France : réparer la toiture tant que le soleil brille
le 26 juillet 2018
La France jouit d'une reprise généralisée portée par des conditions extérieures favorables et des réformes intérieures récentes ou en cours. Dans son dernier rapport sur la santé de l'économie française, le FMI considère l'élan de croissance comme une occasion de poursuivre l'ambitieux programme de réformes du gouvernement pour garantir une reprise génératrice d'emplois et durable tout en constituant des volants contre les chocs.
La France figure parmi les pays qui semblent avoir pris à cœur le conseil de « réparer la toiture tant que le soleil brille » prodigué par le FMI. Avec le rebond de la croissance, le gouvernement a accéléré le rythme des réformes cette dernière année. Il a adopté plusieurs réformes d'envergure, notamment sur la fiscalité, l'éducation, le marché du travail et, plus récemment, les transports ferroviaires.
D'autres réformes sont en passe d'être votées cette année, notamment la révision en profondeur de la formation professionnelle et l'apprentissage et de l'assurance-chômage et l'amélioration du climat des affaires, afin de réduire le chômage et de stimuler la compétitivité.
Par ailleurs, le gouvernement est résolu à infléchir la trajectoire de la dette publique en réformant les dépenses publiques.
Recommandations du FMI à la France pour maintenir le cap
Grâce à sa longueur d'avance, la France est sur la bonne voie pour mener à bien un programme visant à éliminer les obstacles structurels persistants afin de doper l'emploi et de pérenniser la reprise, tout en renforçant sa résilience contre les chocs. Le rapport du FMI fait quelques recommandations à cet égard.
- Réduire durablement le chômage : les autorités devraient exécuter le restant des réformes prévues dans le domaine de la formation professionnelle et l'apprentissage en vue de réduire l'asymétrie des compétences, d'abaisser le chômage structurel et d'améliorer l'accès à l'emploi des groupes défavorisés. D'autres mesures pourraient être envisagées pour mieux aligner les salaires sur la productivité, renforcer la formation professionnelle des jeunes et accroître les incitations au travail du système d'assurance-chômage.
- Réduire les obstacles réglementaires : pour aider les entreprises à croître, à innover et à créer des emplois, les autorités devraient mettre en œuvre les mesures prévues en faveur du climat des affaires et de l'innovation (inscrites dans le projet de « loi pacte »). La poursuite de la libéralisation des professions réglementées (par exemple, celle de pharmacien) pourrait réduire les coûts tout en améliorant la qualité et les choix pour les consommateurs.
- Placer la dette publique sur une trajectoire résolument descendante : il est urgent de réformer les dépenses de l'État à tous les niveaux afin de placer la dette publique sur une trajectoire résolument descendante. Ces réformes pourraient consister à mieux cibler les prestations sociales, à améliorer l'efficience de la fonction publique, du système de santé et des collectivités territoriales, et à modifier le régime de retraite. Dans un souci de crédibilité, les réformes devront être précisées assez tôt, en commençant par le budget de 2019.
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Renforcer les bilans du secteur privé
: les autorités ont pris des mesures macroprudentielles en vue de
remédier aux vulnérabilités liées à l'augmentation de la dette des
entreprises. Il faudrait poursuivre les efforts pour renforcer
davantage la résilience du secteur financier, en appliquant les
changements réglementaires en cours à l'échelle internationale et en
continuant d'avoir recours aux politiques macroprudentielles de façon
préventive.