’habitants.
« Avec la suspension de l’appui budgétaire des bailleurs de fonds, la RCA est confrontée à des décisions de financement difficiles face à une situation où la demande de services publics d’une population déjà en souffrance est la plus pressante, et où l’environnement extérieur n’est pas favorable.
« L’accord au titre de la FEC contribuera à libérer de l’espace budgétaire et à catalyser le soutien des donateurs aux services publics essentiels, ainsi qu’à fournir un cadre pour la mise en œuvre des réformes nationales. Grâce au financement et aux réformes supplémentaires, les risques d’une nouvelle détérioration de la situation humanitaire seront réduits et la viabilité des finances publiques sera renforcée.
« Nous attendons des autorités qu’elles poursuivent la mise en œuvre de profondes réformes budgétaires. La priorité est de renforcer l’administration des douanes et des impôts et de rationaliser les exonérations fiscales afin d’accroître la mobilisation des recettes intérieures et d’élargir l’enveloppe des dépenses sociales. Le programme soutenu par le FMI comporte d’importantes dispositifs de sauvegardes et gouvernance permettant d’encadrer l’utilisation des ressources du FMI destinées à aider le pays et sa population à éviter une crise humanitaire.
« Les autorités continueront à coopérer avec les institutions régionales sur le projet Sango et d’autres projets liés aux crypto-monnaies pour assurer la cohérence avec le cadre juridique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
« La poursuite du soutien technique et financier des partenaires au développement reste indispensable à la réussite du programme. Compte tenu de son risque élevé de surendettement et de sa base de recettes limitée, la RCA devra poursuivre ses efforts pour mobiliser des dons afin de financer ses besoins économiques. Une coopération étroite avec les partenaires internationaux en matière d’aide humanitaire est également essentielle pour soutenir la population.
« Le programme économique de la RCA continuera d’être soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes convenues entre les institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à soutenir une augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux et qui sont essentielles à la réussite du programme. »
République centrafricaine : principaux indicateurs économiques et financiers, 2020-2027 |
||||||||
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
2024 |
2025 |
2026 |
2027 |
|
Est. |
Est. |
Projections |
||||||
(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire) |
||||||||
Revenu national et prix |
||||||||
PIB à prix constants |
1.0 |
1.0 |
0.5 |
2.2 |
3.0 |
3.8 |
3.8 |
3.7 |
PIB par habitant à prix constants |
-0.8 |
-1.0 |
-1.5 |
0.2 |
1.0 |
1.9 |
1.6 |
1.5 |
PIB à prix courants |
2.8 |
4.3 |
6.9 |
9.1 |
7.2 |
6.4 |
6.3 |
6.2 |
Déflateur du PIB |
1.9 |
3.3 |
6.4 |
6.7 |
4.1 |
2.5 |
2.4 |
2.4 |
IPC (moyenne annuelle) 1 |
0.9 |
4.3 |
5.8 |
6.3 |
2.7 |
2.8 |
2.5 |
2.5 |
IPC (fin de période) |
1.8 |
2.7 |
7.9 |
4.4 |
2.5 |
2.9 |
2.4 |
2.5 |
Monnaie et crédit |
||||||||
Monnaie au sens large |
11.5 |
14.6 |
2.5 |
3.6 |
4.0 |
5.6 |
3.2 |
6.4 |
Crédit à l'économie |
8.5 |
-2.2 |
0.6 |
8.0 |
11.9 |
9.6 |
9.5 |
7.2 |
Secteur extérieur |
||||||||
Volume des exportations de marchandises |
9.4 |
-5.3 |
