Déclaration des services du FMI à l’issue de leur mission au titre de la première revue du programme appuyé par la Facilite élargie de crédit (FEC) pour la République du Congo
le 26 février 2021
Ces déclarations décrivent les observations préliminaires des services du FMI au terme d'une visite (ou «mission») officielle, le plus souvent dans un pays membre. Les missions sont effectuées dans le cadre des consultations périodiques (généralement annuelles) au titre de l’article IV des Statuts du FMI, d’une demande d’utilisation (emprunt) des ressources du FMI, des entretiens sur les programmes de référence ou d’une autre forme de suivi de l'évolution économique des pays membres.
Les autorités ont consenti à la publication de la présente déclaration. Les avis exprimés dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne représentent pas nécessairement celles du conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction générale du FMI, sera soumis à l'examen et à la prise de décision de son conseil d'administration.- Des progrès significatifs ont été accomplis dans les discussions avec les autorités congolaises sur les politiques économiques et financières qui pourraient faciliter la conclusion de la première revue de l'accord de la Facilité élargie de crédit.
- La sévère contraction économique enregistrée en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 et de la baisse significative des prix du pétrole devrait s'atténuer cette année.
- La conclusion rapide d'accords de restructuration de la dette, compatible avec le rétablissement de la viabilité de la dette, sera essentielle pour le développement durable et la réduction de la pauvreté.
Washington, DC : Une mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Pritha Mitra a tenu des discussions de façon virtuelle avec les autorités congolaises du 18 au 25 février 2021 pour mener les consultations au titre de la première revue du programme du gouvernement appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) approuvée par le Conseil d'Administration du FMI le 11 juillet 2019 (voir communiqué de presse).
À l’issue de la mission, Madame Mitra a fait la déclaration ci-après :
« La pandémie de Covid-19 a eu des conséquences humanitaires et économiques négatives pour le peuple congolais. L'économie s'est contractée de 8 pour cent en 2020 du fait de la pandémie et des mesures pour la freiner—telles que la fermeture des frontières, les couvre-feux et la distanciation sociale—ainsi que la baisse des prix et de la production du pétrole. En lien avec l’amélioration de ces facteurs en 2021, la croissance économique devrait remonter à 0,2 pour cent. Néanmoins, les arriérés intérieurs et les faiblesses structurelles sous-jacentes continueront de peser sur la croissance économique hors pétrole.
« Face à une forte baisse des revenus pétroliers, la situation budgétaire globale s'est fortement dégradée en 2020. En revanche, le déficit primaire hors pétrole s'est amélioré à 15 pour cent. Les recettes non pétrolières ont résisté, malgré la récession, grâce à des mesures de renforcement des recettes telles que l'introduction des paiements électroniques et un élargissement de l'assiette fiscale. Pendant ce temps, les dépenses importantes liées à la pandémie ont été plus que compensées par la baisse des transferts (vers la raffinerie et vers la Centrale Electrique du Congo (CEC)) et la sous-exécution des dépenses en capital financées par l'étranger en raison de la pandémie.
« En 2021, l'amélioration des revenus pétroliers fera passer la position budgétaire globale en excédent. Cependant, le déficit primaire non-pétrolier augmentera à 18 pour cent, du fait de l’augmentation des dépenses sociales et en capital pour atténuer l’impact de la pandémie et poser les bases d’une reprise résiliente.
« La dette du Congo reste insoutenable. Après avoir atteint 100 pour cent du PIB en 2020, la dette publique devrait baisser pour se situer autour de 87 pour cent du PIB cette année. Le Congo a reçu un allègement du service de la dette des créanciers officiels pour 2020 et la première moitié de 2021 dans le cadre de l'Initiative de suspension du service de la dette du G20 (ISSD).
« Les réformes structurelles avancent progressivement. Dans les prochaines semaines, les autorités prévoient de soumettre au Parlement, des amendements à la loi anticorruption et d’adopter le rapport de l'audit des arriérés intérieurs. Les autorités sont encouragées à continuer de renforcer la gestion des finances publiques à travers le suivi de l’exécution des dépenses, l’audit des dépenses liées à la pandémie et un meilleur encaissement des recettes pétrolières et non- pétrolières. Ces mesures pourront entrainer des gains en termes d'efficacité et en plus de transparence dans la gestion des ressources publiques.
« Les autorités ont fait des progrès dans les discussions des accords de restructuration de la dette envers leur créanciers extérieurs. Cependant, elles doivent intensifier leurs efforts et achever rapidement les restructurations de manière à rétablir la soutenabilité de la dette à moyen terme—ce qui est essentiel au développement durable et à la réduction de la pauvreté.
« En ce qui concerne les réalisations des critères de performance quantitatifs sous le programme du gouvernement appuyé par la FEC, trois sur cinq à fin juin 2019 ont été respectés, ce qui n’a pas été le cas pour ceux relatifs au financement intérieur net de l'administration centrale et la non-accumulation de nouveaux arriérés sur la dette extérieure publique et garantie par l'État. Depuis le début de l’année 2020, les autorités ont remboursé ou rééchelonné la plupart des arriérés extérieurs et se sont engagées à développer une stratégie de gestion de la dette pour corriger ces insuffisances. De plus, même si les repères structurels n’ont pas été respectés à temps, ceux qui sont essentiels pour améliorer la gouvernance et la transparence ont été mis en œuvre, avec retard.
« Les autorités congolaises et l'équipe du FMI ont réalisé des avancées significatives dans les discussions en matières des politiques et des réformes nécessaires pour parvenir à la considération de la première revue du programme appuyé par la FEC. Les discussions se poursuivront pendant les prochaines semaines.
« La mission a rencontré le Ministre Délégué auprès du Ministre de Finance et du Budget, M. Ludovic Ngatse, ainsi que d'autres hauts responsables de l’administration. La mission du FMI a également rencontré les représentants de la société civile, du secteur privé et de la communauté des bailleurs de fonds.
« La mission tient à remercier les autorités congolaises pour leur coopération et de l’esprit constructif qui a animé les échanges. »
Département de la communication du FMI
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