Les services du FMI aboutissent à un accord sur la sixième revue de l’accord en faveur du Niger appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC)
le 7 octobre 2020
- L'équipe chargée de la mission du FMI est parvenue à un accord avec les autorités sur l'achèvement de la sixième et dernière revue du programme appuyé par l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit.
- Le plan de riposte des autorités à la COVID-19 a largement endigué la pandémie et contribué à atténuer son impact socioéconomique. La croissance économique devrait se redresser mais il subsiste une grande incertitude, en raison des perspectives économiques mondiales.
- La hausse des déficits budgétaires cette année et l'année prochaine constitue un soutien à l'économie mais ne doit pas se poursuivre, afin de préserver les finances publiques.
Washington, DC: Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Christoph A. Klingen, a conduit une mission virtuelle du 9 au 29 septembre 2020 dans le cadre de la sixième revue du programme appuyé par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Le programme du Niger a été approuvé par le conseil d’administration du FMI le 23 janvier 2017 (voir le communiqué de presse n° 17/18).
À l’issue de la mission, M. Klingen a publié la déclaration ci-après :
« Les autorités nigériennes et la mission du FMI se sont accordés sur un cadre de politique économique, sous réserve de son approbation par la direction et le conseil d’administration du FMI. L’examen par le conseil d’administration devrait en principe avoir lieu fin octobre 2020.
« Le gouvernement du Niger reste résolu à mettre en œuvre les réformes contenues dans son Programme de développement économique et social 2017-2021, qui est appuyé par l’accord au titre de la FEC. Globalement, l’exécution du programme est contrastée. Parmi les réalisations à saluer figurent l’apurement du restant des arriérés de paiement intérieurs et la politique prudente en matière d’endettement extérieur. Cependant, les dépassements de dépenses en 2019 et les difficultés persistantes à accroître les recettes intérieures témoignent des défis qu’il reste à relever.
« La riposte économique à la pandémie de COVID-19, qui comprenait une aide alimentaire et un appui au crédit pour le secteur privé, permettra de maintenir une croissance supérieure à 1 % en 2020, et ce bien que les mesures décisives prises au départ pour endiguer la pandémie aient pénalisé l’activité économique. La croissance devrait rebondir à 6,9 % en 2021. Avec le début prévu des exportations de pétrole en 2022 et le maintien de la vigueur de l’investissement, à moyen terme, la croissance devrait être de 9 % en moyenne. L’inflation devrait reculer à 2 % en 2021, après le niveau de 2,8 % prévu cette année.
« La pandémie de la COVID-19 perturbe le renforcement prévu des finances publiques, le déficit passant de 3,6 % du PIB l’année dernière à 5,8 % du PIB, pour financer les dépenses liées à la pandémie, faire face aux pertes de revenus et satisfaire les dépenses essentielles dans les domaines de la sécurité et du développement. Le projet de loi de finances pour 2021, qui prévoit un déficit de 4,4 % [*] du PIB, permettrait d'établir un équilibre raisonnable entre une reprise économique et un premier pas vers la normalisation des dépenses. Il sera crucial d’éviter que ces déficits accrus ne deviennent chroniques afin de préserver la solidité des finances publiques du Niger. La mission se félicite des hypothèses prudentes sur lesquelles se fondent les budgets 2020 et 2021. Elle appuie également les mesures prévues en vue de bâtir une base solide pour la mobilisation des recettes. Les recettes issues des exportations de pétrole brut pourraient potentiellement être une source importante de ressources supplémentaires mais cela dépendra en grande partie de l’évolution des prix internationaux du pétrole et d’une bonne gestion de la volatilité des recettes qui en découle. La poursuite des réformes pour accroître la qualité des dépenses pourrait permettre d’améliorer l’efficience des ressources limitées.
« Quant au programme plus large de réformes structurelles, la mission du FMI salue la volonté des autorités de mettre l’accent sur le développement du secteur privé. Les investissements étrangers de grande ampleur ont eu des résultats visibles. Toutefois, ces investissements doivent concrètement profiter aux entreprises privées locales et formelles. Pour réaliser cet objectif, il conviendra d’élargir l’accès au crédit à des conditions abordables, à la formation et à l’éducation, surtout pour les filles, ainsi que d’investir dans l’infrastructure et l’alphabétisation numériques. Des partenariats extérieurs permettraient aux entreprises du Niger d’accroître leur efficience et de faciliter leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales. La mission salue les efforts continus du Niger pour la mise à niveau de son cadre de gouvernance, notamment ceux visant à renforcer le système de déclaration du patrimoine. Une couverture élargie et plus systématique ainsi qu’une mise en œuvre efficace sont essentielles pour obtenir des résultats tangibles.
« L'équipe a rencontré le ministre des Finances, Mamadou Diop, le ministre du Budget, Ahmat Jidoud, ainsi que d’autres fonctionnaires et représentants du corps diplomatique. »
***
La mission du FMI tient à remercier les autorités nigériennes des entretiens francs et constructifs qu’elle a eus avec elles.
[*] La prévision du déficit budgétaire en 2021 a été révisée à 4,4% du PIB, contre 4,6% dans une version antérieure.
Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS
ATTACHÉ DE PRESSE: Meera Louis
TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org