Communiqué de presse N° 20/124

Observations de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, lors d’une téléconférence extraordinaire des ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale du G20

le 31 mars 2020

Washington - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a fait aujourd’hui les observations suivantes lors d’une téléconférence extraordinaire des ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale du G20 :

« Je remercie l’Arabie Saoudite, qui préside actuellement le G20, d’avoir organisé cette réunion extraordinaire.

Perspectives

Nous saluons les mesures décisives que bon nombre d’entre vous ont prises pour protéger les populations et les économies de la COVID-19, et qui ont fait baisser la volatilité sur les principaux marchés financiers ces derniers jours. Néanmoins, nous demeurons très préoccupés par les perspectives négatives de la croissance mondiale en 2020 et en particulier par les difficultés qu’un ralentissement causerait pour les pays émergents et les pays à faible revenu.

Notre prévision d’une reprise l’an prochain dépend de la manière dont nous réussirons à endiguer le virus et à réduire le niveau d’incertitude.

Nous souscrivons donc à un plan d’action ambitieux du G20 visant à renforcer les capacités des systèmes de santé face à l’épidémie, à stabiliser l’économie mondiale grâce à l’adoption en temps opportun de mesures ciblées et coordonnées, ainsi qu’à ouvrir la voie à la reprise.

Réformes du FMI

Et nous jouerons notre rôle. Ainsi, vendredi dernier, nous avons obtenu de notre organisme directeur, le comité monétaire et financier international (CMFI), un mandat fort pour opérer des réformes visant à renforcer notre riposte à la crise.

En particulier, le CMFI a souscrit à des initiatives visant à :

• accroître l’accès à nos mécanismes d’urgence, car aujourd’hui quelque 85 pays indiquent qu’ils comptent sur ces mécanismes pour obtenir une aide financière;

• renforcer notre capacité à répondre aux besoins de nos pays membres les plus pauvres;

• aider les pays confrontés à des pénuries de devises, y compris éventuellement au moyen d’une ligne de liquidités à court terme.

Nous avons aussi de bonnes nouvelles en ce qui concerne les ressources du FMI.

Les États-Unis ont approuvé récemment le doublement des nouveaux accords d’emprunt, et notre conseil d’administration s’est entendu hier sur une nouvelle série d’accords bilatéraux afin de garantir la capacité de prêt de 1 000 milliards de dollars du FMI.

Allégement de la dette

Enfin, je tiens à attirer votre attention sur la question de la dette des pays à faible revenu.

En ce qui concerne tout d’abord leurs obligations au titre de leur dette envers le FMI, j’ai le plaisir de vous annoncer que notre conseil d’administration a approuvé jeudi dernier une réforme du fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes qui permet à nos pays membres les plus pauvres d’investir dans la riposte à la crise plutôt que de rembourser le FMI. Je tiens à remercier les pays membres du G20 qui ont promis une aide financière au fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes, et j’appelle les autres à en faire de même.

J’encourage le G20 à œuvrer d’urgence à un allègement plus conséquent de la charge de la dette de nos pays membres les plus pauvres.

À un moment où l’économie mondiale est à l’arrêt, les créanciers bilatéraux officiels pourraient apporter une contribution majeure en offrant un moratoire sur la dette aux pays admissibles à l’IDA, comme le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, et moi-même l’avons proposé lors de notre dernière réunion.

Il sera important aussi que les autres créanciers jouent leur rôle, et je compte sur le G20 pour faire en sorte qu'un consensus se dégage sur une marche à suivre pour nos pays membres les plus pauvres. »