Les services du FMI achèvent la mission de revue du programme au Bénin

le 8 mai 2019

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent les déclarations des équipes du service du FMI qui véhiculent les conclusions préliminaires après une visite dans un pays. Les opinions exprimées dans cette déclaration sont celles des services du FMI et ne représentent pas nécessairement les points de vue de son Conseil d’Administration. Sur la base des conclusions préliminaires de cette mission, le personnel préparera un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’Administration du FMI pour discussion et décision.
  • La performance du programme appuyé par le FMI a été satisfaisante en 2018.
  • L’économie du Bénin a progressé de 6.7 pour cent en 2018, sous l’effet de la forte production agricole et de l’activité portuaire.
  • Les autorités devraient poursuivre leurs efforts visant à améliorer l’environnement des affaires et les infrastructures, à renforcer le cadre de gouvernance, à diversifier l’économie, à promouvoir une éducation et une santé de qualité et à promouvoir la stabilité financière.

Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Luc Eyraud, s’est rendue à Cotonou du 25 avril au 6 mai 2019 pour tenir la Consultation 2019 au titre de l’article IV et la quatrième revue du programme économique et financier triennal soutenu par le FMI au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) [1] dans le cadre de l’accord avec la République du Bénin. Les discussions ont porté sur les récents développements économiques, budgétaires et financiers, ainsi que sur les politiques nécessaires pour favoriser une croissance forte et inclusive, préserver la viabilité de la dette, renforcer la gouvernance et promouvoir la stabilité financière.

À la fin de la visite, M. Eyraud a publié la déclaration suivante :

« Les discussions de la quatrième revue dans le cadre du programme appuyé par la FEC ont permis aux autorités et à l’équipe du FMI de parvenir à un accord, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’Administration du FMI. L’examen par le Conseil d’Administration du FMI est prévu en juin 2019.

« Selon des estimations préliminaires, le PIB a augmenté de 6,7 % en 2018, sous l’effet d’une forte production agricole et de l’activité portuaire. L’inflation est restée modérée à environ 1,0 %, bien en dessous du plafond régional de 3 % de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Le déficit de la balance courante s’est sensiblement amélioré l’année dernière, sous l’effet de l’essor des exportations de produits agricoles. Le déficit budgétaire pour 2018 s’est établi à 4,0 % du PIB, alors que l’objectif du programme était de 4,7 % du PIB.

« Les perspectives à moyen terme restent favorables, avec une croissance économique projetée à 6,7 % entre 2019 et 2024, tirée par la forte production agricole, la hausse des investissements privés et le développement de nouveaux secteurs tels que le tourisme et l’économie numérique. L’inflation devrait rester contenue. Les services du FMI saluent l’engagement pris par les autorités de maintenir le déficit budgétaire dans les limites de la norme régionale de l’UEMOA de 3 % du PIB en 2019 et au-delà.

« Les résultats obtenus dans le cadre du programme soutenu par le FMI ont été satisfaisants en 2018. Tous les indicateurs de suivi du programme (quantitatifs et structurels) à fin décembre 2018 étaient atteints. Les bonnes politiques mises en œuvre par les autorités dans le cadre du programme et les bonnes performances économiques du pays ont rendu possible l’émission réussie d’un Eurobond en mars 2019.

« Le Bénin a un potentiel de croissance élevé à moyen terme. Pour réaliser ce potentiel, les services du FMI ont souligné qu’il importait d’accélérer les réformes visant à améliorer l’environnement des affaires et les infrastructures, de renforcer le cadre de gouvernance, de diversifier l’économie, de promouvoir une éducation et une santé de qualité et de remédier aux vulnérabilités du secteur bancaire, notamment, la faible rentabilité des banques. La mission a noté des améliorations récentes dans ces domaines et a encouragé le gouvernement à poursuivre ses efforts.

« Les autorités et les services du FMI ont convenu de la nécessité de continuer à augmenter les recettes fiscales. Une mobilisation accrue des recettes est essentielle pour financer les transferts au profit des pauvres et les programmes d’assurance sociale, tels que le nouveau système d’assurance maladie, récemment entré dans sa phase pilote. L’augmentation des recettes créera également de l’espace budgétaire pour financer les projets d’infrastructures du programme d’action du gouvernement.

« Les services du FMI se sont félicités de la baisse prévue du ratio de dette publique en 2019. Le maintien de la dette sur cette trajectoire descendante nécessitera la poursuite de la stratégie d’emprunt prudente et le renforcement de la gestion proactive et modernisée de la dette. L’Eurobond ouvre la voie à un accès aux financements obligataires extérieurs non concessionnels à l’avenir. Cela contribuera à la diversification de la structure de financement et créera des opportunités d’allongement de la maturité de la dette. Mais cela peut également générer des vulnérabilités que les autorités sont déterminées à évaluer et atténuer.

« L’équipe du FMI remercie les autorités pour leur hospitalité et les discussions productives.

« L’équipe a pu rencontrer Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’État, ministre du Plan et du Développement ; Romuald Wadagni, Ministre de l’Économie et des Finances ; Benjamin Hounkpatin, Ministre de la santé ; Alain Komaclo, Directeur National de la banque centrale régionale, BCEAO ; et d’autres hauts responsables de l’État. »



[1] Le programme appuyé par la FEC a été approuvé par le Conseil d'administration du FMI en avril 2017. La FEC est un accord de prêt qui prévoit un engagement soutenu du programme à moyen et long terme en cas de problèmes de balance des paiements prolongés.
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