Les services du FMI achèvent une mission de revue du programme au Bénin
le 29 octobre 2018
Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
- Les aux autorités et à l’équipe du FMI sont à parvenus à un accord préliminaire sur la troisième revue dans le cadre du programme appuyé par la FEC, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI.
- Les perspectives à moyen terme restent favorables : la croissance économique devrait rester au-dessus de 6% sur la période 2019-2023, sous l’effet de l’essor de l’investissement privé et d’une plus forte demande émanant du Nigéria.
- Les autorités et la mission du FMI ont convenu de mesures de politiques budgétaires dans la loi des finances 2019 afin d’atteindre les objectifs clés du programme.
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Luc Eyraud s’est rendue à Cotonou du 18 au 29 octobre 2018 pour mener des discussions concernant la troisième revue du programme économique et financier triennal appuyé par le FMI dans le cadre des accords au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) [1] avec la République du Bénin. Les discussions ont porté sur le projet de budget 2019, les récents développements économiques et financiers ainsi que les politiques nécessaires pour favoriser une croissance inclusive, préserver la viabilité de la dette, améliorer la gouvernance et promouvoir la stabilité financière.
À la fin de la visite, M. Eyraud a rendu publique la déclaration suivante :
« Les discussions de la troisième revue dans le cadre du programme appuyé par la FEC ont permis aux autorités et à l’équipe du FMI de parvenir à un accord, sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI. L’examen du Conseil d’administration du FMI est prévu en décembre 2018.
« L’activité économique est restée forte en 2017 (avec une croissance estimée à 5,8%), soutenue par un investissement public élevé, une production et transformation records du coton et la reprise de l’économie nigériane. Le déficit de la balance courante s’est creusé en 2017 en raison d’une augmentation des importations de biens, reflétant la hausse des investissements publics. Pour 2018, les estimations préliminaires indiquent que la croissance va encore s’accélérer principalement en raison d’une activité portuaire dynamique. Les perspectives à moyen terme restent favorables : la croissance économique devrait rester au-dessus de 6% sur la période 2019-2023, sous l’effet de l’essor de l’investissement privé et d’une plus forte demande émanant du Nigéria. L’inflation en 2019 devrait être inférieure au taux de convergence de 3% de l’UEMOA.
« Les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par la FEC restent satisfaisants. Sur la base des données disponibles, tous les indicateurs de suivi du programme (quantitatifs et structurels) définis pour fin juin 2018 ont été globalement atteints.
« Les autorités et la mission du FMI ont convenu de mesures de politiques budgétaires dans la loi des finances 2019 afin d’atteindre les objectifs clés du programme. Ces mesures devraient permettre de ramener le déficit budgétaire à 2,7% du PIB en 2019 et ainsi permettre de respecter la norme de déficit régional de l’UEMOA.
« Le FMI salue les efforts de mobilisation des recettes intérieures inclus dans le budget. Les mesures de revenus permettront d’allouer davantage de ressources aux programmes sociaux destinés à protéger les couches les plus vulnérables de la population. Plus précisément, le nouveau système d’assurance maladie rentrera dans une phase pilote l’an prochain. Une meilleure mobilisation des recettes intérieures permettra également de créer une marge budgétaire pour financer les projets d’infrastructure du Programme d’Action du Gouvernement (2017-2021).
« Dans le domaine de la gestion des dépenses publiques, il est nécessaire de poursuivre les efforts en vue du renforcement de l’évaluation et la priorisation des nouveaux projets d’investissement et, plus généralement, pour améliorer l’efficacité de l’investissement public. Dans ce sens, les autorités sont en train de mettre en œuvre les recommandations de la mission d’assistance technique sur la gestion de l’investissement public, conduite par le FMI a la fin de l’année 2017.
« Les autorités et les services du FMI se sont également mis d’accord sur des politiques visant à garantir la viabilité de la dette publique à travers une stratégie d’endettement prudente et le renforcement de la gestion de la dette. À cet égard, l’équipe a encouragé les autorités à poursuivre leurs efforts pour allonger les échéances de la dette, réduire les charges d’intérêts et rééquilibrer la structure du portefeuille de la dette. La récente opération de reprofilage de la dette participe à cet objectif.
« Les autorités et l’équipe ont convenu de la nécessité de poursuivre les efforts pour renforcer la gouvernance et accélérer les réformes visant à améliorer l’environnement des affaires. La mission a pris note des récents progrès enregistrés dans ces domaines et a encouragé le gouvernement à poursuivre les réformes visant à faciliter l’accès à l’électricité et au financement bancaire, et à renforcer les institutions de lutte contre la corruption.
« L’équipe a rencontré le Président Patrice Talon ; Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’État chargé du Plan et du Développement ; Romuald Wadagni, Ministre de l’Economie et des Finances ; Alain Komaclo, Directeur national de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ; et d’autres hauts fonctionnaires de l’Etat.
« La mission remercie les autorités pour leur étroite collaboration et les discussions constructives. »
[1] Le programme du Bénin appuyé par la FEC a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI en avril 2017. La FEC est un accord de prêt qui prévoit un engagement soutenu du programme à moyen et long terme en cas de problèmes de balance des paiements prolongés.
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