Les services du FMI concluent une mission au titre de la troisième revue du programme du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie du crédit (FEC)

le 7 novembre 2019

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.
  • La croissance économique devrait s’établir autour de 6.0% en 2019 et dans le moyen terme, mais avec des risques orientés à la baisse étant donné le contexte difficile que traverse le pays.
  • Le déficit budgétaire devrait se maintenir dans la limite du seuil communautaire de l’Union Monétaire et Economique Ouest Africaine (UEMOA) de 3% du PIB en 2019 et en 2020.
  • Les performances du Burkina Faso sous le programme appuyé par la facilite élargie de crédit demeurent globalement satisfaisantes et seront examinées par le Conseil d’administration du FMI en décembre 2019.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Monsieur Calixte Ahokpossi a séjourné à Ouagadougou du 24 octobre au 6 novembre 2019 pour conduire les discussions au titre de la troisième revue du programme économique et financier du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC).

 

Aux termes de sa visite, Monsieur Calixte Ahokpossi a publié la déclaration suivante :

 

« L’économie est restée résiliente malgré un contexte sécuritaire difficile et un front social marqué par les revendications sociales continues des agents de la fonction publique. La croissance économique devrait se stabiliser à 6.0% en 2019 et en 2020 après une estimation de 6.8% en 2018. L’inflation est devenue négative principalement en raison des bonnes récoltes à fin 2018 et début 2019. Les perspectives de croissance sont toutefois sujettes à risque en raison de la persistance des problèmes de sécurité.

 

« L’exécution budgétaire en 2019 a été globalement en ligne avec les objectifs du programme et devrait permettre de contenir le déficit budgétaire dans la limite des 3% du PIB fixée par les critères de convergence de l’UEMOA. La création et l’alimentation du compte spéciale pour le remboursement des crédits de TVA devraient accélérer les payements de ces crédits. Les recettes fiscales sont projetées d’être plus faibles que prévu en raison des mouvements d’humeur dans la fonction publique intervenus dans le premier semestre de l’année. Les autorités s’efforcent toutefois de rattraper ce manque en intensifiant les efforts de recouvrement des recettes sur le reste de l’année. Dans le même temps, les recettes exceptionnelles provenant de la vente des nouvelles licences de la téléphonie mobile ont atténué les pressions sur les dépenses d’investissement et ont permis une augmentation des crédits affectés aux dépenses de sécurité. Les subventions des hydrocarbures devraient diminuer à la suite de l’application partielle du mécanisme automatique d’ajustement des prix qui a permis de réduire l’écart entre les prix réels du marché et les prix à la pompe.

 

« Les autorités ont démontré un fort engagement dans la mise en œuvre du programme ; la plupart des critères de performance et des repères structurels ont été observés à fin juin 2019. Le budget 2020 vise à contenir le déficit à 3% du PIB tout en préservant un espace budgétaire pour les dépenses critiques d’investissement. La loi de finances contient des mesures fiscales appropriées pour stimuler les recouvrements des recettes internes. En vue d’améliorer la capacité du gouvernement à fournir un soutien bien ciblé et à temps aux personnes vulnérables, la mission du FMI exhorte les autorités à redoubler d’effort pour rationaliser les filets de protection sociale existants et à dégager les ressources nécessaires pour faire face aux différents chocs. La mission exhorte également les autorités à élaborer une stratégie de compensation à moyen terme pour le secteur public susceptible de servir de base pour une réforme générale du système de rémunération.

 

« Les discussions ont permis aux autorités et à la mission du FMI d’aboutir à un accord au niveau technique sous réserve d’une approbation du Conseil d’administration du FMI. L’examen par le conseil d’administration devrait intervenir en décembre 2019.

 

« La mission du FMI remercie les autorités pour leur hospitalité et les discussions productives ».

 

L’équipe a rencontré Mr. Christophe Dabiré, Premier Ministre ; Mr. Lassané Kaboré, Ministre de l’économie, des finances et du développement ; Mme. Edith Clémence Yaka, Ministre Déléguée chargée du budget ; Mr Séni Mahamadou Ouédraogo, Ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale ; et d’autres hauts cadres de l’administration. La mission a aussi rencontré Mr. Charles Luanga Ki-Zerbo, Directeur national de la banque centrale des Etat de l’Afrique de l’Ouest et des partenaires techniques et financiers.


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