Les services du FMI achèvent leur mission de 2019 au titre de l’article IV au Vanuatu

le 29 avril 2019

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires au terme de leur séjour dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve d’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
  • Selon les projections des services du FMI, la croissance devrait être d’environ 3,4 % en 2019, tirée par la reprise des secteurs touristique et agricole ainsi que par la poursuite des travaux d’infrastructure.
  • Les recettes intérieures sont supérieures aux dépenses financées par l’État. Toutefois, la prise en compte des projets d’infrastructure financés par les partenaires au développement dans le cadre d’accords concessionnels fait apparaître un déficit global des finances publiques.
  • Les services saluent l’adoption de nouvelles approches et politiques favorisant la diversification économique dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme.

Une équipe des services du fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Dirk Muir, s’est rendue à Port Vila du 27 mars au 9 avril 2019 pour des entretiens dans le cadre des consultations de 2019 au titre de l’article IV. À l’issue de la visite, M. Muir a publié la déclaration ci-après :

« Quatre ans après le passage du cyclone Pam, qui a causé d’importants dégâts au Vanuatu, la reconstruction est presque terminée et le plein redressement du pays est en vue. Les autorités s’attachent désormais davantage à mettre en œuvre leurs plans généraux de développement, qui ont été ralentis par le processus de redressement ; elles devront pour cela faire preuve de discipline budgétaire et appliquer de nouvelles réformes afin de maintenir la viabilité de la dette à moyen terme. Elles doivent poursuivre leur collaboration constructive avec leurs partenaires pour le développement en matière d’assistance technique, de développement des capacités et de financement sous forme de prêts concessionnels et de dons.

« La croissance annuelle du PIB réel devrait s’établir en moyenne à 3,2 % entre 2018 et 2020. En dépit des difficultés que posent les cyclones et les éruptions volcaniques, de même que les baisses de prix des exportations agricoles, la construction demeure un important moteur économique, grâce notamment à des projets d’infrastructure financés par les partenaires pour le développement. Les recettes tirées du tourisme ont augmenté de 4,3 % en 2017, soit la plus forte hausse depuis le passage du cyclone Pam, et cette dynamique devrait se maintenir grâce à l’investissement privé et au plan Vision commune 2030, qui concerne les secteurs du tourisme et de l’aviation.

« Le compte des transactions courantes a dégagé temporairement un excédent de 3,5 % du PIB en 2018, du fait d’une croissance considérable du programme de naturalisation pour raisons économiques et des envois de fonds au titre des programmes de travail saisonnier en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il devrait être à nouveau déficitaire en 2019, s’établissant d’abord aux alentours de 2,3 % du PIB avant de se creuser pour atteindre 5 % du PIB à moyen terme. Cette dégradation s’expliquera par l’augmentation des importations liées aux commandes d’avions passés par Air Vanuatu dans le cadre du plan Vision commune 2030. L’augmentation des recettes touristiques escomptée grâce à ce plan et à la rénovation de l’aéroport Bauerfield devrait contribuer à atténuer ces effets, de même que le niveau élevé des envois de fonds en provenance d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

« Le Vanuatu devrait sortir de la catégorie des pays les moins avancés en 2020, mais cela ne devrait pas avoir d’incidence majeure sur sa trajectoire de croissance. Après ce reclassement, le pays devrait conserver des relations fortes avec ses partenaires pour le développement, étant donné que la plupart d’entre eux fondent principalement leurs décisions de financement sur les besoins de développement et la viabilité de la dette. Le Vanuatu pourrait toutefois rencontrer des difficultés en ce qui concerne la réduction de son accès préférentiel aux marchés d’exportation. Le gouvernement s’efforce de trouver d’autres moyens de préserver l’accès préférentiel, tels que l’accord de libre-échange « PACER plus » avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et d’autres états insulaires du Pacifique, et l’accord de libre-échange bilatéral avec la Nouvelle-Calédonie.

« La politique monétaire demeure accommodante, après un certain durcissement mi–2018 lorsque l’inflation mesurée par l’IPC avait atteint 2,9 % en raison de la hausse de la TVA. L’inflation devrait être ramenée à moyen terme à 2,6 %, car la banque centrale pratique un régime de change stable qui lui permet d’importer le faible taux d’inflation de ses principaux partenaires commerciaux, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

« La position budgétaire était robuste en 2018, mais principalement en raison des recettes exceptionnelles tirées du programme vanuatais de naturalisation pour raisons économiques. Pour la suite, les services du FMI s’attendent à ce que l’État maintienne un équilibre entre les recettes intérieures et les dépenses financées par l’État. La prise en compte des prévisions de prêts concessionnels octroyés par les partenaires au développement en vue de financer des projets d’infrastructure fera apparaître une hausse des obligations du Vanuatu au titre de la dette. Les autorités devraient achever leurs réformes fiscales pour élargir la base de recettes, réduire le poids de l’endettement et leur permettre de poursuivre la constitution de réserves en prévision d’éventuelles catastrophes naturelles.

« Les catastrophes naturelles ne constituent pas le seul risque : une croissance mondiale inférieure aux prévisions et des tensions commerciales mondiales pourraient entraîner une diminution des envois de fonds, de l’aide des partenaires pour le développement, de la demande d’exportation et du tourisme. À l’inverse, le plan Vision commune 2030 pourrait contribuer plus que prévu à la croissance du tourisme, et les envois de fonds et la consommation pourraient encore augmenter en raison du développement des programmes de travail saisonnier en Australie et en Nouvelle-Zélande. Sur le plan intérieur, le plus grand risque a trait à une accumulation plus rapide de la dette publique, dont le paiement des intérêts évincerait d’autres dépenses publiques.

« L’équipe tient à exprimer sa reconnaissance aux autorités pour leur excellente coopération et leur chaleureuse hospitalité. Le conseil d’administration du FMI devrait se pencher sur les consultations de 2019 au titre de l’article IV en juin 2019.»
Département de la communication du FMI
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ATTACHÉ DE PRESSE: Brian Walker

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