Le conseil d’administration du FMI achève la première revue de l’accord en faveur du Burkina Faso au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 25,1 millions de dollars
le 21 décembre 2018
- Le Burkina Faso est confronté à des déficits élevés sur le plan social et des infrastructures physiques, à une détérioration de la situation sécuritaire et à l’inquiétude d’une population en expansion rapide face aux perspectives économiques.
- Le programme du Burkina Faso a pour objectif de créer l’espace budgétaire nécessaire pour les dépenses prioritaires.
Le 21 décembre 2018, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la première revue des résultats économiques obtenus par le Burkina Faso dans le cadre d’un programme triennal qui est appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. L’achèvement de cette revue permet de décaisser l’équivalent de 18,06 millions de DTS (environ 25,1 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à l’équivalent de 36,12 millions de DTS (environ 50,1 millions de dollars). Le conseil d’administration a approuvé aussi les demandes présentées par les autorités d’une dérogation pour inobservation d’un critère de réalisation et de la modification d’un critère de réalisation.
L’accord FEC triennal en faveur du Burkina Faso, d’un montant équivalent à 108,36 millions de DTS (environ 150,3 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part du pays au moment de son approbation), a été approuvé le 14 mars 2018 (voir communiqué de presse n° 18/86). L’un des objectifs principaux du programme consiste à créer l’espace budgétaire qui est nécessaire pour engager les dépenses prioritaires en renforçant la mobilisation des recettes, en maîtrisant les dépenses courantes et en améliorant l’efficience de l’investissement public.
Le conseil d’administration a achevé aussi les consultations de 2018 au titre de l’article IV. Un communiqué de presse sera publié séparément à ce sujet.
À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Tao Zhang, directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après :
« Avec les mesures prises récemment par les autorités, le programme appuyé par la FEC est globalement en bonne voie. Le Burkina Faso est un pays à faible revenu qui fait face à de gros problèmes de développement. En dépit de certains progrès au cours des dernières années, les indicateurs de développement humain restent parmi les plus bas du monde, et la pauvreté demeure élevée. Il est prioritaire notamment de réduire les goulets d’étranglement dans les infrastructures, notamment dans les secteurs de l’énergie et du transport, d’accroître la productivité et la valeur ajoutée dans le secteur agricole, de diversifier l’économie et de permettre au secteur financier de mieux soutenir une croissance inclusive.
« Les autorités restent fermement déterminées à mettre en œuvre le programme appuyé par la FEC en dépit des difficultés rencontrées et des risques pesant sur les perspectives, notamment en raison de la situation sécuritaire et des tensions sociales. Dans l’immédiat, les autorités doivent chercher à atteindre leurs objectifs en matière de développement et de sécurité tout en tenant l’engagement qu’elles ont pris d’atteindre un déficit budgétaire de 3 % du PIB au maximum d’ici 2019.
« Les besoins croissants en matière de dépenses de sécurité, conjugués au vaste programme social et de développement, rendent cruciale l’accélération des réformes. À court et à moyen terme, il convient de créer un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires (investissement, social et sécurité) en mobilisant davantage de recettes, en maîtrisant les dépenses récurrentes, en particulier la masse salariale, et en améliorant l’efficience des dépenses.
« Les autorités sont encouragées à accélérer les vastes réformes du système de rémunération dans le secteur public qui sont déjà en cours afin de freiner la hausse insoutenable de la masse salariale du secteur public. À court terme, il convient de s’efforcer de limiter la croissance de la masse salariale, notamment en réduisant les recrutements dans les secteurs non prioritaires et en examinant les possibilités de rationaliser les allocations et les primes. »
Département de la communication du FMI
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