Le Conseil d’administration du FMI achève la septième et dernière revue de l’accord en faveur du Burkina Faso au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 6,2 millions de dollars
le 17 juillet 2017
- Les perspectives économiques sont favorables, du fait d’une augmentation sensible des investissements publics et de projections prometteuses pour les secteurs minier et agricole.
- Afin d’optimiser les avantages liés à la hausse prévue des investissements publics, il sera important d’engager des réformes budgétaires structurelles qui puissent renforcer les procédures relatives au budget et à l’investissement.
- Les réformes devront en priorité accroître l’espace budgétaire en renforçant la mobilisation des recettes, en maîtrisant la masse salariale et en limitant l’accumulation des passifs conditionnels du secteur énergétique.
Le 14 juillet 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la septième et dernière revue du programme du Burkina Faso appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) selon la procédure du défaut d’opposition [1]. Cette décision permet de décaisser 4,47 millions de DTS (environ 6,2 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord FEC qui a été approuvé en 2013 à 55,64 millions de DTS (environ 77,4 millions de dollars).
La mise en œuvre du programme au titre de l’accord FEC est restée satisfaisante. Après avoir atteint en moyenne 4 % sur la période 2014–15, la croissance du PIB réel s’est accélérée à 5,9 % en 2016. Le déficit des transactions extérieures courantes s’est réduit légèrement pour s’inscrire juste au-dessous de 7 % du PIB : l’augmentation des exportations de coton et d’or a été compensée par une hausse de la demande intérieure de biens de consommation et des importations liées à l’investissement public. En dépit d’une augmentation des recettes, le déficit budgétaire s’est creusé en 2016, pour atteindre 3,1 % du PIB sur la base des engagements, soit légèrement au-dessus du critère de convergence de l’UEMOA. Cette augmentation du déficit s’explique dans une large mesure par une hausse des dépenses courantes, en particulier de la masse salariale après l’adoption d’une nouvelle grille de salaires pour les fonctionnaires. Cette hausse a été compensée partiellement par une baisse de l’investissement public financé sur ressources intérieures, à 4,8 % du PIB, soit une réduction de 0,5 % du PIB par rapport à l’année précédente.
Les perspectives du Burkina Faso sont globalement favorables : l’investissement public devrait augmenter considérablement et les secteurs des mines et de l’agriculture devraient évoluer de manière positive. Les services du FMI prévoient un affermissement de la croissance du PIB réel, aux environs de 6 ½ % à moyen terme, avec des risques de dégradation. Parmi ces derniers figurent notamment les problèmes de sécurité, la volatilité des prix internationaux des produits de base (or, coton, pétrole), les chocs environnementaux dans le secteur agricole et les tensions socio-politiques.
Le cadre budgétaire des autorités repose de manière appropriée sur un déficit inférieur à 3 % du PIB en 2019, ce qui correspond au critère de convergence de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Il vise aussi à atteindre les objectifs de développement économique et social du Plan national de développement économique et social (PNDES), ce qui implique des investissements considérables dans le capital physique et humain à moyen terme. L’intention des autorités de réviser la loi de finances 2017 est saluée, car un cadre plus réaliste, qui tiendrait compte de l’évolution du premier semestre de 2017, serait ainsi mis en place. Le cadre à moyen terme des autorités continue d’inclure des éléments optimistes. En conséquence, il est important de surveiller de près l’exécution du budget et son financement, ainsi que d’être prêt à ajuster les dépenses, si nécessaire.
Pour optimiser les bienfaits de l’augmentation prévue de l’investissement public, il sera important d’opérer des réformes structurelles et budgétaires qui renforcent les processus du budget et de l’investissement. Il s’agirait en priorité d’accroître l’espace budgétaire en augmentant les recettes, en maîtrisant la masse salariale et en limitant l’accumulation de passifs conditionnels liés au secteur de l’énergie. Il est prioritaire aussi d’accroître l’efficience de l’investissement en améliorant la hiérarchisation et la sélection des projets et des réformes institutionnelles de manière à développer les capacités d’absorption et d’exécution.
[1] Le Conseil d’administration arrête ses décisions selon la procédure dite du défaut d’opposition lorsqu’il convient qu’une proposition peut être examinée sans réunion formelle.
Département de la communication du FMI
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