Les services du FMI concluent leur mission de consultation au titre de l’article IV de 2018 à Djibouti
le 19 décembre 2018
- La stratégie visant à positionner Djibouti en tant que pôle logistique et commercial offre de grandes opportunités de croissance économique et de développement.
- Assurer la viabilité de la dette est une priorité. Cela demande de renforcer la rentabilité des projets d’investissement publics et de réformer la gouvernance des entreprises publiques, la gestion des finances et de la dette publiques, et la fiscalité.
- Djibouti doit accélérer les réformes pour faciliter la transition vers une croissance tirée par le secteur privé, génératrice d’emplois et réduisant la pauvreté.
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Stéphane Roudet s’est rendue à Djibouti du 4 au 17 décembre pour des discussions dans le cadre de la consultation au titre de l’Article IV. A la fin de la visite, M. Roudet a fait la déclaration suivante :
« La stratégie d’investissement dans les infrastructures, qui vise à transformer l’économie djiboutienne et positionner le pays en tant que pôle logistique et commercial pour la sous-région, offre de grandes opportunités de croissance économique et de développement. Pour autant, le financement de cette stratégie à travers l’accumulation de dette a abouti à une situation de surendettement qui présente des risques considérables. En effet, la dette publique et garantie par l’État devrait se situer autour de 104 pour cent du PIB à fin 2018. De plus, en dépit d’une croissance soutenue ces dernières années, le taux de chômage reste élevé.
« Les autorités djiboutiennes ont commencé à mettre en œuvre des réformes pour gérer les risques intrinsèques à leur stratégie de développement et maintenir une croissance forte. Ces réformes devraient être approfondies et accélérées afin d’assurer la viabilité de la dette publique et de permettre la transition vers une croissance plus inclusive et durable, tirée par l’investissement et le développement du secteur privé, génératrice d’emplois et réduisant la pauvreté.
« La croissance économique ralentit—de près de 9,5 pour cent en moyenne au cours de la période 2014–16 à environ 6,5 pour cent cette année, du fait de la diminution sensible des investissements publics dans les infrastructures. Cependant, elle devrait rester robuste à moyen terme, de l’ordre de 6 pour cent, tirée par une croissance soutenue des exportations et de l’investissement privé, si toutefois les réformes structurelles continuent à avancer.
« Pour assurer la viabilité de la dette, il est important que les réformes permettent de garantir la rentabilité économique et sociale des nombreux projets mis en œuvre. Il convient par ailleurs de générer des excédents primaires du secteur public suffisants pour réduire la dette publique. Tout cela nécessite la mise en œuvre de réformes des entreprises publiques, de la gestion des finances et de la dette publiques, de la fiscalité, ainsi que du climat des affaires et des politiques de développement humain.
« Générer davantage de ressources pour l’État en réformant les entreprises publiques, en réduisant les dépenses fiscales, et en améliorant l’efficience des dépenses permettrait non seulement d’assoir une amélioration de la viabilité de la dette, mais également de créer l’espace nécessaire aux dépenses prioritaires pour réduire la pauvreté.
« Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années pour améliorer l’environnement des affaires. Les autorités sont encouragées à poursuivre les efforts dans ce domaine ainsi qu’à favoriser davantage la concurrence dans l’économie. Des réformes ambitieuses dans le secteur des télécommunications et de l’électricité sont indispensables pour réduire les prix et améliorer la qualité des services. Il est également important de poursuivre les efforts pour accroître le rendement de l’éducation et la productivité du travail. Ces réformes sont nécessaires pour stimuler l’investissement et la compétitivité du secteur privé. Enfin, les efforts en cours pour renforcer la supervision bancaire et l’inclusion financière sont importants pour solidifier la stabilité financière et la croissance et réduire la pauvreté.
«Renforcer la gouvernance est également nécessaire pour encourager la stabilité macro-financière et la croissance inclusive. Il s’agit notamment d’encourager la mise en œuvre des cadres juridiques et institutionnels visant à améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance des entreprises publiques, la prévention et la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux.
L’équipe du FMI remercie vivement les autorités djiboutiennes pour leur hospitalité, leur excellente collaboration, et la grande qualité du dialogue. »
Département de la communication du FMI
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