Le Conseil d’administration du FMI approuve l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit d’un montant de 163,9 millions de dollars américains en faveur de la République Islamique de Mauritanie
le 11 décembre 2017
- La décision du Conseil permet un décaissement immédiat de 23,4 millions de dollars à la Mauritanie.
- Le programme appuyé par la FEC en faveur de la Mauritanie vise à relever les défis de la croissance économique, la stabilité, la viabilité et la pauvreté.
- Les réformes viseront à créer de l’espace pour les dépenses sociales et d’infrastructure en mobilisant les recettes et en hiérarchisant les dépenses, à moderniser la politique monétaire et à maintenir la stabilité financière.
Le 6 décembre 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) avec la Mauritanie, d’un montant de 115,92 millions de DTS (environ 163,9 millions de dollars américains ou 90% de la quote-part de la Mauritanie), pour accompagner le programme de réformes économiques et financières du pays.
Le programme appuyé par la FEC devrait contribuer à favoriser une croissance inclusive et diversifiée de l’économie mauritanienne afin d’améliorer le niveau de vie de la population, de maintenir la stabilité macroéconomique, de renforcer la viabilité de la dette, et de réduire la pauvreté.
Un montant de 16,56 millions de DTS (environ 23,4 millions de dollars américains) sera immédiatement mis à la disposition de la Mauritanie. Le montant restant sera échelonné sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles.
À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur la Mauritanie, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« La Mauritanie s’attaque de manière résolue aux conséquences d’un choc des termes de l’échange qui a ralenti la croissance et accentué les déséquilibres. Les efforts d’ajustement déployés par les autorités ont réussi à rétablir la stabilité macroéconomique et à stabiliser les niveaux d’endettement, et la croissance a enregistré un rebond. Les autorités ont également préparé une stratégie de croissance inclusive à long terme, comprenant notamment des réformes structurelles et des investissements dans les infrastructures afin de soutenir la diversification, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté.
Le programme des autorités s’attaque de manière appropriée aux défis macroéconomiques et structurels de la Mauritanie. Il vise à accompagner la reprise, à diversifier l’économie et à répondre aux besoins en infrastructures tout en préservant la stabilité macroéconomique, en consolidant la capacité de résistance aux chocs et en renforçant la viabilité de la dette. Il se propose également de réduire la pauvreté, les inégalités et le chômage. Une ferme volonté politique de même que l’appropriation et la mise en œuvre résolue du programme appuyé par le FMI seront essentiels à sa réussite.
S’appuyant sur les ajustements significatifs déjà réalisés, les autorités poursuivront le rééquilibrage des finances publiques afin de rétablir la viabilité de la dette tout en dégageant de l’espace budgétaire pour financer les dépenses sociales et d’infrastructure grâce à la mobilisation des recettes, à la hiérarchisation des dépenses et aux réformes de la gestion des investissements publics. Les autorités poursuivront la mise en œuvre des réformes projetées de la politique et de l’administration fiscales et maîtriseront les dépenses courantes. Compte tenu du ratio élevé d’endettement public, elles limiteront les emprunts non concessionnels et renforceront la gestion de la dette de manière à mettre le ratio dette/PIB sur une trajectoire clairement descendante.
Dans le cadre du programme, le cadre de la politique monétaire sera modernisé et l’autonomie opérationnelle de la banque centrale sera renforcée. Un marché des changes compétitif sera mis en place pour assurer un accès régulier aux devises, accroître la flexibilité du taux de change et soutenir la croissance.
Pour gérer les risques qui pèsent sur la stabilité financière et soutenir le crédit, les autorités amélioreront la réglementation du secteur bancaire et en renforceront la supervision. Elles continueront d’améliorer le climat des affaires et la gouvernance et s’efforceront d’élargir le dispositif de protection sociale. »
Annexe
Évolution économique récente
La Mauritanie, pays exportateur de produits de base, continue d’être confrontée au défi de la faiblesse et de la volatilité des cours des métaux qui a ralenti la croissance et accentué les déséquilibres. Suite à la forte chute des cours du minerai de fer en 2014–15, qui a réduit de moitié les recettes d’exportations, creusé les déséquilibres, et mis en évidence les vulnérabilités financières, les autorités ont résorbé le déficit budgétaire de manière significative, ont laissé le taux de change se déprécier, et ont mobilisé des dons et des prêts extérieurs. Ces efforts ont réussi à rétablir la stabilité macroéconomique et à stabiliser la dette à 69 % du PIB, tandis que la croissance a rebondi pour se situer, selon les estimations, à 1,6 % en 2016 et à 3,1 % en 2017, et que l’inflation est restée maîtrisée à 0,8 % en octobre. Parallèlement, les autorités ont élaboré une stratégie de croissance inclusive pour la période 2017–30, prévoyant notamment des réformes structurelles et d’importants investissements en infrastructures financés sur ressources extérieures pour soutenir la croissance et la diversification de l’économie. La pauvreté demeure toutefois généralisée, touchant 31 % de la population, et d’importants déséquilibres et risques macroéconomiques persistent.
Synthèse du programme
Le programme des autorités vise à relever les défis de la croissance, de la stabilité, et de la viabilité ; à appuyer la dynamique de réforme ; et à mobiliser des financements extérieurs. Pour accompagner une croissance inclusive et diversifiée, tout en remédiant aux déséquilibres extérieurs restants et en réduisant les vulnérabilités, le programme veillera à :
- Moderniser la politique monétaire et réformer le marché des changes pour améliorer l’accès aux devises et accroître la flexibilité du taux de change, dans le but d’amortir les chocs et de renforcer la compétitivité, en accompagnant ces mesures, le cas échéant, d’une politique monétaire anticyclique pour remédier au déficit de liquidité et soutenir la croissance.
