Communiqué de presse N° 17/354

Déclaration du Directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa, à l’issue de sa visite au Cameroun

le 15 septembre 2017

• Il est essentiel de préserver la stabilité économique tout en opérant la transition vers une croissance solide, durable et plus inclusive.
• Les entretiens se sont centrés sur les politiques que les autorités pourraient mettre en œuvre afin de mener à terme les projets d’infrastructure en cours et de corriger les goulots d’étranglement dans la préparation de projets.
• La réussite du programme de réformes économiques appuyé par la FEC du FMI passe par une profonde internalisation et une mise en œuvre résolue.

M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a publié la déclaration ci-après à Yaoundé aujourd’hui à l’issue de sa visite au Cameroun :

« Ma visite au Cameroun a été très utile. Je tiens à remercier les autorités camerounaises de m’avoir reçu pour examiner les perspectives économiques de leur pays. Je remercie notamment le Premier Ministre, Philémon Yang, le Ministre des finances, Alamine Ousmane Mey, le Ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motazé, ainsi que le Gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, Abbas Tolli pour nos entretiens fructueux. Lors de ma visite, j’ai eu le plaisir de rencontrer divers autres acteurs à Yaoundé, notamment des représentants de la société civile et du secteur privé et de m’adresser aux membres de l’Assemblée nationale et du Sénat.

« J’ai félicité les autorités camerounaises pour leur rôle de chef de file face aux défis que connaissent le Cameroun et la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC). L’économie camerounaise est la plus importante de la CEMAC et le pays a joué un rôle central dans la coordination des efforts déployés pour préserver la stabilité régionale. Ces efforts ont conduit à l’approbation récente par le Conseil d’administration du FMI d’une aide financière importante en appui au programme de réformes économiques au Gabon, au Cameroun et au Tchad.

« Lors de mes réunions avec les autorités, nous avons examiné comment maintenir la stabilité économique tout en accélérant la croissance dans la durée et faire en sorte que les bienfaits de cette croissance profitent au plus grand nombre. Le pays doit continuer à confronter les problèmes considérables que représentent la baisse des prix du pétrole, la diminution de la demande des pays émergents et le durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale. Les problèmes de sécurité dans les pays voisins, en particulier les incursions des rebelles de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad accentuent ces difficultés. En conséquence, les recettes d’exportation et les recettes publiques ont diminué sensiblement alors même que les dépenses publiques ont augmenté. En même temps, la pauvreté, les inégalités et le chômage restent élevés.

« Dans ce contexte, nous avons examiné une série de mesures que les autorités pourraient adopter pour achever les projets en cours dans les infrastructures, s’attaquer aux goulets d’étranglement dans la préparation des projets qui ont conduit à un stock élevé de prêts contractés mais non décaissés, tout en recherchant plus de financements concessionnels. Pour que le programme de réformes économiques du pays, qui est appuyé par la facilité élargie de crédit du FMI, soit un succès, il sera essentiel que les autorités le mettent résolument en oeuvre, ce qui contribuera également à assurer la stabilité de la parité du franc CFA. J’ai noté qu’il sera fondamental d’accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles visant à améliorer la gouvernance et le climat des affaires pour accroître la résilience de l’économie camerounaise face à d’éventuels chocs et pour débloquer le potentiel de croissance du pays.

« Je tiens à remercier le gouvernement et la population du Cameroun pour leur accueil et leur chaleureuse hospitalité. Le FMI se réjouit d’être en mesure de poursuivre son partenariat avec le Cameroun et d’appuyer son ambitieux programme de réformes non seulement au moyen de concours financiers, mais aussi de conseils et d’une stratégie globale de renforcement des capacités. »