Le conseil d’administration du FMI approuve en faveur du Mali un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit et un décaissement de 27,4 millions de dollars
le 28 août 2019
- Le FMI approuve en faveur du Mali un nouvel accord FEC triennal pour un montant de 191,9 millions de dollars.
- Le FMI approuve aussi un décaissement immédiat de 27,4 millions de dollars.
- Le nouvel accord appuie la stratégie de développement des autorités visant à réaliser une croissance vigoureuse et inclusive grâce à la création d’emplois, à la diversification de l’économie et au renforcement de la résilience.
Le 28 août 2019, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé en faveur du Mali un nouvel accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant de 139,95 millions de DTS (environ 191,9 millions de dollars), ainsi qu’un premier décaissement de 20 millions de DTS (environ 27,4 millions de dollars) au titre de l’accord.
À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Tao Zhang, directeur général adjoint et président par intérim, a publié la déclaration ci-après:
« En dépit de conditions difficiles, le Mali a accompli des progrès considérables dans le cadre du précédent programme appuyé par le FMI. À terme, les perspectives économiques restent généralement positives, mais elles sont exposées à des risques considérables, liés à la situation sécuritaire, à des chocs sur les termes de l’échange (prix de l’or, du coton et des carburants) et à des conditions climatiques défavorables.
« Les mesures correctives que les autorités ont prises au premier semestre de 2019 ont permis d’accroître sensiblement les recettes intérieures. À terme, il sera essentiel de chercher résolument à accroître les ressources intérieures grâce à des réformes de la politique fiscale et de l’administration des recettes afin d’atteindre les objectifs ambitieux, mais réalistes du programme. Le cadre budgétaire du programme est robuste et des mécanismes appropriés sont en place pour faire face à toute insuffisance des recettes.
« La stratégie de réforme des autorités pour la compagnie d’électricité publique (EDM-SA) est appréciée, étant donné l’importance stratégique de cette entreprise pour l’économie malienne. Les autorités sont encouragées à chercher à obtenir la participation des banques commerciales à la restructuration financière de la compagnie.
« À terme, il est essentiel d'accroître l'efficience des dépenses, notamment en renforçant les processus de sélection et d'exécution des projets, ainsi qu'en rationalisant les subventions. Les efforts déployés par les autorités pour accroître l'inclusion financière et réduire les inégalités femmes-hommes, notamment grâce à des mesures visant directement à autonomiser les femmes sur le plan économique, sont salués. La poursuite résolue des efforts consentis par le gouvernement pour améliorer la gouvernance et combattre la corruption améliorerait aussi le climat des affaires. »
Annexe
Évolution récente et perspectives
Le Mali est un pays fragile à faible revenu, confronté à des insurrections, à du terrorisme et à des tensions sociales. Il reste difficile de mettre en œuvre l’accord de paix de 2015 et les autorités ont un contrôle limité sur les régions du nord et du centre du pays. Le pays souffre d’attaques terroristes fréquentes et de violences interethniques croissantes. Les indicateurs de développement humain figurent parmi les plus bas du monde et la crise sécuritaire a réduit la capacité de l’État à fournir des services de base sur le plan social et sur le plan de la réduction de la pauvreté.
En dépit de la situation difficile en matière de sécurité, l’économie malienne a obtenu des résultats raisonnables au cours des dernières années : la croissance réelle a avoisiné en moyenne 5 % par an et l’inflation a été bien maîtrisée grâce à l’arrimage du franc CFA à l’euro. Cependant, comme la population progresse d’environ 3 % par an, la croissance annuelle du PIB par habitant est modeste, de même que les progrès accomplis dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration des indicateurs de développement humain.
Après de nombreuses années de croissance régulière, les recettes ont diminué nettement en 2018. Les recettes fiscales ont baissé de 3,4 points de pourcentage du PIB et les recettes non fiscales de 0,8 point de pourcentage du PIB par rapport à 2017. Une partie de cette baisse peut s’expliquer par la situation sécuritaire difficile et par la hausse des prix internationaux des carburants, mais il est nécessaire de renforcer considérablement l’administration des recettes et d’accroître sensiblement l’observance fiscale.
Les projections sur lesquelles repose le programme supposent que l'économie malienne continuera d'enregistrer une croissance annuelle d'environ 5 %, portée par l'expansion continue des secteurs très importants de l'or et du coton. Les perspectives sont exposées à des risques, dont les principaux sont une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire, des chocs sur les termes de l'échange (prix de l'or, du coton et des carburants) et une sécheresse.
Résumé du programme
Le nouveau programme a pour objectif d’appuyer la stratégie de développement des autorités (CREDD) visant à réaliser une croissance vigoureuse et inclusive grâce à la création d’emplois, à la diversification de l’économie et au renforcement de la résilience. Le programme vise le respect du critère de l’UEMOA relatif au déficit budgétaire global, à savoir 3 % du PIB maximum, à compter de 2019.
Dans l’immédiat, le programme a pour objectif de ramener les recettes sur leur trajectoire d’avant 2018 en renforçant les administrations de l’impôt et des douanes. Selon les données relatives aux recettes pour le premier semestre de 2019, des progrès considérables ont déjà été accomplis. Il est urgent aussi d’assainir la compagnie d’électricité publique (EDM-SA) afin qu’elle puisse fournir de l’électricité, un ingrédient crucial du développement économique, aux entreprises locales et aux ménages d’une manière efficiente et rentable.
À moyen terme, les principaux objectifs du programme seront les suivants : i) élargir l’espace budgétaire pour les investissements productifs et les dépenses sociales prioritaires, ii) améliorer le climat des affaires, iii) améliorer la gouvernance et combattre la corruption, et iv) maintenir le développement des capacités.
Contexte
Le Mali, qui est devenu membre du FMI le 27 septembre 1963, dispose d’une quote-part de 186,6 millions de DTS au FMI.
Pour d’autres informations sur le FMI et le Mali, voir https://www.imf.org/en/Countries/MLI
Mali : principaux indicateurs économiques et financiers, 2016–23 |
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