Les services du FMI achèvent leur mission relative aux consultations de 2022 au titre de la seconde revue des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit avec le Cameroun
le 29 juin 2022
- Les services du FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques qui pourraient soutenir l'approbation par le Conseil d'administration de la deuxième revue du programme au titre des accords FEC et MEDC, ce qui permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 73.6 millions de dollars).
- La croissance en 2021 est estimée à 3,6 %, soit un peu plus que prévu.
- Les autorités ont révisé le budget 2022 en réponse à la flambée des prix des importations de carburant et de produits alimentaires.
Washington, DC: Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Amadou Sy, a conclu des discussions hybrides avec les autorités camerounaises du 15 au 29 juin sur la deuxième revue dans le cadre des accords de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC).
A l'issue de ces discussions, M. Sy a publié la déclaration suivante :
"L'équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités camerounaises sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l'approbation de la deuxième revue du programme dans le cadre des accords FEC et MEDC. L'accord est soumis à l'approbation du Conseil d'administration du FMI en juillet 2022, ce qui permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 73.6 millions de dollars).
" La croissance économique a ralenti pour atteindre 0,5 pour cent en 2020, affectée par la pandémie de COVID-19 et les tensions sécuritaires dans la région. Elle a rebondi en 2021 et a atteint 3,6 pour cent pour l'année, soutenue par une reprise intérieure et la reprise économique mondiale générale. L'inflation pour l'année a été en moyenne de 2,3 pour cent et le déficit du compte courant (y compris les dons) s'est creusé pour atteindre 4,0 pour cent du PIB.
"Les perspectives économiques pour 2022 restent positives et l'économie devrait croître de 3,8 pour cent. Toutefois, les perspectives sont assombries par une incertitude considérable découlant de la forte augmentation des prix internationaux des produits de base - en particulier du pétrole, des engrais et des denrées alimentaires - accentuée par la guerre en Ukraine, et du resserrement des conditions sur les marchés financiers internationaux. L'inflation moyenne devrait s'élever à 4,6 pour cent, tandis que l'augmentation des recettes des exportations de pétrole devrait permettre d'améliorer le déficit de la balance courante, qui devrait atteindre 2,1 pour cent du PIB. Les autorités s'engagent à mener une politique budgétaire axée sur une réduction progressive du déficit et révisent le budget pour maintenir le déficit (sur la base de la trésorerie, y compris les dons) à 2,5 pour cent du PIB, soit à peu près le même niveau que dans le budget initial. Cela devrait permettre de ramener le stock de la dette publique à environ 44 pour cent du PIB d'ici à la fin de 2022.
"L'impact de la hausse des prix internationaux du pétrole sur le budget est mitigé, car l'augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une hausse substantielle des subventions aux carburants (estimées à 2,9 pour cent du PIB, contre 0,5 pour cent en 2021) visant à maintenir inchangés les prix de détail administrés des carburants. L'augmentation du coût des subventions est donc compensée par la réduction d'autres dépenses, notamment celles consacrées aux projets d'investissement. Le coût élevé des subventions aux carburants serait difficile à maintenir dans le cadre des projections actuelles des prix internationaux du pétrole. Toutefois, la suppression progressive des subventions aux carburants devrait s'accompagner d'un renforcement substantiel du mécanisme de transfert social en espèces."
"La mission a partagé l’inquiétude des autorités face à la hausse des prix des denrées alimentaires et a salué les efforts déployés par les autorités pour assurer un approvisionnement suffisant en engrais afin que la prochaine récolte soit abondante."
"Les perspectives à moyen terme restent positives, bien que confrontées à des incertitudes considérables. La stratégie économique reste axée sur la reconstitution des amortisseurs budgétaires et extérieurs pour soutenir la stabilité macroéconomique. Dans le même temps, le rythme des réformes structurelles doit être accéléré pour que le pays puisse atteindre ses objectifs de développement. L'environnement des affaires doit être amélioré pour que le secteur privé puisse jouer un rôle de premier plan dans le soutien de la croissance. La mission a salué les efforts continus des autorités pour améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance, y compris la responsabilité de l'exécution du budget. La mission a également salué les efforts des autorités pour renforcer la gestion financière des entreprises publiques, y compris les progrès récents de la restructuration de la SONARA. L'achèvement de projets d'infrastructure clés, en particulier pour l'énergie et les transports, devrait stimuler la croissance économique et soutenir le remplacement des biens importés par des biens produits localement."
