Le conseil d’administration du FMI achève les troisièmes revues des accords avec le Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit et approuve un décaissement de 73 millions de dollars

le 9 mars 2023

  • Le conseil d’administration du FMI a conclu les troisièmes revues des accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC), ce qui permet au Cameroun d’avoir accès à l’équivalent de 73 millions de dollars de décaissements de la part du FMI.
  • Dans un contexte mondial incertain et plus difficile, l’économie camerounaise se redresse, avec une croissance estimée à 3,4 % en 2022, soutenue par l’augmentation des prix du pétrole et de la production hors pétrole.
  • Le pays devra poursuivre ses réformes afin de créer un espace budgétaire additionnel pour les investissements productifs et les dépenses sociales, et de progresser sur la voie d’une croissance inclusive et résiliente.

Washington, DC: Le conseil d’administration du FMI a conclu aujourd’hui les troisièmes revues des accords avec le Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC), qui avaient été approuvés le 29 juillet 2021 pour un montant de 483 millions de DTS (environ 689,5 millions de dollars, soit 175 % de la quote-part du pays auprès du FMI). Cette décision ouvre la voie à un décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 73 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre des accords à 317,4 millions de DTS (environ 420 millions de dollars).

L’économie camerounaise se redresse, dans un contexte mondial incertain et plus difficile. La croissance est estimée à 3,4 % en 2022, soutenue par la hausse des prix du pétrole et de la production hors pétrole. L’inflation globale est estimée à 6 % à fin 2022. Le déficit budgétaire global se résorbe, passant de 3 % du PIB en 2021 à environ 1,8 % en 2022, en raison de la hausse des recettes pétrolières. En revanche, le déficit primaire hors pétrole se creuse, passant de 3,9 % du PIB en 2021 à 4,5 % en 2022, sous l’effet principalement de l’augmentation des subventions sur les prix des carburants. La croissance du PIB réel est projetée à 4,3 % en 2023 et devrait s’établir en moyenne à 4,5 % à moyen terme.

Au terme de ces revues, le conseil d’administration du FMI a approuvé des dérogations pour non-respect de deux critères de réalisation : i) le plancher du solde primaire hors pétrole à fin décembre 2022 n’a pas été satisfait, en raison de la hausse des prix du pétrole et de la dépréciation de la monnaie, qui ont entraîné une augmentation des dépenses liées aux subventions sur les prix des carburants ; et ii) le plafond continue de zéro concernant l’accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs n’a pas été respecté. Ce manquement s’explique par des retards de remboursement de la dette dus à des problèmes de gestion de la trésorerie en fin d’année, qui ont entre-temps été résolus. Les dérogations pour non-respect de ces critères ont été approuvées compte tenu, pour le premier critère, des mesures correctives prises par les autorités et, pour le second, du caractère temporaire du non-respect. En outre, le conseil d’administration a approuvé une dérogation d’applicabilité pour trois critères de réalisation à fin décembre 2022, car les informations relatives ne sont pas encore disponibles et rien n’indique que ces critères n’ont pas été respectés.

À l’issue de la réunion du conseil d’administration, Mme Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« L'économie camerounaise s'est montrée résiliente face à la pandémie de COVID-19, et la reprise s'est poursuivie. Cependant, le pays est maintenant confronté à des défis accrus dans un environnement mondial incertain, ce qui souligne l’importance d'une mise en œuvre résolue des réformes. Les accords appuyés par le FMI ont permis aux autorités de maintenir la stabilité macroéconomique et la croissance dans un contexte difficile. Les réformes structurelles doivent être accélérées pour renforcer la viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme et faire progresser le Cameroun vers une croissance inclusive et résiliente grâce à une économie diversifiée. Les perspectives à moyen terme du pays restent favorables.

« La performance du Cameroun dans le cadre du programme est mitigée. Deux des six critères de réalisation quantitatifs à fin décembre 2022 et trois des cinq objectifs indicatifs à fin juin et fin septembre 2022 n'ont pas été respectés. Bien que des mesures importantes aient été prises pour faire avancer les réformes structurelles longtemps retardées, les progrès sont lents dans certains domaines clés. Les autorités ont décidé de mettre en œuvre des mesures correctives pour remédier aux objectifs manqués et, de manière plus générale, accélérer les réformes.

« Les autorités sont déterminées à poursuivre leur assainissement budgétaire afin de contribuer à la stabilité macroéconomique, tout en mettant en place les bases d'une croissance inclusive et résiliente. Ils ont pris la décision de réduire les subventions aux carburants accompagnée de mesures visant à atténuer l'impact social. La mobilisation de recettes intérieures non pétrolières supplémentaires, l'amélioration de la gestion des finances publiques et la poursuite des efforts visant à réduire les subventions aux carburants permettront d'accroître l’espace budgétaire pour l'investissement productif et les dépenses sociales. Les mesures d'atténuation pour protéger les personnes vulnérables seront essentielles. Il est également important de régler et de prévenir les arriérés extérieurs et intérieurs et de rechercher des financements concessionnels.

