Le Conseil d’administration du FMI approuve un nouvel accord de 312,1 millions de dollars en faveur du Tchad au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et annule l’accord actuel
le 5 juillet 2017
- La décision du Conseil d’administration ouvre la voie au décaissement immédiat de 48,8 millions de dollars en faveur du Tchad.
- L’accord appuiera la stratégie de stabilisation et de redressement des autorités et contribuera à favoriser une croissance solide et inclusive à long terme.
- L’accord permettra de stabiliser la situation budgétaire, contribuera à la viabilité de la balance des paiements et aidera à reconstituer les réserves de change communes de la région.
Le 30 juin 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Tchad d’un montant de 224,32 millions de DTS (environ 312,1 millions de dollars et 160 % de la quote-part du Tchad) pour accompagner la stratégie de stabilisation et de redressement du pays. La décision du Conseil d’administration prise aujourd’hui note en outre l’annulation du précédent accord au titre de la FEC. Les politiques engagées dans le cadre du nouvel accord devraient mobiliser une aide complémentaire de la part des partenaires extérieurs du Tchad.
Le programme appuyé par la FEC a pour vocation d’aider le Tchad à rétablir la stabilité macroéconomique et à jeter les bases d’une croissance solide et inclusive. Il contribuera aussi aux initiatives régionales visant à rétablir et à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Un décaissement équivalant à 35,05 millions de DTS (environ 48,8 millions de dollars) sera immédiatement mis à la disposition du Tchad. Le montant restant sera étalé sur la durée du programme et son décaissement sera subordonné à des revues semestrielles.
Suite aux délibérations du Conseil d’administration sur le Tchad, M. David Lipton, Premier Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :
«La situation macroéconomique et financière du Tchad s’est sensiblement détériorée durant les deux dernières années, dans un contexte marqué par le faible niveau des cours du pétrole, une situation sécuritaire régionale tendue et une lourde dette commerciale extérieure. En 2016, le PIB réel non pétrolier s’est contracté de 6 % après le repli de 2,9 % déjà enregistré en 2015.
«Le nouvel accord triennal au titre de la FEC accompagnera la stratégie mise en œuvre par les autorités pour assurer la stabilisation macroéconomique à court terme et promouvoir une reprise robuste, équitable et durable.
«Le programme appuyé par le nouvel accord au titre de la FEC vise à stabiliser la situation budgétaire et extérieure et à rétablir la viabilité de la dette grâce à la restructuration de la dette commerciale extérieure, à des politiques budgétaires prudentes et à la reprise de la croissance.
«Les autorités sont déterminées à préserver l’ajustement budgétaire obtenu jusqu’à présent et à améliorer la mobilisation des recettes non pétrolières, ce qui exigera des mesures propres à élargir l’assiette fiscale et à renforcer l’administration de l’impôt et des douanes.
«Pour assurer la viabilité de la dette et stabiliser la situation budgétaire il faudra réduire la charge que représente le service de la dette extérieure. Dans cette perspective, les autorités sont déterminées à restructurer la dette envers les principaux créanciers commerciaux extérieurs et ont désigné des conseillers financiers et juridiques pour les accompagner dans ce processus. Ce travail aidera à protéger les dépenses sociales de réduction de la pauvreté et à assurer un apurement progressif des arriérés, contribuant ainsi à accompagner la croissance.
«Les réformes structurelles destinées à améliorer la gestion des finances publiques et à diversifier l’économie sont des composantes essentielles du programme. Elles visent notamment à améliorer les pratiques budgétaires et à renforcer la gestion et la prévision de trésorerie. La croissance à long terme devra passer par une plus grande diversification de l’économie. Les autorités sont déterminées à renforcer la compétitivité en améliorant le climat des affaires et en corrigeant les goulets d’étranglement de l’offre. Le nouveau Plan national de développement qui devrait être annoncé sous peu constituera un important jalon sur cette voie.
«Il sera essentiel de poursuivre une mise en œuvre solide du programme appuyé par la FEC pour pouvoir catalyser le soutien des partenaires internationaux afin de mieux répondre aux besoins de développement et d’accompagner la croissance économique.
«La réussite du programme du Tchad dépendra en partie de la mise en œuvre de politiques et réformes d’accompagnement par les institutions régionales».
Annexe
Évolution récente de la situation économique
L’activité économique a subi une forte contraction en 2016, et ce pour la deuxième année consécutive. L’économie tchadienne a continué à subir les conséquences d’un environnement extérieur très difficile, marqué par des prix pétroliers bas, une situation sécuritaire tendue et une crise des réfugiés; du poids du service de la dette commerciale extérieure; et de l’impact du rééquilibrage budgétaire opéré en 2015 et 2016 (le déficit primaire hors pétrole a reculé de 16,2 % du PIB non pétrolier en 2014 à 4,4 % en 2016). Ce rééquilibrage ainsi que l’accumulation d’importants arriérés intérieurs ont enclenché un cercle vicieux de contraction de l’activité économique hors pétrole, des recettes non pétrolières et des dépenses publiques. Après une réduction de 2,9 % en 2015, le PIB réel non pétrolier s’est à nouveau contracté de 6 % en 2016; les prix à la consommation ont baissé d’environ 1 % en moyenne en 2016.
Synthèse du programme
La stratégie de réformes du Tchad s’inscrit dans la démarche régionale concertée tracée lors du Sommet des Chefs d’État de Yaoundé de décembre 2016. Le nouvel accord au titre de la FEC (qui entre en vigueur ce jour à la suite de l’annulation du précédent accord FEC) vise à corriger les problèmes de balance des paiements que le pays accuse de longue date en accompagnant les mesures qui s’imposent pour stabiliser et mieux gérer la situation budgétaire, placer la dette publique sur une trajectoire viable et favoriser une croissance inclusive et solide à long terme, y compris grâce à la diversification de l’économie. Le programme vise aussi à accompagner les efforts de stabilisation de la région.
Le programme a pour objectif de pérenniser la prudence budgétaire en préservant le rééquilibrage budgétaire opéré ces dernières années et en redéployant les ressources pour l’apurement des arriérés intérieurs, l’investissement et les dépenses sociales; de rétablir la viabilité de la dette en restructurant la dette commerciale extérieure; de privilégier l’amélioration de la mobilisation de recettes non pétrolières à moyen terme; et de réduire la dépendance à l’égard du financement intérieur pour contribuer à dissiper les tensions de liquidité dans le secteur bancaire. Les réformes structurelles se centreront aussi sur l’amélioration de la gestion des finances publiques et sur le renforcement de la compétitivité.
Rappel
Le Tchad, qui a adhéré au FMI le 10 juillet 1963, dispose d’une quote-part de 140,2 millions de DTS.
Pour plus d’informations sur le FMI et le Tchad :
http://www.imf.org/external/country/TCD/index.htm
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