Le conseil d’administration du FMI conclut la sixième revue du programme du Sénégal appuyé par l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE)
le 5 juillet 2018
- Le programme vise à faciliter la mise en œuvre de la politique économique et des réformes structurelles afin d’atteindre les objectifs macroéconomiques du Plan Sénégal Émergent (PSE) et de remplir les critères budgétaires régionaux fixés par l’UEMOA.
- La croissance a été robuste en 2017, à 7,2 %, et devrait rester vigoureuse à moyen terme, tandis que l’inflation est faible.
- La modification récente de l’année de référence du PIB a accru son niveau nominal d’environ 30 %.
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu la sixième revue des résultats économiques que le Sénégal a obtenus dans le cadre d’un programme appuyé par l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE) 1 . Le programme vise à mettre en œuvre la politique économique et les réformes structurelles qui sont nécessaires pour pérenniser une croissance vigoureuse et poursuivre l’assainissement budgétaire afin de remplir les critères budgétaires fixés à l’échelle régionale.
Le conseil d’administration a également approuvé la demande de dérogation pour inobservation et la demande de modification de critères d’évaluation qui ont été présentées par les autorités. Le programme ISPE du Sénégal a été approuvé le 24 juin 2015 (voir communiqué de presse n° 15/297 ).
À l’issue des débats du conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après :
« Les efforts de réforme déployées par le Sénégal dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE) et appuyés par l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE) ont contribué à accélérer la croissance tout en préservant la stabilité économique. La croissance a atteint 7,2 % en 2017, tandis que l’inflation est restée faible et que le déficit budgétaire a été limité à 3 % du PIB. Cependant, les finances publiques se sont détériorées, principalement parce que les prix intérieurs des produits énergétiques n’ont pas varié face à la hausse des prix internationaux. Cette détérioration a été quelque peu compensée par de nouvelles mesures, notamment une révision à la hausse du déficit budgétaire de 2018 à 3,5 %.
« Les autorités restent déterminées à atteindre les objectifs budgétaires du programme ISPE. À moyen terme, une augmentation des recettes, grâce à une amélioration de l’administration et à une réduction des dépenses fiscales, un accroissement de l’efficience de l’investissement public et une réforme des prix de l’énergie créeraient un espace qui permettrait de financer les besoins de développement du Sénégal de manière durable.
« Les autorités ont réduit considérablement les carences dans les opérations de trésorerie et ont largement contenu les besoins de financement supplémentaires, mais il est nécessaire de mettre en place un plan assorti d’un calendrier pour s’attaquer aux obligations qui se sont accumulées dans le secteur de l’énergie. Combiné avec une amélioration de la gestion et de la couverture de la dette, cela favorisera la viabilité des finances publiques.
« Les risques entourant l’économie sénégalaise ont augmenté, mais ils restent gérables. Sur le plan interne, le manque de progrès sur des questions budgétaires structurelles telles que la mobilisation des recettes, les subventions énergétiques et les réformes visant à réduire davantage les besoins de financement supplémentaires pourrait compromettre la viabilité des finances publiques. Sur le plan externe, les problèmes de sécurité dans la région pourraient peser sur l’investissement et la croissance.
« Il convient maintenant de consolider la forte croissance enregistrée par le Sénégal pendant les premières années du programme ISPE en continuant d’opérer des réformes structurelles et en attirant des investissements privés afin de pérenniser une croissance élevée, qui offre des possibilités à tous. Il s’agit de s’attaquer aux obstacles à l’accès au crédit, au coût de l’énergie et aux questions de fiscalité, tout en améliorant le climat des affaires, notamment en continuant de développer les zones économiques spéciales, trois d’entre elles étant aujourd’hui opérationnelles. »
1 L’ISPE est un instrument du FMI conçu pour les pays qui n’ont pas nécessairement besoin des concours financiers du FMI, ou ne souhaitent pas y faire appel, mais cherchent à recevoir du FMI ses conseils, son suivi et son aval. L’ISPE aide les pays à élaborer des programmes économiques efficaces qui, une fois approuvés par le Conseil d’administration du FMI, constituent un signal à l’endroit des bailleurs de fonds, des banques multilatérales de développement et des marchés, leur indiquant que le FMI appuie les politiques du pays membre (voir http://www.imf.org/external/np/exr/facts/psi.htm ).
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