Le conseil d’administration du FMI achève la deuxième revue de programme soutenu par la facilité élargie de crédit avec la République islamique de Mauritanie
le 6 décembre 2018
- La mise en œuvre de la politique économique est satisfaisante et le programme est en bonne voie.
- L’économie se redresse, et les perspectives sont favorables en dépit de défis socio-économiques considérables.
- Les réformes cherchent à créer l’espace budgétaire pour les dépenses sociales et d’infrastructure en mobilisant les recettes et priorisant les dépenses, ainsi qu’à moderniser la politique monétaire et de change, et de renforcer la stabilité du secteur financier.
Le 6 décembre 2018, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la deuxième revue de l’accord triennal avec la Mauritanie au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Cet accord, qui prévoit un accès total de 115,92 millions de DTS (environ 160,38 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part de la Mauritanie), a été approuvé le 6 décembre 2017 (voir communiqué de presse n° 17/468). L’achèvement de la revue permet aux autorités de tirer 16,56 millions de DTS (environ 22,91 millions de dollars), ce qui porte le total des tirages à 49,68 millions de DTS (environ 68,74 millions de dollars).
À l’issue des débats du Conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et Président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après :
« La performance de la Mauritanie dans le cadre du programme appuyé par le FMI a été satisfaisante. L’économie se redresse, la stabilité macroéconomique a été préservée, la dette extérieure s’est stabilisée et des réformes ont été engagées pour moderniser les institutions économiques et le cadre des politiques. Le parlement a approuvé une nouvelle loi organique de finances, ainsi que des lois sur les banques et sur la banque centrale, et cette dernière a mis en place de nouveaux instruments de politique monétaire pour améliorer la gestion de la liquidité. Néanmoins, en dépit de perspectives favorables, des vulnérabilités et des risques considérables persistent, en particulier vu l’environnement international de moins en moins favorable et les bas prix des exportations de produits de base qui pèsent sur les positions extérieure et budgétaire. Il est donc important que les autorités continuent de mener des politiques macroéconomiques prudentes, tout en poursuivant les réformes structurelles visant une croissance inclusive, la réduction de la pauvreté et la bonne gouvernance.
« Les autorités sont déterminées à poursuivre l’assainissement des finances publiques afin de gérer les chocs exogènes et d’améliorer la viabilité de la dette, tout en créant l’espace budgétaire nécessaire pour les dépenses d’infrastructure et les dépenses sociales. Elles continuent aussi de mettre en œuvre les réformes budgétaires prioritaires, notamment en renforçant la politique et l’administration fiscales, les processus budgétaires et la gestion de la dette. Pour assurer la viabilité de la dette, il conviendra de continuer de mener une politique prudente en matière d’emprunts, notamment en cherchant à obtenir des dons et des prêts concessionnels.
« Le développement potentiel du gaz offshore offre des opportunités mais comporte aussi des risques, et les coûts d’entrée sont élevés. Les autorités devraient choisir l’option la plus économique pour financer la part de l’État dans ce projet, tout en préservant les réserves de change, étant donné l’incertitude entourant l’environnement mondial. Il sera essentiel de mettre en place un cadre budgétaire robuste pour gérer les future recettes gazières.
« Les autorités ont l’intention de moderniser le cadre de la politique monétaire et d’assurer un accès régulier aux devises, basé sur un mécanisme de marché. L’introduction d’une plus grande flexibilité du taux de change contribuera à absorber les chocs exogènes et à préserver les réserves officielles. Les autorités s’emploient à renforcer encore davantage la supervision bancaire pour répondre aux facteurs de vulnérabilité dans le secteur financier, tout en soutenant le crédit et l’inclusion financière.
