Système léger sur rail près d’Ottawa : une augmentation des dépenses dans les infrastructures peut contribuer à une accélération de la croissance au Canada (photo: Jonathan Hayward/iPhoto.ca/Newscom)
Débloquer la croissance de l’économie canadienne grâce aux infrastructures
le 13 juillet 2017
Si l’économie canadienne a repris vigueur, les perspectives sont moins optimistes. Dans son évaluation annuelle de l’économie canadienne, le FMI note qu’une augmentation des dépenses dans les infrastructures peut stimuler la croissance à court terme et à long terme.
À consulter
La croissance de l’économie canadienne a atteint près de 4 % en rythme annuel au premier trimestre de 2017, soit la croissance la plus rapide parmi les pays membres du G7. L’ajustement de l’économie à la baisse des prix du pétrole étant pratiquement achevé, la croissance devrait s’accélérer à 2,5 % cette année, contre 1,5 % en 2016.
Cependant, cette reprise tient principalement à un affermissement de la demande des consommateurs et de l’activité dans le secteur du logement, tandis que l’investissement des entreprises et les exportations hors énergie restent faibles. Cela soulève des questions quant à la durabilité de cette reprise à un moment où les perspectives de l’économie canadienne sont exposées à des risques considérables, en raison des déséquilibres croissants sur le marché du logement et de l’incertitude accrue qui entoure la politique commerciale et la politique fiscale des États-Unis.
La faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population pèseront aussi sur la croissance potentielle. Pour soutenir l’économie, le gouvernement canadien cherche à accroître les dépenses dans les infrastructures, un facteur important pour rehausser la productivité, note le rapport.
Une population vieillissante
Par le passé, la croissance du marché du travail a été le moteur principal de la croissance canadienne. Cependant, le Canada, comme bon nombre d’autres pays, fait face à un vieillissement rapide de sa population, les baby-boomers nés après la Seconde Guerre mondiale atteignant l’âge de la retraite. Le ratio de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) à la population totale a diminué d’environ 2 points depuis 2010 (année où il avoisinait 69 %) et devrait encore tomber de 7 points au cours des 20 prochaines années.
Le gouvernement a engagé des réformes structurelles ambitieuses pour inverser la tendance à la baisse de la croissance à long terme, par exemple en réduisant les obstacles aux échanges commerciaux intérieurs, en améliorant le cadre de l’innovation, en investissant dans l’éducation et la formation, ainsi qu’en encourageant l’arrivée d’immigrants hautement qualifiés. En outre, il a fait des dépenses dans les infrastructures un pilier de sa stratégie de croissance, car diverses études montrent que, s’il est bien exécuté, l’investissement dans les infrastructures est bénéfique tant à court terme qu’à long terme. Le gouvernement fédéral a l’intention de doubler l’investissement public pour le porter à 187 milliards de dollars canadiens (soit 7 ½ % du PIB) sur les 10 prochaines années.
Une nouvelle banque de l’infrastructure
Dans le cadre de son programme d’investissement dans les infrastructures, le gouvernement fédéral a mis en place récemment une Banque de l’infrastructure du Canada, qui deviendra opérationnelle d’ici fin 2017. Cette banque privilégiera les projets de grande envergure, complexes et générateurs de recettes, qui sont dans l’intérêt public mais ne seraient pas réalisables parce que les risques sont trop élevés et que les rendements financiers sont trop faibles pour attirer des investisseurs privés. Elle collaborera étroitement avec les autorités provinciales et locales, ainsi qu’avec des partenaires du secteur privé, pour transformer la manière dont les infrastructures sont planifiées, financées et fournies au Canada, et sera autorisée à investir 35 milliards de dollars canadiens.
Comme des capitaux privés seront attirés, la demande de ressources budgétaires sera réduite, ce qui permettra de diminuer l’emprunt public ou de dégager des fonds pour d’autres projets prioritaires. La Banque de l’infrastructure du Canada sera différente du modèle des partenariats public-privé, où l’État conserve la propriété de l’actif et finance le projet sur son budget.
Obtenir l’adhésion du public
L’adhésion du public à la stratégie de base de la Banque de l’infrastructure du Canada constitue un préalable à son succès. Le gouvernement et la banque elle-même doivent bien faire comprendre au public les bienfaits de la participation d’investisseurs privés en indiquant que ces derniers apportent leurs compétences techniques, leur discipline et leur créativité pour réduire le risque et le coût global des projets.
La publication des critères de sélection des projets et des investisseurs, ainsi qu’une procédure de sélection concurrentielle de ces derniers, convaincra la population que ses intérêts sont satisfaits au moindre coût.
La Banque de l’infrastructure du Canada constitue un nouvel outil important de promotion de la croissance à long terme au Canada, note le rapport.