Déclaration des services du FMI à l’issue de leur mission au titre des première et deuxième revues combinées du Mécanisme Elargi De Crédit (MEDC) pour la République du Gabon
le 20 mai 2022
- Les autorités gabonaises et les services du FMI ont fait des progrès significatifs dans les discussions sur les actions nécessaires pour achever les première et deuxième revues du programme au titre du MEDC, et sur les politiques économiques, prenant en compte les effets de la guerre en Ukraine, et sur les réformes structurelles qui pourraient constituer la base du programme pour le reste de l’année 2022. Les discussions se poursuivront au cours des prochaines semaines pour s’accorder sur les principaux paramètres de la loi de finances rectificative pour l’année 2022.
- La croissance économique a repris en 2021, atteignant un niveau estimé à 1,5 %. Elle devrait s’accélérer en 2022 pour atteindre 2,8 %.
- Une croissance forte, durable et inclusive requiert de promouvoir l’investissement privé et de renforcer la protection sociale.
Washington, DC : Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Boileau Loko s’est rendue au Gabon du 12 au 20 mai 2022 pour mener des discussions sur les première et deuxième revues de l’accord au titre du Mécanisme Elargi De Crédit (MEDC), approuvé en juillet 2021.
A l'issue de la mission, M. Loko a fait la déclaration suivante :
« La mission a eu des discussions fructueuses avec les autorités sur les mesures à prendre pour améliorer la mise en œuvre du programme et achever les première et deuxième revues, ainsi que sur les politiques économiques et les réformes structurelles qui pourraient constituer la base du programme pour le reste de l’année 2022. Ces discussions se poursuivront dans les semaines à venir.
« L'économie se remet progressivement de la récession de 2020 grâce aux efforts entrepris pour limiter l’impact de la pandémie et la hausse des prix du pétrole. La croissance économique devrait s'accélérer en 2022 pour atteindre 2,8 % contre 1,5 % en 2021 et -1,9 % en 2020. Toutefois, l’intensification de la guerre en Ukraine et ses effets sur la croissance mondiale, la résurgence de la pandémie et le retournement des cours du pétrole font courir des risques à la reprise économique.
« Dans des circonstances difficiles engendrées par la pandémie, les performances relatives aux objectifs quantitatifs du programme ont été mitigées. Les finances publiques ont été marquées en 2021 par une sous performance des recettes hors pétrole et un niveau plus élevé que prévu des subventions compte tenu du blocage des prix des produits pétroliers à la pompe. L’exécution du budget d’investissement a été globalement en dessous des prévisions malgré un dépassement du niveau des dépenses en capital financées sur ressources propres. La baisse considérable des dépenses en capital financées sur ressources extérieures a permis de limiter le déficit à 7,1 % du PIB hors pétrole, tel qu’initialement prévu.
« La mission et les autorités ont convenu de la nécessité d’accélérer les réformes structurelles, des finances publiques et de gouvernance afin de renforcer les recettes intérieures et la gestion des finances publiques. Ceci permettra de soutenir la reprise d’une croissance forte et inclusive et améliorer la viabilité de la dette. Dans ce contexte, face aux effets de la guerre en Ukraine et à l’envolée des cours du pétrole, le projet de loi de finances rectificative 2022 doit veiller prioritairement à accroitre les marges budgétaires et protéger les populations les plus vulnérables.
« Dans le secteur extractif, les efforts en matière de gouvernance doivent être poursuivis afin d’assurer que toutes les ressources pétrolières de l’Etat soient reversées dans le Compte Unique du Trésor à la BEAC. Une plus grande transparence dans le secteur pétrolier est nécessaire pour examiner les coûts de productions du pétrole, la dette entre l’Etat, les entreprises publiques et les compagnies pétrolières, y compris les compensations de crédits de TVA. L’amélioration de la gouvernance dans le secteur pétrolier, dont le non-recours à des opérations de préfinancement liées aux recettes futures de l’Etat, faciliterait grandement la gestion de la liquidité et des finances publiques.
« La mission a noté avec satisfaction la détermination des autorités à poursuivre la mobilisation des recettes non-pétrolières et l’amélioration de la gestion des finances publiques. Les autorités et la mission ont convenu de l’urgence de réduire les exonérations et les dépenses fiscales. La mission a salué la décision des autorités de publier le rapport d’audit des dépenses liées à la pandémie de la COVID-19, et de finaliser l’arrêté sur la publication des noms et nationalités des bénéficiaires effectifs des marchés publics. Elle encourage les autorités à redoubler d’efforts pour éviter l’accumulation d’arriérés intérieurs et extérieurs.
« Les autorités et la mission ont convenu de la nécessité de protéger les populations les plus vulnérables contre les effets de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires engendrée notamment par la guerre en Ukraine. A cet égard, les services du FMI encouragent les autorités à continuer à soutenir seulement les prix à la pompe du pétrole lampant et du gaz butane, les deux produits les plus consommés par les couches les plus défavorisées. Dans ce cadre, une protection sociale renforcée pour les populations les plus vulnérables s’avère nécessaire.
« Les services du FMI encouragent les autorités à accélérer les réformes pour renforcer le secteur bancaire et améliorer l’environnement des affaires afin de favoriser le développement du secteur privé.
« L'équipe du FMI a rencontré Madame Nicole Jeannine Lydie Roboty, épouse Mbou, Ministre de l'Economie et de la Relance, Madame Edith Ekiri Mounombi, épouse Oyouomi, Ministre du Budget et des Comptes Publics, Monsieur Francis Nkea Ndzigue, Ministre de la Bonne Gouvernance et de la Lutte contre la Corruption, Monsieur Guy Patrick Obiang Ndong, Ministre de la Santé et Affaires Sociales, et Monsieur Vincent de Paul Massassa, Ministre du Pétrole et du Gaz, ainsi que leurs collaborateurs. L’équipe a également rencontré les dirigeants du secteur privé et la communauté diplomatique. La mission tient à remercier les autorités gabonaises pour les discussions constructives et pour leur chaleureuse hospitalité. »
Département de la communication du FMI
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