- Créer de l’espace pour les investissements en infrastructures et les dépenses sociales (afin de soutenir une croissance inclusive et la diversification de l’économie), tout en maintenant une trajectoire d’assainissement progressif des finances publiques, pour renforcer la position extérieure et la viabilité de la dette. Il faudra pour cela renforcer la mobilisation des recettes intérieures et la gestion de l’investissement public et de la dette, de façon à hiérarchiser les priorités.
- Renforcer la supervision bancaire, moderniser le cadre réglementaire, et renforcer les plans d’urgence pour consolider la stabilité financière.
- Soutenir l’expansion des politiques sociales et l’amélioration du climat des affaires, éléments fondamentaux pour assurer une croissance inclusive et diversifiée, et pour réduire la pauvreté.
Contexte
La Mauritanie est devenue membre du FMI le 10 septembre 1963 ; sa quote-part au sein de l’institution est de 128,8 millions de DTS.
Pour de plus amples informations sur le FMI et sur la Mauritanie, veuillez consulter :
Mauritanie : Principaux indicateurs économiques, 2015–20 |
||||||
Population : 4 millions (estimation de 2014) |
Taux de pauvreté : 31 % (2014) |
|||||
PIB par habitant : 1.335 dollars US (2014) |
Taux de chômage : 13 % (2014) |
|||||
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
|
Proj. |
||||||
(Variation annuelle en pourcentage) |
||||||
Production et prix |
||||||
PIB réel |
0.8 |
1.6 |
3.1 |
2.7 |
4.5 |
7.5 |
Extractif |
-6.7 |
-1.4 |
-4.4 |
-5.6 |
1.4 |
27.7 |
Non-extractif |
1.9 |
2.0 |
4.2 |
3.7 |
4.9 |
5.4 |
Déflateur du PIB |
-4.3 |
5.0 |
6.0 |
4.2 |
4.5 |
5.6 |
Prix à la consommation (moyenne sur la période) |
0.5 |
1.5 |
2.5 |
3.7 |
5.0 |
4.3 |
(En pourcentage du PIB non extractif, sauf indication contraire) |
||||||
Opérations de l’administration centrale |
||||||
Recettes et dons |
32.5 |
31.6 |
31.2 |
31.0 |
30.7 |
30.7 |
Non-extractives |
26.7 |
27.8 |
27.5 |
27.3 |
27.9 |
27.8 |
Taxes |
16.8 |
18.7 |
19.0 |
19.2 |
19.7 |
20.2 |
Extractives |
3.8 |
1.7 |
3.0 |
2.8 |
1.6 |
1.9 |
Dons |
2.0 |
2.1 |
0.8 |
0.9 |
1.1 |
1.0 |
Dépenses |
36.3 |
32.2 |
31.3 |
31.2 |
30.7 |
30.4 |
Dépenses courantes |
20.5 |
19.0 |
18.5 |
18.2 |
18.2 |
18.0 |
Dépenses d’investissement |
15.5 |
13.3 |
12.7 |
12.7 |
12.5 |
12.4 |
Solde primaire (hors dons) |
-4.5 |
-1.5 |
0.2 |
0.3 |
0.5 |
1.0 |
Solde global (en % du PIB) |
-3.4 |
-0.5 |
-0.1 |
-0.2 |
0.0 |
0.3 |
Dette publique (en % du PIB) 1/ |
77.9 |
77.8 |
72.9 |
74.4 |
74.6 |
71.7 |
(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire) |
||||||
Monnaie et crédit |
||||||
Monnaie au sens large |
0.4 |
7.1 |
12.6 |
9.2 |
9.1 |
13.6 |
Crédit au secteur privé |
9.7 |
8.0 |
8.1 |
7.9 |
9.9 |
10.0 |
Balance des paiements |
||||||
Compte des transactions courantes (en % du PIB) |
-19.7 |
-14.9 |
-10.8 |
-11.3 |
-10.3 |
-5.1 |
Hors importations de biens d’équipement extractifs financées par l’IDE |
-11.9 |
-11.0 |
-4.9 |
-6.3 |
-5.5 |
-2.8 |
Investissement direct étranger (net, en % du PIB) |
10.4 |
5.7 |
9.1 |
8.6 |
8.7 |
5.6 |
Réserves officielles brutes (en millions de dollars US, fin de période) |
822.8 |
824.5 |
805.6 |
820.6 |
922.7 |
1,134.0 |
En mois d’importations non extractives prospectives |
5.6 |
5.4 |
4.9 |
4.9 |
5.2 |
6.0 |
Dette extérieure publique (en % du PIB) 1/ |
68.1 |
71.8 |
68.4 |
67.5 |
68.0 |
65.7 |
Taux de change effectif réel (moyenne sur la période) |
8.2 |
-5.7 |
… |
… |
… |
… |
Pour mémoire : |
||||||
Cours du minerai de fer (dollar US/tonne) |
56.1 |
58.6 |
71.7 |
62.0 |
57.1 |
54.6 |
PIB nominal (en millions de dollars US) |
4,841.2 |
4,758.2 |
5,124.9 |
5,324.5 |
5,432.3 |
5,767.5 |
Sources : autorités mauritaniennes ; estimations et projections des services du FMI. 1/ Hors dette passive envers le Koweït en cours de négociation. |
Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS
ATTACHÉ DE PRESSE: Randa Elnagar
TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org