2.6 |
9.0 |
5.2 |
9.0 |
5.4 |
8.9 |
Volume des importations de marchandises |
7.3 |
-11.5 |
-5.6 |
6.7 |
8.5 |
10.1 |
4.8 |
9.2 |
Termes de l'échange |
-16.2 |
1.8 |
-9.4 |
12.4 |
10.3 |
7.8 |
2.8 |
10.2 |
(Pourcentage du PIB ; sauf indication contraire) |
||||||||
Épargne nationale brute |
10.7 |
4.6 |
1.9 |
6.7 |
8.2 |
10.6 |
12.5 |
13.9 |
Dont : transferts officiels |
5.1 |
0.0 |
0.0 |
1.6 |
1.5 |
1.9 |
3.0 |
3.0 |
Épargne intérieure brute |
-0.5 |
-2.5 |
-5.4 |
-2.1 |
-0.8 |
1.3 |
2.1 |
3.5 |
Gouvernement |
-4.5 |
-3.4 |
-3.8 |
-3.1 |
-1.9 |
-1.0 |
-0.3 |
0.0 |
Secteur privé |
4.0 |
0.9 |
-1.5 |
1.0 |
1.1 |
2.3 |
2.4 |
3.5 |
Consommation |
100.5 |
102.5 |
105.4 |
102.1 |
100.8 |
98.7 |
97.9 |
96.5 |
Gouvernement |
9.6 |
9.1 |
8.3 |
7.9 |
7.5 |
7.3 |
7.1 |
7.0 |
Secteur privé |
90.9 |
93.4 |
97.0 |
94.2 |
93.3 |
91.4 |
90.8 |
89.4 |
Investissement brut |
18.9 |
15.7 |
14.9 |
15.3 |
16.0 |
17.5 |
17.8 |
18.5 |
Gouvernement |
11.3 |
7.4 |
5.9 |
5.8 |
6.0 |
7.0 |
6.7 |
6.9 |
Secteur privé |
7.5 |
8.3 |
8.9 |
9.5 |
10.0 |
10.5 |
11.1 |
11.6 |
Solde du compte courant |
||||||||
avec dons |
-8.2 |
-11.1 |
-13.0 |
-8.7 |
-7.9 |
-6.9 |
-5.3 |
-4.5 |
sans dons |
-14.9 |
-13.0 |
-15.0 |
-12.3 |
-11.4 |
-10.8 |
-10.3 |
-9.6 |
Balance globale des paiements |
-0.9 |
0.0 |
-8.0 |
-2.9 |
-2.3 |
-1.0 |
0.6 |
2.7 |
Situation financière de l'administration centrale |
||||||||
Total des recettes (avec dons) |
21.8 |
13.7 |
12.3 |
13.8 |
14.5 |
16.3 |
17.7 |
17.6 |
dont : recettes intérieures |
9.2 |
8.8 |
7.8 |
7.9 |
8.8 |
9.9 |
10.5 |
10.7 |
Dépenses totales 2 |
25.1 |
19.7 |
17.6 |
16.8 |
16.9 |
18.0 |
17.6 |
17.6 |
dont : dépenses d'investissement |
11.3 |
7.4 |
5.9 |
5.8 |
6.0 |
7.0 |
6.7 |
6.9 |
Solde global |
||||||||
sans dons |
-16.0 |
-10.9 |
-9.9 |
-8.9 |
-8.1 |
-8.1 |
-7.1 |
-6.9 |
avec dons |
-3.4 |
-6.0 |
-5.3 |
-3.0 |
-2.4 |
-1.7 |
0.1 |
0.0 |
Solde primaire intérieur 3 |
-6.6 |
-5.1 |
-4.5 |
-3.6 |
-2.6 |
-2.2 |
-1.6 |
-1.4 |
Dette du secteur public 4 |
43.4 |
47.6 |
51.9 |
50.5 |
49.6 |
48.5 |
45.8 |
43.3 |
Dont : dette intérieure 5 |
9.4 |
13.2 |
17.6 |
18.4 |
18.8 |
18.6 |
17.0 |
15.6 |
Dont : dette extérieure |
34.0 |
34.4 |
34.2 |
32.0 |
30.8 |
29.9 |
28.9 |
27.7 |
Postes pour mémoire : |
||||||||
PIB par habitant (en dollars US) |
495 |
525 |
490 |
534 |
557 |
578 |
599 |
619 |
PIB nominal (en milliards de FCFA) |
1,373 |
1,432 |
1,532 |
1,671 |
1,791 |
1,906 |
2,025 |
2,151 |
Sources : autorités de la RCA et estimations et projections des services du FMI. 1 La révision des pondérations de l'IPC et le passage à la COICOP ont été effectués à partir de 2020. Par conséquent, il y a une rupture structurelle dans la série pour 2019. 2 Les dépenses sont calculées selon la méthode de la comptabilité de caisse. 3 Ne comprend pas les dons, les paiements d’intérêts et les dépenses d’investissement financées par des sources externes. 4 Les changements dans les estimations de la dette intérieure reflètent une correction des estimations rapportées dans les tableaux du rapport des services sur l’accord FCR, qui n'avaient pas été mises à jour. Cela n'a pas eu d’incidence sur l'analyse de viabilité de la dette. 5 Comprend la dette de l’Etat envers la BEAC, les banques commerciales et les arriérés de l’administration centrale. |
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