"La mission a salué l'engagement des autorités à mettre en œuvre des politiques compatibles avec la stabilité de l'arrangement monétaire de la région, ce qui inclut la reconstitution des réserves de change de la BEAC. À cette fin, les autorités s'efforcent de renforcer le respect de la réglementation des changes, notamment en ce qui concerne le rapatriement des recettes d'exportation, sans pour autant entraver les paiements légitimes à l'étranger.
"L'équipe des services du FMI a rencontré le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, le Ministre et Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le Ministre de l'Économie, de la Planification et du Développement régional, Alamine Ousmane Mey, le Directeur National de la BEAC, Eugène Blaise Nsom, et d'autres hauts fonctionnaires. La mission a également rencontré des représentants des partenaires au développement, de la communauté diplomatique, du secteur privé et de la société civile."
"L'équipe tient à remercier les autorités camerounaises pour leur excellente coopération et pour le dialogue franc et constructif."
Tableau 1. Cameroun : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2021-27
(En milliards de FCFA, sauf indication contraire)
2021 |
2021 |
2022 |
2022 |
2023 |
2024 |
2025 |
2026 |
2027 |
|
1er Rév. |
Est. |
1er Rév. |
Proj. |
Proj. |
Proj. |
Proj. |
Proj. |
Proj. |
|
Revenu national et prix |
|||||||||
PIB à prix constants |
3.5 |
3.6 |
4.5 |
3.8 |
4.6 |
4.7 |
5.0 |
4.9 |
4.9 |
PIB pétrolier à prix constants |
0.1 |
-3.2 |
0.1 |
4.2 |
-3.0 |
0.2 |
0.2 |
0.3 |
0.3 |
PIB non pétrolier à prix constants |
3.6 |
3.8 |
4.6 |
3.8 |
4.8 |
4.8 |
5.1 |
5.0 |
5.0 |
Déflateur du PIB |
2.6 |
3.3 |
2.9 |
4.8 |
2.4 |
2.6 |
2.1 |
2.0 |
2.0 |
PIB nominal (aux prix du marché, en millions de FCFA) |
24,951 |
25,158 |
26,828 |
27,389 |
29,325 |
31,506 |
33,766 |
36,152 |
38,682 |
Pétrolier |
929 |
801 |
1,009 |
1,187 |
1,090 |
992 |
927 |
883 |
859 |
Non-pétrolier |
24,021 |
24,357 |
25,819 |
26,201 |
28,235 |
30,513 |
32,839 |
35,269 |
37,823 |
Production pétrolière (milliers de barils par jour) |
76.1 |
76.1 |
76.2 |
79.3 |
76.9 |
77.1 |
77.3 |
77.5 |
77.7 |
Prix à la consommation (moyenne) |
2.3 |
2.3 |
2.1 |
4.6 |
2.8 |
2.6 |
2.1 |
2.1 |
2.0 |
Prix à la consommation (fin de période) |
2.1 |
3.5 |
2.0 |
4.1 |
2.9 |
2.1 |
2.1 |
2.1 |
2.0 |
(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire) |
|||||||||
Monnaie et crédit |
|||||||||
Monnaie au sens large (M2) |
13.8 |
17.2 |
10.7 |
15.6 |
10.1 |
8.1 |
6.7 |
6.1 |
7.0 |
Avoirs nets extérieurs 2/ |
1.9 |
4.3 |
6.5 |
5.1 |
4.0 |
1.7 |
1.5 |
2.0 |
3.6 |
Avoirs intérieurs nets 2/ |
11.9 |
12.9 |
4.2 |
10.5 |
6.1 |
6.4 |
5.2 |
4.1 |
3.4 |
Crédit intérieur au secteur privé |
5.4 |
9.7 |
5.6 |
9.1 |