« Pour libérer l'abondant potentiel de croissance du Cameroun, la mise en œuvre effective et résolue des réformes structurelles contenues dans la Stratégie nationale de développement est essentielle. À cet égard, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l'efficacité des investissements, renforcer l'inclusion financière et améliorer le climat des affaires. Cela devrait s'accompagner d'un renforcement de la transparence, de la gouvernance et du cadre de lutte contre la corruption, ainsi que d'assurer la stabilité du secteur financier. »

Tableau 1. Cameroun : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2021-27

                       (En milliards de FCFA, sauf indication contraire)

2021

2022

2023

2024

2025

2026

2027

Est.

2ème rev.

Est.

2ème rev.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Revenu national et prix

PIB à prix constants

3.6

3.8

3.4

4.6

4.3

4.4

4.5

4.6

4.7

PIB pétrolier à prix constants

-3.2

4.2

-5.1

-3.0

0.7

1.1

0.3

0.3

0.3

PIB non pétrolier à prix constants

3.8

3.8

3.6

4.8

4.4

4.5

4.6

4.7

4.8

Déflateur du PIB

3.3

4.8

4.6

2.4

4.8

4.3

3.0

2.0

2.0

PIB nominal (aux prix du marché, en milliards de FCFA)

25,158

27,389

27,210

29,325

29,749

32,393

34,866

37,226

39,777

Pétrolier

801

1,187

1,073

1,090

907

862

814

777

747

Non-pétrolier

24,357

26,201

26,137

28,235

28,841

31,531

34,052

36,449

39,030

Prix à la consommation (moyenne)

2.3

4.6

5.3

2.8

5.9

4.7

3.0

2.3

2.0

Prix à la consommation (fin de période)

3.5

4.1

6.0

2.9

5.7

3.7

2.3

2.1

2.0

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large (M2)

17.2

15.6

11.4

10.1

8.1

9.9

8.0

7.1

8.2

Avoirs nets extérieurs 1/

4.3

5.1

7.7

4.0

1.0

1.8

2.3

2.9

2.8

Avoirs intérieurs nets 1/

12.9

10.5

3.6

6.1

7.0

8.1

5.7

4.2

5.4

Crédit intérieur au secteur privé

9.7

9.1

13.6

12.4

8.8

7.4

7.1

6.9

6.7

(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Épargne et investissement

Épargne nationale brute

14.0

16.3

15.9

17.3

15.9

16.6

17.9

19.0

20.4

Investissement intérieur brut

17.9

18.4

17.4

20.0

18.8

19.6

20.6

21.6

22.8

Investissement public

4.5

5.2

5.2

5.4

5.0

5.4

5.7

6.3

6.9

Investissement privé

13.4

13.2

12.2

14.6

13.8

14.1

14.8

15.2

16.0

Opérations de l'administration centrale

Recettes totales (dons compris)

14.0

15.4

16.1

15.9

15.5

15.3

15.2

15.2

15.4

Recettes pétrolières

1.9

2.9

3.6

2.7

2.8

2.2

1.8

1.7

1.6

Recettes non pétrolières

11.8

12.0

12.0

12.8

12.4

12.8

13.1

13.4

13.7

Dépenses totales

16.9

17.4

18.0

16.1

16.2

16.0

15.5

15.9

16.4

Solde budgétaire global (base ordonnancements)

Dons non compris

-3.2

-2.5

-2.4

-0.5

-1.1

-0.9

-0.5

-0.8

-1.2

Dons compris

-3.0

-1.9

-1.8

-0.2

-0.8

-0.6

-0.3

-0.7

-1.1

Solde budgétaire global (base caisse)

Dons non compris

-2.7

-3.0

-2.8

-1.0

-1.6

-1.4

-0.9

-1.1

-1.2

Dons compris

-2.4

-2.5

-2.3

-0.7

-1.3

-1.1

-0.7

-1.0

-1.1

Solde primaire non pétrolier (base ordonnancements)

-3.9

-4.0

-4.5

-2.2

-2.4

-1.7

-1.1

-1.4

-1.6

Secteur extérieur

Balance commerciale

-1.1

-0.7

0.4

-1.3

-1.3

-1.4

-1.3

-1.2

-1.2

Exportations de pétrole

4.9

7.5

7.1

6.0

5.4

4.9

4.5

4.2

4.0

Exportations hors pétrole

8.3

9.4

8.9

8.7

8.0

7.6

7.7

7.8

8.0

Importations

14.4

17.6

15.7

16.0

14.7

13.9

13.5

13.2

13.1

Solde du compte courant

Dons officiels non compris

-4.2

-2.6

-2.2

-3.0

-3.2

-3.0

-2.8

-2.6

-2.5

Dons officiels compris

-4.0

-2.1

-1.6

-2.6

-2.8

-3.0

-2.6

-2.5

-2.5

Termes de l'échange

9.4

7.1

3.6

-7.1

-8.4

-1.9

-2.6

-2.1

-0.9

Dette publique

Encours de la dette publique

46.8

44.0

46.4

40.8

42.8

40.4

38.5

37.5

37.2

Dont : dette extérieure

31.7

31.2

32.7

30.3

30.5

29.7

29.1

29.2

29.4

Sources : Autorités camerounaises ; et estimations et projections des services du FMI.

1/ Pourcentage de monnaie au sens large au début de la période.

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