Le Conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2017 au titre de l’article IV avec le Maroc
le 15 décembre 2017
Le 13 décembre 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a mené à terme les consultations au titre de l’article IV avec le Maroc [1] .
Après la sécheresse de l’année dernière, la croissance économique s’est redressée en 2017 et devrait atteindre 4,4 %, principalement grâce à un important rebond de l’activité agricole, l’activité dans les autres secteurs restant quant à elle modérée. Le taux de chômage a grimpé à 10,6 % au troisième trimestre 2017 (en glissement annuel); ce taux reste particulièrement élevé chez les jeunes, à 29,3 %. L’inflation globale (en glissement annuel) devrait baisser à 0,6 % en 2017 en raison du repli des prix des produits alimentaires.
Après avoir accusé une nette détérioration en 2016, le déficit des transactions courantes devrait se réduire en 2017 pour atteindre 3,9 % du PIB. Ceci s’explique principalement par une amélioration de la conjoncture mondiale, notamment le raffermissement de la reprise en Europe, et par une solide croissance des exportations (6,5 %), elle-même attribuable à la bonne tenue des exportations de produits alimentaires et des phosphates et produits dérivés. Les réserves internationales devraient se maintenir à un niveau confortable représentant environ six mois d’importations.
Sur le plan budgétaire, le processus de consolidation se poursuit et l’évolution de la situation à fin octobre 2017 était globalement positive. Les recettes fiscales ont été supérieures aux projections mais les dons ont été inférieurs à ce qui était prévu. Les dépenses publiques en salaires et les charges d’intérêt ont été inférieures aux attentes et les dépenses d’investissement ont ralenti (de 2 % en glissement annuel).
Les banques sont bien capitalisées et les risques pesant sur la stabilité financière sont limités. Les créances en souffrance demeurent relativement élevées mais elles font l’objet d’un suivi minutieux et sont bien provisionnées. Les limites réglementaires visant à réduire la concentration du crédit et la collaboration transfrontalière avec les instances de supervision étrangères pour maîtriser les risques liés à l’expansion des banques marocaines en Afrique sont en train d’être renforcées. Les perspectives à moyen terme du Maroc demeurent favorable, la croissance devant atteindre 4,5 % d’ici 2021. Cependant, des risques importants subsistent, provenant principalement de la croissance dans les pays avancés et émergents, des tensions géopolitiques dans la région, des prix énergétiques mondiaux, et de la volatilité des marchés financiers. La vigueur de la croissance à moyen terme dépendra de l’application continue de vastes réformes liées à l’efficience du marché du travail, à l’accès à la finance, à la qualité de l’éducation, à l’efficience des dépenses publiques et à l’amélioration significative du climat des affaires. Le renforcement des dispositifs de protection sociale sera également essentiel pour parvenir à une croissance plus inclusive.
Évaluation par le Conseil d’administration [2]
Les administrateurs félicitent les autorités pour leurs politiques macroéconomiques saines et pour la mise en œuvre de réformes qui ont contribué à renforcer la résilience de l’économie marocaine, à améliorer le cadre de la politique budgétaire et financière et à accroître la diversification de l’économie. Pour consolider les acquis et promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive, les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire de poursuivre de saines politiques budgétaire et monétaire et de redoubler d’efforts sur le front des réformes structurelles, en adoptant par ailleurs des mesures destinées à renforcer le dispositif de protection sociale.
Les administrateurs saluent la reprise de la consolidation budgétaire afin d’assurer la viabilité de la dette. Ils s’associent aux efforts déployés par les autorités pour maîtriser les dépenses en salaires et en biens et services afin de dégager des marges de manœuvre budgétaire pour financer les dépenses prioritaires à moyen terme. Les administrateurs conviennent que la poursuite du rééquilibrage budgétaire devrait s’appuyer sur une démarche globale en matière de réforme fiscale visant à élargir l’assiette de l’impôt et à promouvoir une plus grande équité et simplicité. Ils appuient une mise en œuvre prudente de la décentralisation budgétaire, une réforme globale de la fonction publique, le renforcement de la supervision des entreprises publiques et des mesures destinées à améliorer le ciblage des dépenses sociales afin de protéger les groupes de population les plus vulnérables.
Les administrateurs notent que l’inflation restera vraisemblablement modérée tandis que la politique monétaire accommodante permet d’assurer un redressement continu du crédit. Ils s’associent à l’intention des autorités d’assouplir le régime de change et d’adopter un nouveau cadre de politique monétaire, ce qui aidera l’économie à absorber les chocs exogènes et à rester compétitive.
Les administrateurs notent que le secteur bancaire demeure solide et bien capitalisé, mais soulignent que la vigilance reste de mise. Ils saluent les efforts que Bank Al Maghrib continue de déployer pour renforcer les capacités de supervision conformément aux recommandations du Programme d’Évaluation du Secteur Financier de 2015, notamment une supervision davantage basée sur les risques et plus prospective, et des exigences de provisionnement plus contraignantes.
Les administrateurs soulignent qu’il est important de poursuivre la mise en œuvre de vastes réformes structurelles. Pour réduire le chômage, notamment chez les jeunes, et accroître la participation des femmes à la vie active, il sera essentiel de continuer à renforcer le climat des affaires, notamment grâce à une meilleure gouvernance et à une amélioration de la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle. Les administrateurs attendent avec intérêt la poursuite des progrès dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et dans l’opérationnalisation du Conseil de la concurrence.
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[1] Conformément à l’Article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration
[2] À l’issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs, et le résumé est communiqué aux autorités du pays. Une explication des termes communément utilisés dans le résumé des délibérations du Conseil d’administration est disponible à l’adresse suivante: http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm .
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