8.2 |
7.5 |
7.9 |
8.0 |
3.3 |
Epargne et investissement |
|||||||||
Épargne nationale brute |
26.9 |
14.0 |
29.8 |
16.3 |
17.3 |
18.8 |
20.4 |
21.8 |
23.2 |
Investissement intérieur brut |
30.3 |
17.9 |
31.8 |
18.4 |
20.0 |
22.0 |
23.6 |
25.0 |
26.0 |
Investissement public |
5.4 |
4.6 |
5.5 |
5.2 |
5.4 |
5.8 |
6.0 |
6.7 |
6.8 |
Investissement privé |
24.9 |
13.4 |
26.2 |
13.2 |
14.6 |
16.2 |
17.6 |
18.3 |
19.2 |
Opérations de l'administration centrale |
|||||||||
Recettes totales (donc compris) |
13.9 |
14.1 |
14.9 |
15.4 |
15.8 |
15.7 |
15.5 |
15.5 |
15.4 |
Recettes pétrolières |
1.9 |
1.9 |
2.4 |
2.9 |
2.7 |
2.3 |
2.0 |
1.7 |
1.6 |
Recettes non pétrolières |
11.7 |
12.0 |
12.0 |
12.0 |
12.7 |
13.1 |
13.4 |
13.6 |
13.7 |
Recettes non pétrolières (en pourcentage du PIB non pétrolier) |
12.1 |
12.4 |
12.5 |
12.5 |
13.2 |
13.5 |
13.8 |
13.9 |
14.0 |
Dépenses totales |
17.0 |
16.5 |
16.7 |
17.4 |
16.5 |
16.4 |
16.4 |
17.1 |
17.1 |
Solde budgétaire global (base ordres de paiement) |
|||||||||
Dons non compris |
-3.4 |
-2.6 |
-2.4 |
-2.5 |
-1.0 |
-1.0 |
-1.0 |
-1.8 |
-1.9 |
Dons compris |
-3.1 |
-2.4 |
-1.8 |
-1.9 |
-0.7 |
-0.7 |
-0.8 |
-1.7 |
-1.7 |
Solde budgétaire global (base caisse) |
|||||||||
Dons non compris |
-3.8 |
-3.0 |
-2.7 |
-3.0 |
-1.5 |
-1.3 |
-1.2 |
-1.8 |
-1.9 |
Dons compris |
-3.5 |
-2.8 |
-2.2 |
-2.5 |
-1.2 |
-1.0 |
-1.0 |
-1.7 |
-1.7 |
Solde primaire non pétrolier (base paiements, en pourcentage du PIB non pétrolier) |
-4.0 |
-3.4 |
-3.4 |
-4.2 |
-2.8 |
-2.3 |
-2.1 |
-2.8 |
-2.7 |
Secteur extérieur |
|||||||||
Balance commerciale |
-1.1 |
-1.5 |
-0.8 |
-0.7 |
-1.3 |
-2.0 |
-2.1 |
-2.1 |
-1.9 |
Exportations pétrolier |
4.7 |
4.9 |
5.2 |
7.5 |
6.0 |
4.8 |
4.1 |
3.6 |
3.3 |
Exportations non pétrolières |
8.0 |
8.0 |
8.6 |
9.4 |
8.7 |
8.1 |
7.9 |
7.7 |
7.7 |
Importations |
13.8 |
14.5 |
14.6 |
17.6 |
16.0 |
14.9 |
14.1 |
13.5 |
12.9 |
Solde des transactions courantes |
|||||||||
Dons officiels non compris |
-3.7 |
-4.4 |
-2.4 |
-2.6 |
-3.0 |
-3.5 |
-3.6 |
-3.5 |
-3.1 |
Dons officiels compris |
-3.4 |
-4.0 |
-2.0 |
-2.1 |
-2.6 |
-3.2 |
-3.3 |
-3.2 |
-2.9 |
Termes de l'échange |
5.2 |
7.0 |
3.4 |
7.1 |
-7.1 |
-6.9 |
-4.6 |
-3.2 |
-2.5 |
Dette publique |
|||||||||
Encours de la dette publique 3/ 4/ |
47.2 |
45.5 |
45.0 |
44.0 |
41.3 |
38.8 |
36.7 |
35.6 |
34.7 |
Dont : dette extérieure |
33.9 |
31.6 |
32.8 |
31.2 |
30.3 |
29.2 |
28.2 |
27.6 |
26.9 |
|
Sources : Autorités camerounaises ; et estimations et projections des services du FMI utilisant le PIB nominal actualisé.
1/ Pourcentage de monnaie au sens large au début de la période.
Sources : Autorités camerounaises ; et estimations et projections des services du FMI utilisant le PIB nominal actualisé.
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