Les services du FMI achèvent une mission pour la deuxième revue au titre de la FEC à Madagascar
le 21 septembre 2017
- La croissance économique devrait se situer à 4,1 % en 2017
- Les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par la FEC restent solides
- Une politique monétaire prudente a contribué à maîtriser l’inflation
Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Marshall Mills, Chef de mission pour Madagascar, a séjourné à Antananarivo du 7 au 21 septembre 2017 pour mener des discussions sur la deuxième revue du programme de réformes économiques appuyé par un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) [1] . À l'issue des discussions qui vont se poursuivre, le Conseil d'administration du FMI pourrait examiner comme prévu en décembre 2017 la deuxième revue de l'accord au titre de la FEC.
Au terme de la mission, M. Mills a fait la déclaration suivante :
« La situation économique de Madagascar a continué à évoluer positivement en 2017, avec le maintien de la stabilité macroéconomique en dépit des chocs. La croissance économique devrait atteindre 4,1 % en 2017. Bien que ce taux soit un des plus élevés en Afrique subsaharienne, il est en deçà des attentes, notamment en raison des effets du cyclone et de la sécheresse sur les secteurs agricoles et la production hydroélectrique. La croissance est prévue de s’accélérer à 5,1 % en 2018, portée par la hausse de l'investissement public et un rebond dans le secteur agricole. L'inflation, qui a connu une légère accélération au premier semestre de cette année en raison des chocs climatiques, devrait redescendre aux alentours de 8% d'ici à la fin de l'année et poursuivre sa baisse progressive en 2018.
« Les autorités ont réalisé d’importants progrès dans le cadre du programme appuyé par la FEC. A ce jour, tous les critères de réalisation quantitatifs fixés pour fin juin ont été respectés. Le recouvrement des recettes continue de dépasser les objectifs du programme. La Banque Centrale de Madagascar a géré de manière adéquate les tensions liées au choc positif du prix de la vanille, en accumulant des réserves de change additionnelles, alors que le taux de change s’est légèrement apprécié, conformément au régime de change flexible. Une politique monétaire prudente a également permis de contenir l’inflation. La plupart des réformes structurelles envisagées dans le cadre du programme ont été réalisées, avec des retards pour certaines.
« Pour le reste de 2017, les autorités mettent en œuvre des mesures budgétaires supplémentaires pour compenser des dépenses imprévues. Les dépenses salariales supérieures aux prévisions seront compensées par une augmentation des recettes et par la maîtrise des autres dépenses. Les autorités s’emploient également à accélérer l’exécution des projets d’investissement financés sur ressources extérieures. Les discussions sur le partenariat stratégique pour Air Madagascar se poursuivent et la signature de l’accord final nécessitera un transfert conséquent pour couvrir les engagements liés aux pertes antérieures, tel qu’inscrit dans le budget 2017 et prévu dans le programme FEC.
« Les discussions sur le budget 2018 ont porté sur les objectifs du programme que sont le renforcement de la mobilisation des recettes et l’amélioration de la qualité des dépenses publiques. Les autorités ont réaffirmé leur engagement en ce sens. Elles continuent à préparer des réformes supplémentaires de la politique et d'administration fiscales. Celles-ci visent à maintenir une croissance significative des recettes en 2018, en dépit du choc négatif sur les recettes douanières de l'appréciation de l'Ariary. Par ailleurs, les discussions se sont aussi concentrées sur une meilleure allocation des dépenses pour soutenir une croissance inclusive, tel que prévu dans le cadre du programme. A cet effet, il faudra accroître les investissements publics, maîtriser la progression de la masse salariale, et réduire les transferts, notamment vers l’entreprise publique JIRAMA. Les réformes de la JIRAMA avancent, en particulier celles visant à une meilleure gestion et une baisse des coûts. La poursuite de ces progrès est essentielle afin de réduire les transferts, comme convenu.
« Les réformes structurelles prioritaires ont également été abordées, concernant la politique monétaire, le développement du secteur financier, la politique fiscale et la gouvernance. La banque centrale continue d’améliorer le cadre opérationnel de la conduite de la politique monétaire. De même, conformément aux recommandations de l'évaluation de la stabilité du système financier (ESSF), les autorités s’emploient à renforcer le contrôle prudentiel basé sur les risques, la réglementation prudentielle, et à moderniser la législation bancaire. Concernant la politique fiscale, les discussions ont mis l’accent sur la nécessité de l’efficience et l’efficacité des nouvelles incitations fiscales envisagées. Elles doivent promouvoir de nouveaux investissements privés tout en en minimisant les coûts et sans compromettre les recettes futures. Dans le domaine de la gouvernance, le gouvernement a déposé au Parlement des projets de loi relatifs à la coopération internationale et au recouvrement des avoirs. Par ailleurs, le gouvernement a aussi préparé un projet de loi pour la lutte contre le blanchiment d’argent qu’il entend soumettre au Parlement cette année. Les services du FMI ont encouragé les autorités à le faire et à renforcer progressivement leur dispositif de déclaration de patrimoine.
« La mission a rencontré le Président de la République, M. Hery Rajaonarimampianina, le Premier Ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana la Ministre des Finances et du Budget, Mme Vonintsalama Andriambololona, le Ministre de l’Économie et du Plan, le Gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar, M. Alain Rasolofondraibe, le Commissaire général de l'OCSIF, M. Léon Rajaobelina, et d’autres hauts responsables ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires au développement.
« La mission saisit cette occasion pour remercier les autorités Malagasy pour leur étroite coopération et l’esprit constructif qui a animé les entretiens. »
[1] La FEC est un mécanisme de prêt qui permet d’accompagner des programmes de manière soutenue à moyen et à long terme, dans les cas de difficultés persistantes de balance de paiements. L’accord conclu avec Madagascar d’un montant de 220 millions de DTS (environ 304,7 millions de dollars ou 180 % de la quote-part) a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 28 juillet 2016 (voir Communiqué de presse No. 16/370 ). L'augmentation du niveau d’accès dans le cadre du programme de 30,55 millions de DTS (environ 42,39 millions de dollars) ou 12,5 % de la quote-part du pays, a été accordée suite à la réunion du Conseil d’administration du FMI du 28 juin (voir Rapport pays du FMI No. 17/223).
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