« Il sera important de redoubler d’efforts pour diversifier l’économie, améliorer le climat des affaires, renforcer la gouvernance économique et combattre la corruption. À cet égard, il sera essentiel de mettre en œuvre les plans existants et de renforcer les organes de contrôle. »
Mauritanie : principaux indicateurs économiques, 2015–20 |
|||||||
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
||
` |
Proj. |
Proj. |
Proj. |
||||
(Variation annuelle en pourcentage) |
|||||||
Comptes nationaux et prix |
|||||||
PIB réel |
0,4 |
1,8 |
3,0 |
3,5 |
5,7 |
4,8 |
|
Y compris industries extractives |
-5,6 |
0,7 |
-7,1 |
-8,7 |
18,7 |
3,1 |
|
Hors industries extractives |
1,4 |
2,0 |
4,4 |
5,0 |
4,3 |
5,0 |
|
Déflateur du PIB |
-4,2 |
3,3 |
3,5 |
3,0 |
2,9 |
2,7 |
|
Prix à la consommation (moyenne sur la période) |
0,5 |
1,5 |
2,3 |
3,0 |
3,9 |
4,0 |
|
(En pourcentage du PIB hors industrie extractive, sauf indication contraire) |
|||||||
Opérations de l’administration centrale |
|||||||
Recettes et dons |
32,6 |
31,7 |
31,8 |
32,0 |
32,1 |
31,9 |
|
Hors industries extractives |
26,8 |
27,9 |
27,9 |
27,9 |
27,6 |
27,5 |
|
Taxes |
16,9 |
18,7 |
19,6 |
20,0 |
20,2 |
20,4 |
|
Industries extractives |
3,8 |
1,7 |
2,8 |
3,2 |
3,4 |
3,5 |
|
Dons |
2,0 |
2,2 |
1,1 |
0,8 |
1,2 |
0,9 |
|
Dépenses et prêts nets |
36,3 |
32,3 |
31,8 |
31,7 |
31,9 |
31,6 |
|
Dépenses courantes |
20,6 |
19,0 |
19,4 |
18,5 |
19,0 |
18,9 |
|
Dépenses d’équipement |
15,6 |
13,3 |
12,4 |
12,8 |
12,9 |
12,7 |
|
Solde primaire (hors dons) |
-4,5 |
-1,5 |
0,3 |
0,8 |
0,5 |
1,0 |
|
Solde global (en pourcentage du PIB) |
-3,4 |
-0,5 |
0,0 |
0,2 |
0,2 |
0,4 |
|
Dette du secteur public (en pourcentage du PIB) 1/ 2/ |
76,1 |
77,7 |
76,8 |
84,4 |
82,1 |
80,5 |
|
(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire) |
|||||||
Monnaie et crédit |
|||||||
Monnaie au sens large |
0,4 |
7,1 |
13,7 |
10,5 |
10,7 |
11,4 |
|
Crédit au secteur privé |
9,7 |
8,1 |
7,5 |
16,9 |
12,2 |
13,1 |
|
Balance des paiements |
|||||||
Solde des transactions courantes (en pourcentage du PIB) |
-19,8 |
-15,1 |
-14,4 |
-15,9 |
-12,6 |
-8,9 |
|
Hors importations de biens d’équipement pour les industries extractives financées par l’IDE |
-12,0 |
-11,2 |
-8,2 |
-12,5 |
-9,7 |
-6,2 |
|
Réserves officielles brutes (en millions de dollars, fin de période) 3/ |
822,8 |
824,4 |
849,0 |
900,2 |
983,9 |
1,077,1 |
|
En mois d’importations prospectives hors industries extractives |
5,6 |
5,5 |
4,6 |
5,1 |
5,6 |
6,1 |
|
Dette publique extérieure (en millions de dollars) 2/ |
3,208,6 |
3,354,9 |
3,571,6 |
3,681,9 |
3,813,9 |
3,964,7 |
|
En pourcentage du PIB |
66,4 |
71,6 |
72,5 |
70,1 |
68,7 |
68,7 |
|
Taux de change effectif réel |
7,8 |
-5,8 |
-2,1 |
… |
… |
… |
|
Pour mémoire : |
|||||||
PIB nominal (en millions de dollars) |
4,830,5 |
4,684,5 |
4,923,0 |
5,251,7 |
5,550,7 |
5,774,5 |
|
Prix du minerai de fer (dollars/tonne) |
56,1 |
58,6 |
71,1 |
69,6 |
67,5 |
65,8 |
|
Sources autorités mauritaniennes, estimations et projections des services du FMI. 1/ Y compris dette publique envers la banque centrale reconnue en 2018. 2/ Hors dette passive envers le Koweït en cours de négociation. 3/ Hors fonds pétrolier. |
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