Les services du FMI achèvent une mission dans le cadre du programme de référence en République centrafricaine

le 14 juillet 2022

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. La mission en question ne fera pas l’objet de délibérations au sein du conseil d’administration.
  • L’économie centrafricaine est éprouvée par l’impact de deux années consécutives de pandémie de la COVID-19, la hausse des prix mondiaux des produits alimentaires et pétroliers, et les chocs liés au financement, tout ceci dans un contexte élevé d’insécurité alimentaire.
  • L’inflation progresse en raison de la répercussion de la hausse des prix à l’importation des produits de base, l’augmentation des frais de transport de marchandises (la RCA étant enclavée) et des récentes pénuries de carburant.
  • Les résultats obtenus dans le cadre du programme de référence sont globalement satisfaisants, car la plupart des repères quantitatifs et structurels établis pour fin mars semblent avoir été atteints. À la demande des autorités, le programme de référence a été prolongé de trois mois, jusqu’à fin septembre 2022, afin de donner aux autorités centrafricaines plus de temps pour obtenir des garanties de financement de la part de partenaires au développement et pour harmoniser loi centrafricaine sur les cryptoactifs avec les engagements régionaux au niveau de la zone CEMAC.

Washington, DC: Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Oral Williams s’est rendue à Bangui du 7 au 15 juillet 2022 dans le cadre de la deuxième revue du programme de référence de la République centrafricaine, qui a été approuvé en décembre 2021 .

À l’issue de la mission, M. Williams a fait la déclaration suivante :

« Alors qu’une reprise économique s’amorçait, l’économie centrafricaine connaît à présent un ralentissement sous l’effet de la hausse des prix à l’importation des denrées alimentaires et du carburant, des pénuries de carburant, et de l’augmentation des frais de transport de marchandises.

« Les principaux risques qui pèsent sur les perspectives économiques sont un ralentissement de la croissance en raison de pénuries de carburant, une accélération de l’inflation et des déficits de financement extérieur. L’utilisation de l’allocation des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du FMI (85 milliards de francs CFA/6 % du PIB) a jusque-là permis d’amortir les effets néfastes des chocs auxquels le pays a été confronté, en facilitant une exécution budgétaire en ligne avec les prévisions. En l’absence d’appuis budgétaires des partenaires au développement et face à l’augmentation des prix à l’importation des prix des produits alimentaires et pétroliers, les autorités centrafricaines ont enclenché un processus de consolidation budgétaire. Dans ce contexte difficile, des efforts devront être déployés pour que les opérateurs économiques qui fournissent des biens et services à l’Etat soient payés à temps, afin de maintenir leur activité économique et réduire les risques d’aggravation du chômage.

« Les services du FMI et les autorités centrafricaines ont examiné les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme de référence, lequel programme a été prolongé de trois mois, jusqu’à fin septembre 2022, à la demande des autorités centrafricaines. Cette prolongation donnera aux autorités centrafricaines plus de temps pour obtenir des assurances de financement auprès des partenaires au développement. Par ailleurs, la prolongation leur permettra de poursuivre les efforts en cours pour harmoniser la loi centrafricaine sur les cryptoactifs avec les engagements régionaux au niveau de la zone CEMAC.

« L’exécution du budget 2022 apparaît globalement conforme aux engagements pris dans le cadre du programme de référence, puisque les principales cibles quantitatives de fin mars 2022 ont été atteintes. Face aux chocs importants qui secouent l’économie centrafricaine, les autorités et les services du FMI ont discuté des voies et moyens pour une bonne exécution du budget en 2022. Sur la base de ces travaux, un projet de loi de finances rectificative sera soumis à l’Assemblée nationale.

« Les autorités centrafricaines ont formulé une demande d’assistance technique au FMI afin d’atténuer l’impact de la hausse des prix internationaux de produits pétroliers et de mettre en place des filets sociaux efficaces tout en préservant les recettes fiscales.

« De nouvelles avancées ont été réalisées sur le plan des réformes structurelles, notamment la soumission à l’Assemblée nationale d’une nouvelle loi anti-corruption et la mise en place d’évaluations plus précises des déclarations en douane des importateurs. Les premières étapes relatives à l’évaluation des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA) ont été engagées, et les réunions mensuelles du comité de trésorerie avec la participation des partenaires techniques et financiers ont récemment repris. Les révisions en cours du code minier devraient viser le renforcement du cadre institutionnel, qui est essentiel à l’amélioration du climat des affaires et au renforcement de la contribution des vastes ressources naturelles dont dispose le pays au développement économique.

« Pour la période à venir, il sera essentiel de déployer des efforts concertés pour mobiliser des ressources concessionnelles auprès de partenaires au développement afin de renforcer la résilience de l’économie aux chocs, de préserver les dépenses publiques en faveur des populations vulnérables, et d’assurer la disponibilité continue des services publics.

« L’équipe du FMI tient à exprimer sa profonde gratitude aux autorités centrafricaines pour leur excellente collaboration, leur franchise et leur hospitalité au cours des entretiens. »

L'équipe des services du FMI a rencontré le Président Touadéra, le Premier Ministre Moloua, le Président de l'Assemblée nationale Sarandji, le Ministre des Finances Ndoba, le Ministre des Mines Benam-Beltoungou, le Directeur National de la BEAC Chaïbou, d'autres hauts responsables gouvernementaux, les partenaires au développement et des représentants du secteur privé.

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