Le conseil d’administration du FMI achève la quatrième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit en faveur de la République islamique de Mauritanie et approuve un décaissement de 22,8 millions de dollars
le 17 décembre 2019
- La performance dans le cadre du programme continue d’être forte; les autorités mettent en œuvre des politiques prudentes et avancent avec les réformes, quoiqu’avec quelques retards.
- La croissance devrait accélérer à 6,9 % cette année, portée par les secteurs extractif et non extractifs, ainsi que par des termes de l’échange favorables.
- Des défis considérables restent à surmonter pour atteindre une croissance plus inclusive, satisfaire les besoins sociaux et réduire sensiblement la pauvreté et les inégalités, tout en consolidant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette.
Le 11 décembre 2019, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la quatrième revue de l’accord triennal en faveur de la République islamique de Mauritanie au titre de la Facilité élargie de crédit. L’accord, au titre duquel l’accès total aux ressources du FMI s’élève à 115,92 millions de DTS (environ 159,6 millions de dollars au taux de change actuel), soit 90 % de la quote-part de la Mauritanie, a été approuvé le 6 décembre 2017 (voir communiqué de presse n° 17/168). L’achèvement de la revue permet aux autorités de tirer 16,56 millions de DTS (environ 22,8 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements à 82,80 millions de DTS (environ 114,0 millions de dollars).
En achevant la revue, le conseil d’administration a approuvé aussi la demande des autorités d’une dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation relatif aux emprunts non concessionnels. Pendant la même réunion, le conseil d’administration a achevé également les consultations de 2019 au titre de l’article IV. Un communiqué de presse séparé sera publié prochainement.
À la suite des débats du conseil d’administration, Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :
« La performance de la Mauritanie dans le cadre de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit du FMI continue d’être forte. Les autorités mettent en œuvre des politiques prudentes et avancent avec les réformes, quoiqu’avec quelques retards. La croissance devrait accélérer cette année, portée par une activité dynamique à la fois dans les secteurs extractifs et non extractifs, ainsi que par des termes de l’échange favorables. Les perspectives économiques sont bonnes, bien que les risques demeurent élevés en raison du ralentissement de l’économie mondiale, de la volatilité des cours des produits de base et des menaces sécuritaires dans la région du Sahel. La poursuite de politiques disciplinées, la mise en œuvre des réformes structurelles et l’augmentation des dépenses prioritaires dans le domaine social et pour les infrastructures seront importants pour atteindre une croissance plus inclusive et réduire la pauvreté et les inégalités, tout en consolidant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette.
« Les autorités devraient utiliser l’espace budgétaire pour augmenter les dépenses prioritaires dans le domaine social (éducation, santé et protection sociale) et les infrastructures, tout en maintenant des politiques budgétaires et d’emprunt prudentes afin de préserver la viabilité de la dette. À cet égard, il sera important de prendre des mesures pour augmenter les recettes intérieures et contenir les dépenses non prioritaires, ainsi que d’établir des cadres macro-budgétaires et institutionnels robustes pour gérer les futures recettes gazières de manière efficiente.
« La mise en place opérationnelle du nouveau cadre de politique monétaire et l’assouplissement du taux de change devraient aider à faire face aux chocs extérieurs, préserver les réserves officielles, ainsi que soutenir la croissance et la compétitivité. Les autorités devraient aussi prendre des mesures supplémentaires pour améliorer la solidité des banques et leur résilience face aux chocs afin de renforcer leur capacité de financer la croissance économique et les petites et moyennes entreprises.
« L’objectif des autorités de renforcer les institutions et les cadres de politiques est la bienvenue. Les priorités comprennent notamment le renforcement de l’administration des impôts et des douanes afin d’assurer le respect généralisé des obligations fiscales, ainsi que la réforme ses processus budgétaires visant à améliorer la capacité d’accroître de manière efficiente les dépenses sociales, étant donné les besoins immenses. En outre, il sera essentiel d’intensifier les efforts pour améliorer le climat des affaires, la gouvernance économique et la lutte contre la corruption afin de faciliter le développement diversifié du secteur privé et la création d’emplois.»
Mauritanie : principaux indicateurs économiques, 2015–20
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