Les services du FMI achèvent leur visite au Gabon
le 1 novembre 2017
- Le programme appuyé par le MEDC aidera le Gabon à rétablir la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d’une croissance inclusive.
- L'achèvement de la première revue permettrait un décaissement de 71.43 de DTS (environ 98,8 millions de dollars).
- Les perspectives économiques du Gabon à court terme restent difficiles avec une croissance de 0,8 %, mais des signes de stabilization émergent.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Alex Segura-Ubiergo, a séjourné à Libreville du 18 octobre au 1er novembre pour la première revue de l’accord élargi du Gabon au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC). [1]
Le programme appuyé par le MEDC aidera le Gabon à rétablir la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d’une croissance inclusive. Il cherche à consolider la soutenabilité de la dette au niveau national, et à contribuer à la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), en s’appuyant sur les efforts collectifs des autres pays membres et des institutions régionales de la zone monétaire.
À l’issue de la visite, M. Segura-Ubiergo a publié la déclaration ci-après :
« L'équipe du FMI a conclu un accord avec les autorités gabonaises sur les politiques économiques nécessaires pour achever la première revue du MEDC. Le Conseil d'administration du FMI devrait examiner le rapport des services pour la première revue à la mi-décembre 2017. L'achèvement de la première revue permettrait de procéder à un deuxième décaissement de 71.43 de Droits de Tirages Spéciaux (environ 98,8 millions de dollars) dans le cadre du programme. »
« Les perspectives économiques du Gabon à court terme restent difficiles : la croissance globale devrait être modeste en 2017, aux environs de 0,8 %. Cependant, il semble que l’économie se stabilise. Le secteur pétrolier profite de la remontée des prix internationaux de l’énergie, et d’autres secteurs liés aux ressources naturelles (manganèse, bois et agroalimentaire) se développent rapidement. La croissance dans les industries extractives a contribué à accroître les exportations de 38 % (sur un an) à fin juin, et ainsi à améliorer la balance commerciale et à ralentir la baisse des réserves internationales imputées au Gabon à la BEAC. Néanmoins, l’économie reste très vulnérable. Les secteurs du commerce et des services restent faibles, et les dépôts bancaires et le crédit à l’économie ont continué de baisser.
« Les efforts soutenus qui ont été déployés pour maîtriser les dépenses publiques et le niveau plus élevé que prévu des recettes pétrolières ont permis de dépasser les objectifs du programme des autorités en termes d’ajustement budgétaire. Le déficit budgétaire global (en base caisse) devrait tomber à 3,6 % du PIB en 2017, contre 6,6 % du PIB en 2016. La dette publique devrait atteindre 59 % du PIB en 2017 au lieu de 64,2 % prévu initialement, grâce notamment à l’appréciation du taux de change et aux efforts de maîtrise des finances publiques. Cependant, la faiblesse des recettes non pétrolières et les tensions liées à la masse salariale du secteur public constituent des sources de risques budgétaires qu’il convient de traiter. Les autorités ont réitéré leur détermination à mener des réformes dans le secteur public pour appuyer la stratégie de règlement et de prévention des arriérés, mobiliser les recettes fiscales non pétrolières et renforcer la gestion des finances publiques. La consolidation des finances publiques se poursuivra en 2018 : le déficit budgétaire global (en base caisse) devrait se réduire aux environs de 2,3 % du PIB. L’équipe du FMI a souligné qu’il importe de protéger, et dans la mesure du possible d’accroître, les crédits budgétaires qui sont affectés aux programmes sociaux essentiels, en particulier ceux qui peuvent profiter plus directement aux groupes de la population à faible revenu.
« La mise en œuvre du programme reste globalement en bonne voie. À la fin du premier semestre de 2017, la plupart des critères de réalisation quantitatifs et des repères structurels ont été respectés, mais les autorités ont accumulé de nouveaux arriérés extérieurs et intérieurs. Si une grande partie de l’aide financière extérieure est attendue au dernier trimestre de l’année, les autorités doivent renforcer la gestion de la dette à court terme et de la trésorerie, ainsi que les procédures de contrôle des dépenses, pour éviter l’accumulation de nouveaux arriérés. En outre, il sera essentiel de communiquer fréquemment avec les créanciers intérieurs et extérieurs, ainsi que de mettre en œuvre un plan crédible pour résoudre la question des arriérés, afin de préserver la crédibilité de la politique économique du Gabon et de rétablir la confiance.
« La stratégie en matière d’arriérés est devenue l’enjeu économique à court terme le plus urgent pour le Gabon. Les arriérés intérieurs, en particulier les factures impayées aux fournisseurs de l’État, pèsent lourdement sur l’activité du secteur privé, et touchent durement les petites et moyennes entreprises qui devraient demeurer une source importante d’innovation et de création d’emplois. Par ailleurs, il convient d’apurer promptement les arriérés extérieurs pour maintenir la solvabilité du Gabon et assurer un niveau adéquat d’investissement étranger et de financement extérieur, y compris pour des projets qui devraient contribuer à la stratégie de diversification des autorités.
« Le Gabon devrait aussi continuer de mener des réformes pour améliorer le climat des affaires : il s’agit d’un élément important de la stratégie de diversification du pays et des efforts qui sont déployés pour porter la croissance à 5 % à moyen terme.
« La mission a rencontré le Ministre de l’économie, M. Immongault, le Ministre du budget, M. Otandault, le Directeur national adjoint de la BEAC, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires et des représentants du secteur privé, de la société civile et de la communauté diplomatique. La mission tient à remercier les autorités gabonaises pour les discussions constructives et leur hospitalité. »
[1] Le 19 juin 2017, le Conseil d'administration du FMI a approuvé en faveur du Gabon un accord élargi d'un montant de 464,4 millions de DTS (environ 642 millions de dollars, ou 215 % de la quote-part du Gabon au FMI) au titre du mécanisme élargi de crédit, à l'appui du programme de redressement du pays à moyen terme(See Press Release 17/233).
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