Le FMI conclut un accord au niveau des services avec le Niger sur la deuxième revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit et mène les consultations de 2022 au titre de l’article IV
le 2 novembre 2022
Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les opinions exprimées dans ces déclarations sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles de son conseil d’administration. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
- Le FMI et les autorités nigériennes ont conclu un accord au niveau des services sur la deuxième revue du programme économique appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC).
- L’activité économique devrait se redresser cette année et conserver la même dynamique en 2023, avant de croître plus rapidement à moyen terme sous l’effet de la hausse de la production pétrolière et de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles des autorités. Cependant, des risques de détérioration pèsent sur ces perspectives positives.
- Les autorités devraient donc continuer à accorder la priorité aux réformes qui visent à renforcer la résilience en favorisant la mobilisation des recettes intérieures, en améliorant l’efficience des dépenses publiques, en favorisant le développement du secteur privé et la diversification économique, en améliorant le système éducatif et en renforçant la bonne gouvernance.
Washington, le 2 novembre 2022. Du 5 octobre au 2 novembre 2022, une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Antonio David, a tenu des réunions portant sur la deuxième revue de l’accord triennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Niger. Cette équipe a aussi mené les consultations de 2022 au titre de l’article IV.
À l’issue de la mission, M. David a fait la déclaration suivante :
« Les autorités nigériennes et les services du FMI ont conclu un accord sur la deuxième revue du programme économique appuyé par la facilité élargie de crédit. Cet accord au niveau des services doit recueillir l’approbation de la direction et du conseil d’administration du FMI. La réunion correspondante du conseil d’administration devrait avoir lieu en décembre. L’achèvement de la revue permettrait un décaissement à hauteur de 39,48 millions de DTS (environ 50,7 millions de dollars, soit 30 % de la quote-part du Niger) pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays.
« La reprise observée dans le secteur agricole et l’investissement privé devraient porter la croissance du PIB à 7,1 % en 2022, tandis que les pressions inflationnistes sur les prix des denrées alimentaires se sont atténuées, amenant l’inflation en glissement annuel à 3,2 % à la fin septembre. Bien que le Niger entretien peu de liens commerciaux directs avec les belligérants, il a principalement été affecté par la guerre en Ukraine à travers la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires, du pétrole et des engrais.
« La situation budgétaire est accommodante cette année. Le déficit budgétaire devrait atteindre 6,8 % du PIB, les autorités s’efforçant d’assurer les dépenses urgentes pour atténuer les effets de la crise alimentaire et de la détérioration de la situation sécuritaire.
« L’activité économique devrait conserver son élan en 2023 et croître plus rapidement les années suivantes. La croissance devrait atteindre 7,0 % l’année prochaine, sous l’effet de la hausse de la production pétrolière (avec le début de l’exploitation du gisement pétrolier d’Agadem) et de la reprise du secteur agricole. Le pays devrait atteindre une croissance à deux chiffres en 2024 grâce à l’augmentation de la production pétrolière et aux effets de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles. Les pressions inflationnistes devraient progressivement continuer à s’atténuer avec la reprise escomptée de la production agricole et le retour à la normale au niveau des chaînes d’approvisionnement.
« Cependant, des risques baissiers pèsent sur ces perspectives positives. En particulier, tout retard dans la construction de l’oléoduc pourrait profondément affecter la croissance et détériorer les positions budgétaire et extérieure. En outre, une dégradation de la situation sécuritaire au Sahel, la volatilité des prix des produits de base accompagnée d’une hausse des prix des denrées alimentaires importées, affectant l’inflation et les comptes extérieurs, ou encore une baisse de la production agricole en raison de conditions climatiques défavorables, pourraient également constituer des sources de risques.
« L’accord triennal au titre de la FEC appui la reprise de l’économie nigérienne, tout en renforçant la stabilité macroéconomique et en jetant les bases d’une croissance résiliente et inclusive tirée par le secteur privé.
À fin juin 2022, les résultats enregistrés dans le cadre du programme étaient globalement satisfaisants. Tous les critères quantitatifs de réalisation ont été respectés et les cinq objectifs indicatifs ont été atteints. En outre, la plupart des repères structurels ont été respectés, notamment l’adoption d’une feuille de route pour la révision et la simplification du système fiscal.
« Par ailleurs, les autorités devraient continuer à prioriser les réformes visant à renforcer la mobilisation des recettes intérieures et à améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Ces reformes portent notamment sur : la révision du code des impôts afin d’accroître l'efficacité en réduisant la charge fiscale pesant sur les facteurs de production ; la dématérialisation de l’administration fiscale et de la chaîne de la dépense ; et l’amélioration de l’efficacité des dépenses sociales et de la gestion des investissements publics.
« Le renforcement du système éducatif au Niger est l’un des principaux piliers du Plan de Développement Economique et Social récemment adopté par les autorités. Les initiatives en cours dans ce domaine incluent les efforts visant à améliorer l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement et des infrastructures. Les autorités sont également encouragées à mettre en œuvre des mesures plus larges pour réduire les disparités des genres, notamment en encourageant l’éducation des filles et en favorisant l’accès des femmes au système financier.
« Compte tenu de l’importance de l’agriculture pluviale et des activités pastorales au Niger, l’économie reste très vulnérable aux chocs climatiques et à l’insécurité alimentaire qui peut en découler. Dans ce contexte, les initiatives visant à renforcer la résilience au changement climatique et à ses effets sont essentielles, notamment les investissements dans les systèmes d’irrigation, le renforcement des dispositifs de protection sociale et l’élaboration d’un cadre solide pour une agriculture climato-intelligente.
« Le FMI continuera d’appuyer les efforts des autorités pour renforcer la gouvernance et la transparence. Au vu des progrès récemment accomplis, la mission salue l’adoption de la nouvelle stratégie de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et de son plan d’action.
« La mission a rencontré son Excellence le Président Mohamed Bazoum. Elle a aussi organisé des séances de travail avec le Ministre des finances, Dr. Ahmat Jidoud, le Ministre du plan Dr. Rabiou Abdou, le directeur national de la BCEAO, M. Maman Laouane Karim, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires.
« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités nigériennes pour leur coopération et pour les échanges constructifs et fructueux qui ont eu lieu pendant cette mission. »
Département de la communication du FMI
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